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Nécessité d'un plan national de lutte contre l'obésité et le surpoids Selon le ministre de la Santé, la démarche devra être globale et multisectorielle
Un véritable plan national global et multisectoriel est nécessaire pour mieux lutter contre le problème de l'obésité et le surpoids, a affirmé hier à Alger le ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. «Il est établi que ce sont les mauvaises habitudes alimentaires, et les modes de vie préjudiciables à la santé tels que la sédentarité qui constituent la cause essentielle de l'émergence et de l'augmentation croissante des maladies chroniques», a rappelé M. Boudiaf lors d'une allocution d'ouverture d'une rencontre nationale sur l'obésité, soulignant que ces maladies constituent l'un des principaux défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé. Il a précisé, par la même occasion, que cette rencontre sur la lutte contre l'obésité et le surpoids a été expressément demandée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a justement estimé que l'obésité évitable devait être combattue de manière résolue et soutenue par l'ensemble des acteurs concernés. Le ministre a insisté sur le fait que cette lutte doit impliquer tous les acteurs concernés et non pas uniquement les acteurs institutionnels, car, a-t-il expliqué, si l'Etat peut règlementer en matière de produits alimentaires, il ne peut pas règlementer le comportement alimentaire qui est tributaire des informations reçues, de l'éducation dispensée et de la disponibilité de produits sains, de bonne qualité et accessibles. À ce propos M. Boudiaf a précisé qu'il ne suffit pas de faire passer quelques spots à la télévision ou quelques séances d'éducation à l'école sur une alimentation saine pour croire que le problème est pris en charge. Selon lui, il faut un véritable plan national multisectoriel intégré pour que l'éducation dès le plus jeune âge à une nutrition saine et la sensibilisation à une alimentation équilibrée soient adossées à la disponibilité de produits sains, conformes à des normes opposables et accessibles au plus grand nombre. D'après le premier responsable du secteur de la santé, un tel plan permettrait de réduire l'exposition aux produits gras, sucrés et salés et œuvrerait à réhabiliter les bases du régime alimentaire traditionnel de type méditerranéen fortement recommandé par les experts du monde entier. «Cette réhabilitation passe aussi par la promotion de nouvelles habitudes alimentaires», a-t-il relevé tout en insistant sur l'importance d'agir sur les parents, les enfants et les collectivités (cantines d'établissements scolaires et universitaires, cantines d'entreprises) pour que l'alimentation saine et équilibrée devienne une habitude tangible. Selon le ministre, la lutte contre l'obésité ne repose pas seulement sur la promotion d'une alimentation saine, mais aussi sur la promotion de l'éducation physique et sportive. «Comme beaucoup de pays l'ont fait avant nous, nous devons arriver à faire du sport une affaire qui concerne toute la population où qu'elle se trouve», a-t-il expliqué. Le ministre a estimé, à cette occasion, que l'atelier prévu en marge de cette rencontre devra sortir avec des recommandations pertinentes, notamment, en matière de mise en place de normes alimentaires drastiques pour réduire la teneur des aliments (y compris les boissons gazeuses) en sucre, en sel et en graisse. Parmi les recommandations attendues, figurent également, la promotion de modes de consommation favorisant une alimentation saine où le message donné par la communication, l'information et l'éducation s'appuient sur la disponibilité des produits sains et accessibles, et la promotion de l'activité physique et sportive chez toutes les franges de la population et dans tous les milieux. «Si nous agissons sur l'environnement parallèlement à la sensibilisation de toute la population, en impliquant notamment le mouvement associatif, nous arriverons certainement à des résultats probants», a ajouté M. Boudiaf. «Nous n'avons pas le choix. Nous devons le faire si nous voulons contrôler le diabète, l'hypertension et de nombreux cancers», a-t-il encore dit. C. C./APS