Colombie : manifestations contre le gouvernement Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans les principales villes de Colombie contre le gouvernement du président Juan Manuel Santos, à l'initiative de son prédécesseur Alvaro Uribe et des opposants au processus de paix avec les Farc. Les manifestants ont défilé sur des slogans comme «Plus jamais Santos !», «Santos dehors», «Défendons la démocratie» ou encore «Sauvons la Colombie du socialisme», en réclamant notamment le départ de M. Santos, récompensé par le Nobel de la Paix pour ses efforts pour mettre fin au conflit armé avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), la plus ancienne guérilla du pays. Le gouvernement du président Santos a signé fin novembre, à l'issue de quatre années de négociations à Cuba, un accord de paix avec les Farc, qui comptent environ 7 000 combattants. Pour parvenir à «une paix complète», M. Santos a entamé le 7 février des pourparlers avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière rébellion active avec quelque 1 500 combattants, selon des estimations officielles. Alvaro Uribe, qui a dirigé le pays de 2002 à 2010, a défilé dans son fief politique de Medellin, la deuxième ville du pays, accusant l'accord de paix de garantir un «impunité totale» aux guérilleros auteurs de crimes graves. A Bogota ont notamment défilé l'ancien président Andrés Pastrana (1998-2002), ainsi que l'ancien vice-président de M. Uribe, Francisco Santos. Venezuela : l'opposition manifeste malgré le recul du pouvoir L'opposition vénézuélienne s'est rassemblée samedi à Caracas malgré le recul du président Maduro et de la Cour suprême qui a renoncé à s'attribuer les pouvoirs du Parlement. Ces manifestants réclament des élections générales anticipées et dénoncent la persistance de la dictature, car le Parlement reste complètement dépourvu de pouvoirs depuis que ses décisions ont été invalidées en janvier 2016. «Qu'ils ne croient pas qu'en rayant un mot dans cette décision, il corrige le tort. La décision est le point culminant d'un coup d'Etat qui se poursuit depuis des mois et des années au Venezuela et cela ne se corrige pas en rayant un paragraphe dans la décision», a déclaré Julio Borges, le président du Parlement dominé par l'opposition. Le président Nicolas Maduro a rencontré la chef du parquet national Luisa Ortega qui avait critiqué la veille la décision de la Cour suprême de s'arroger les pouvoirs législatifs, créant la surprise, car cette avocate est proche du pouvoir présidentiel. Elle avait dénoncé une rupture de l'ordre constitutionnel. La volte-face de la Cour intervient après un Conseil de défense convoqué par le Président. La haute juridiction est aussi revenue sur sa décision de priver les députés de leur immunité et elle a annulé les pouvoirs élargis qu'elle avait attribués au chef de l'Etat.