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Schizophrénie religieuse
Publié dans La Tribune le 16 - 04 - 2009

Nous, Algériens, sommes avant tout croyants. Après tout nationalistes. On vénère Dieu et on aime l'Algérie comme on adore nos femmes. C'est-à-dire assez pour parfois avoir envie de les quitter telles des épouses répudiées. Nous sommes en même temps connectés au monde extérieur de façon boulimique et obsessionnelle. Sans pour autant aimer l'étranger outre mesure. Et sans que cela traduise une ouverture culturelle sur le monde. Notre conduite, paradoxale, se traduit un chouïa par la perte de contact avec la réalité algérienne. Quelquefois, par le repli sur soi dont l'expression la plus forte est ostensiblement cultuelle. Schizophrénie, disent tous les psys. «Algéroïdes» veut-il dire alors schizoïdes, à savoir une prédisposition à la schizophrénie ? A voir le nombre inouï d'antennes paraboliques qui essaiment sur les balcons, les terrasses et les toits, on serait tenté de le penser un peu. A considérer le nombre de tchateurs insomniaques et de tchatcheurs insatiables, notamment sur facebook, pas ceux qui ont un besoin irrépressible de communiquer, on serait quelques fois tenté de le dire. Peut être de le croire aussi quand on constate que l'Algérie, séculairement malékite, accessoirement ibadite, a les yeux de Chimène pour des prédicateurs offshore, hanafites, hanbalites ou chafi'ites. Une vraie schizophrénie religieuse traçable et datable. Alors que la fatwa et les discours religieux autochtones avaient encore les accents algériens des ulémas, la pensée rigoriste pénètre l'Algérie à travers des Frères musulmans égyptiens. Le président Nasser, progressiste en diable, y était pour quelque chose. Pour aider le pays à s'approprier l'arabe, il y dépêcha des enseignants par vagues successives. Beaucoup d'entre eux étaient des Frères musulmans indésirables en Egypte. Une pensée religieuse, un composé hybride de hanafisme, de hanbalisme, de chafi'isme, de wahhâbisme et de salafisme imprégnera progressivement la société algérienne. L'effet d'infiltration et d'imprégnation sera d'autant plus fort que la modernité socialiste de Houari Boumediene sera artificielle. A sa mort, le libéralisme chadliste importera des ulémas dont la parole prépondérante démonétisera celle des prêcheurs, prédicateurs et autres
jurisconsultes algériens, qui avaient un droit de cité sous Boumediene. La vague salafiste qui déferlera sur le pays à la fin des années 1980, l'impuissance de l'Etat aidant, achèvera de décrédibiliser la parole religieuse officielle. Elle atomisera aussi le champ de la fatwa qui échappera à la République, incapable à ce jour de disposer de son propre mufti, à l'image de l'Egypte. Elle fera aussi le lit du sermon islamiste radical et des prédicateurs rétrogrades, ces «télévangélistes» arabes entrés par effraction satellitaire dans les foyers. La profusion de chaînes de télévision religieuses, financées par des pétrodollars, rendra familiers des superstars de la prédication réactionnaire. C'est ainsi qu'un Omro Khaled sera plus connu, plus influent qu'Ali Belhadj et deviendra l'idole des pieuses. Et ce n'est pas fini. L'ère où un Mohamed Ghazali, un Youcef El Qaradhaoui et un Ramadan El Bouti, exerçant un monopole quasi parfait du magistère religieux en Algérie est désormais révolue. Aujourd'hui, les nouvelles stars du prône religieux rigoriste s'appellent Mohamed Hassan, Mohamed Rateb Ennaboulsi, Nabil El Awdhi, Mohamed El Arifi, Machari El Affassi, Chihab Eddine Abou Zahw. Ou encore le soft Âaed El Qarni et Majdi Ghanim. Ces grandes vedettes cathodiques ont tôt fait de faire oublier même un cheikh Ibn El Baz, pourtant
une référence suprême ! Que dire alors des Algériens comme Mohamed El Hadi El Hassani et M'hamed Mekerkeb, pour ne citer que ces deux contemporains ? Et que dire encore de devanciers comme les Cheikh El Ouartilani et Bensmaïa, Abdelhamid Ben Badis, Bachir El Ibrahimi, Larbi Tebessi, Ali Chentir, Tahar Aït Aldjet et Abderrahmene El Djilali ? Si leur parole fut d'or, à l'ère du prêche-qui-peut, elle
vaut un dinar algérien sur le marché informel de la prédication satellisée, celle-là même qui exhale les effluves des pétrodollars.
N. K.


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