L'amie de la Révolution algérienne Briou André Alice Jeanne n'est plus    La DSA lance un appel en faveur des agriculteurs pour s'impliquer dans l'opération    Vers le renouvellement du cadastre des terrains    Sonatrach signe un protocole d'entente avec la société omanaise OQ Exploration & Production    Les manifestations universitaires en solidarité avec Ghaza s'élargissent aux Etats-Unis pour la deuxième semaine    Une porte-parole du Département d'Etat américain démissionne en raison de la politique de Washington    Génocide à Ghaza : La plupart des corps découverts dans les fosses communes des hôpitaux ne sont pas identifiables    Affaire USMA – RSB, la CAF saisit le tribunal international    Algérie Télécom sponsor officiel du tournoi zonal d'escrime de qualification aux Jeux Olympiques 2024    Saisie de 935 comprimés de psychotropes, 287,71 g de kif et 5 suspects arrêtés    Arrestation de 2 voleurs grâce au numéro vert 1548    Arrestation    Espagne: saisie de 25 tonnes de haschich dans un camion de melons en provenance du Maroc    Festival du film méditerranéen à Annaba : "130 ans de cinéma italien à travers le regard des critiques", objet d'une conférence spéciale    Un modèle de l'unité et de la cohésion du peuple algérien dans sa résistance à l'occupation française    Une voix claire et retentissante doit être accompagnée d'un bon niveau de langue pour bien communiquer oralement    Un célèbre acteur néerlandais a embrassé l'islam    La préservation de la mémoire nationale conditionnée par l'utilisation des technologies modernes    Ould Ali (JSK) : «Tout mettre en oeuvre pour redorer le blason du club»    Favorable au MCA, lutte acharnée pour le maintien    Ligue 1 Mobilis : l'ESS rate le coche, le JSS puissance 6    Boughali au Caire pour prendre part aux travaux de la 6e conférence du Parlement arabe    Festival des Sports de la Wilaya d'Alger : A la découverte de La Prise d'Eau ...    Agression sioniste contre Ghaza : il faudra 14 ans pour déblayer les décombres    Ghaza : alerte sur la propagation des épidémies dans les camps de déplacés en raison des vagues de chaleur    Centre national algérien des prestations numériques : jalon important pour réaliser la souveraineté numérique et l'indépendance technologique    NESDA: près de 9.900 projets financés en 2023    Championnats d'Afrique individuels de judo : Dris Messaoud (-73 kg) et Amina Belkadi (-63 kg) sacrés    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'élève à 34.356 martyrs    Accidents de la circulation : 44 morts et 197 blessés en une semaine    Festival du film méditerranéen d'Annaba : "Bank of Targets" inaugure les projections du programme Viva Palestine    Agrément du nouvel ambassadeur d'Algérie en Gambie    Chanegriha impitoyable à la préparation au combat    Arkab examine avec le président du Conseil d'administration de "Baladna" les opportunités de coopération dans secteur de l'énergie    Les médias conviés à une visite guidée du Centre de formation des troupes spéciales    Le ministre de la Justice insiste sur la fourniture de services de qualité aux citoyens    Témoignage. Printemps Amazigh. Avril 80        L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Laisse-les faire, ce sont des pleureuses»
La rue algérienne surclasse les élucubrations égyptiennes
Publié dans La Tribune le 05 - 12 - 2009


Photo : S. Zoheir
Par Samir Azzoug
Comme si le peuple avait subi une thérapie de groupe, les esprits semblent apaisés. Les montées d'adrénaline successives que les Algériens ont subies durant les deux face-à-face entre l'équipe nationale de football et l'Egypte, la réaction surréaliste des autorités, médias et artistes du pays défait ainsi que la formidable mobilisation qui a entouré, telle une aura, l'équipe des Verts ont adouci le climat social en Algérie. «C'est comme un lendemain de noces. Le jour même, on danse, on est euphorique mais on ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Et pendant une semaine encore, on ne prend pas toute la mesure de la chose. C'est plus tard que les idées s'éclaircissent et que le véritable bonheur (ou malheur, c'est selon) est apprécié. Dix jours plus tard, je commence juste à me remettre de mes émotions et de comprendre que l'Algérie participe à la Coupe du monde de football», confie Taha, vingt-cinq ans. Après le suspense précédant la rencontre au Caire le 14 novembre dernier, la colère de voir les représentants du sport national et les supporters agressés dans la même ville, la rage au ventre et l'envie de se venger refroidie par le bon accueil des autorités et du peuple soudanais, la joie de l'éclatante victoire à Oum Dourmane ainsi que la jubilation de voir les héros du peuple défiler à travers les rues est venu le temps du spleen. L'Algérien s'est réconcilié avec lui-même. «On a prouvé au monde notre attachement à l'Algérie. Des quatre coins de la planète, nos concitoyens, émigrés de première, deuxième, troisième ou énième génération ont surgi dans les rues, exhibant fièrement leur appartenance à ce pays», se réjouit Ben-Youcef, un quadragénaire en burnous, installé à la terrasse d'un café à Djendel (18 km de Khemis Miliana). «L'algérianité est un composant qui transite dans le sang des enfants de ce peuple.
Il se transmet d'une génération à une autre. On a beau être né à l'étranger, y avoir vécu toute sa vie, il suffit que l'un des aïeux soit algérien, et, un beau jour, pour une raison ou une autre, le composant se réveille et l'individu ‘‘contaminé'' se sent appelé par sa terre», renchérit son voisin de table. Depuis le 12 novembre dernier, date à laquelle le bus transportant les joueurs de l'équipe nationale de football a été caillassé au Caire, le composant «magique» a connu une sécrétion record provoquant une «compatriotite» aiguë chez l'Algérien. La fièvre qui en a découlé a chauffé les grandes villes d'Algérie et d'ailleurs. L'image du chercheur algérien plantant le drapeau national au pôle Nord en est symptomatique.
A propos du degré de mécontentement des citoyens algériens face à la «machine de haine» actionnée par les autorités, les médias et les artistes égyptiens contre tout ce qui est cher à l'Algérie, après leur défaite au Soudan, les jeunes rencontrés dans différentes villes du pays répondent par le sarcasme et la dérision. «La réaction des Egyptiens m'a rassuré. Moi qui croyais que ce peuple était mort après les sempiternelles attaques contre Ghaza, l'accueil incessant des délégations israéliennes sur son sol et l'allégeance aveugle de ses dirigeants aux Etats-Unis, voilà qu'il donne de ses nouvelles. Pour une mauvaise cause, mais ce n'est pas grave. L'essentiel, c'est qu'il soit en vie», plaisante Noureddine. «Ils n'ont pas de ‘‘nif'' [sens de l'honneur]. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir le sphinx à Gizeh, il n'a perdu que son nez», ricane Abdellah, heureux de cette trouvaille.
«Le lendemain de la rencontre du Soudan, je n'ai pas fermé l'œil jusqu'à trois heures du matin. J'étais ulcéré par ce qu'émettaient les chaînes satellitaires égyptiennes. Je ne croyais pas qu'on pouvait, à ce point et sans retenue, tomber dans le vulgaire. On nous a traités de tous les noms, on a sali notre image, notre histoire et nos symboles. Le summum de la colère m'a pris quand on a insulté nos martyrs, je ne pouvais plus me retenir, j'ai essayé d'appeler le lâche présentateur, mais on n'a jamais décroché de l'autre côté», peste Abdellah. «Laisse-les faire, ce sont des pleureuses. L'essentiel c'est qu'on les a battus au football et dans tous les autres domaines. Ils me font pitié», lui répond Noureddine.
A Sidi Moussa, à vingt kilomètres de la capitale, les discussions tournent autour du même sujet. «Les Egyptiens se redécouvrent pharaons. Ils sont fiers de leur passé de tyrans. C'est étonnant pour un pays qui se dit leader du monde arabe de s'identifier dans une civilisation morte !» s'exclame Adel. «Il faut les ignorer. Ce qu'ils disent est à usage interne. Nous sommes bien au-dessus de tout cela. Qu'est-ce qu'ils ont apporté au monde arabe, mis à part la danse du ventre ? Quant à leurs navets télévisuels, c'est à cause d'eux que j'ai détesté l'ENTV», rétorque Issa.
Les discussions vont bon train et les avis sont partagés. Ami Salah, un quinquagénaire professeur d'université va jusqu'à remercier les Egyptiens pour la campagne médiatique haineuse. «Ils nous ont unis [le peuple algérien]. On a redécouvert l'amour de la patrie grâce à eux. L'Algérien est fier et il l'a prouvé par son comportement ces dernières semaines. C'est sans précédent. Les gens semblent sereins et apaisés. C'est une grande victoire après les malheurs qu'a subis ce peuple.»
Depuis le 18 novembre et la qualification des Verts pour le Mondial sud-africain, on ne parle plus de harraga, les manifestations de colère dans les rues se font rares et les regards «de travers» ont changé.
«Maintenant que nous avons prouvé notre attachement à l'Algérie, nos responsables doivent agir pour maintenir cet amour. C'est le moment où jamais
de fédérer toutes les forces de la nation. Ne nous décevez pas», conclut Ami Salah sous le regard approbateur des jeunes du quartier.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.