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Oran face au souci de préservation de son héritage universel et multiséculaire
L'inventaire du patrimoine national souffre de lacunes et d'imperfections à différents niveaux
Publié dans La Tribune le 08 - 04 - 2010

De notre correspondant à Oran
Mohamed Ouanezar
à l'époque du numérique planétaire et de l'interaction culturelle des civilisations, on ne parlera jamais assez de l'impérieuse nécessité de préserver le patrimoine national au profit des générations futures. Un patrimoine, témoin séculaire de l'histoire universelle du pays et vecteur indélébile de notre identité et de notre personnalité nationale. On ne pourra aussi jamais décrire, avec exactitude et avec précision, toute l'horreur subie par le patrimoine et l'ampleur du mal qui le ronge, face à l'incurie des responsables locaux et, a priori, l'incompétence des responsables de la culture dans ce domaine.
Les monuments historiques non répertoriés en déperdition
Pendant longtemps, les monuments historiques de la ville d'Oran ont été exposés au vandalisme et aux effets pervers de la nature. Bien qu'une prise de conscience ait été opérée au plus haut niveau pour protéger ce qui reste de notre histoire millénaire, il n'en demeure pas moins qu'une grande partie de ce patrimoine reste délaissée, faisant face à des situations difficiles et très ambiguës. C'est le cas de plusieurs sites historiques, devenus de simples vestiges en voie de disparition totale. Les responsables locaux du secteur de la culture ne soupçonneront peut-être jamais son existence, étant donné qu'il n'a jamais été répertorié et qu'aucun effort n'a été fourni dans ce sens. Cela, malgré les assises nationales du patrimoine et les rencontres nationales conjointes avec les directeurs de la culture des 48 wilayas. A Oran, il existe une multitude de ksour et d'habitations anciennes datant de l'époque ottomane ou d'autres. Des châteaux, historiques et séculaires, qui devaient être classés et préservés, sont aux prises avec l'incivisme et l'érosion. Ces petites maisons et châteaux qui parsèment le tissu urbain de la ville n'ont jamais bénéficié d'un plan de réhabilitation ou de préservation et restent toujours habités par des dizaines de familles. L'exemple des deux quartiers de M'dina J'dida et Sidi El Houari, quartiers historiques et séculaires, qui abritent une multitude de sites historiques remontant aux époques turque et espagnole en Algérie est assez édifiant. La grande partie de ces sites reste otage de nombreuses familles qui les squattent. Leurs façades ont été défigurées et leurs murs érodés par les affres du temps. Le ciment a englouti les pierres anciennes et les couleurs majestueuses retraçant des scènes séculaires ont été complètement recouvertes de peinture.
Une ville d'anthropologues en panne de projets d'inventaire
Oran, une aussi grande ville qui a enfanté des générations d'anthropologues et de sociologues spécialisés dans la recherche sur le patrimoine, tels que Mediene, Miliani, M'hamed Djellid, Alloula, qui avait un théâtre patrimonial, si l'on peut dire, Remaoun, Gherid, etc., reste en panne d'idées, en panne de projets d'inventaire du patrimoine dans ses deux facettes, matérielle et immatérielle. Pourtant, des deux côtés, matière et matière grise, tout est là pour une entame de l'inventaire du patrimoine. La ville, qui regorge de témoins humains et matériels d'un patrimoine universel de grande valeur, attend son heure. Pour le moment, l'heure est plutôt aux querelles de chapelle et autres chamailleries entre bonnes femmes qui nagent dans un subjectivisme béant. D'aucuns se sont interrogés sur l'attitude passive du ministère de la Culture face aux déboires du patrimoine et à la gestion, pour le moins, non qualifiée de la direction de la culture face à cette question. L'une des plus graves affaires qu'ait eu à connaître le secteur, est sans nul doute la gestion inadaptée de la restauration du fort Santa Cruz. Après des années de batailles et d'efforts soutenus par la société civile oranaise et les associations, le projet de restauration du fort a été arraché et avait été entamé. Mais, hélas, férus de patrimoine et autres spécialistes ont vite fait de s'apercevoir de la déviation qu'avaient pris les travaux.
Seules les associations ont maintenu haut le flambeau
Alertée par ces associations et ces spécialistes, la tutelle ministérielle avait fini par envoyer des inspecteurs qui ont confirmé la véracité des craintes formulées par les associations. Le projet a été jugulé provisoirement sans que la direction de la culture se rende compte de ce qui se passait. Mais cela n'était pas suffisant au ministère pour prendre des mesures adéquates et donner un coup de pied dans la fourmilière. «C'est le destin d'Oran et c'est son histoire récurrente. On lui impose toujours la volonté d'autrui, mais elle finit toujours par remporter la guerre», note un vieil Oranais qui veillait sur le fort des années durant. Pendant longtemps, alors que les responsables du secteur assistaient impuissants, parfois même complices, au massacre du patrimoine, des associations, qui se comptent sur les doigts de la main, ont maintenu haut et fort le flambeau. Pourtant très connu et imposant, puisqu'il est perché sur les hauteurs du mont Murdjadjou, le fort espagnol Santa Cruz, témoin multiséculaire de l'histoire d'El Bahia, avait dû partir en morceaux. Fissuration des murs, détérioration des fondations, la corniche du fameux éperon nord saccagée et son tuffeau jeté par-dessus, vandalisé, etc. Sa pierre de taille, datant de plusieurs siècles, a été endommagée et gît toujours au sol.
Quant au château de la vierge, où une immense et belle statue blanchâtre était dressée sur le flanc de l'Aïdour, veillant sur la ville, il a été voué à l'abandon et au vandalisme. La cour intérieure a été détériorée et son pavé attaqué par l'érosion et les effets du vandalisme. Des vols d'objets y ont été commis et la rouille a fini par ronger ses différents ornements en fer ancien. Tout le quartier Sidi El Houari mérite d'être classé patrimoine historique mondial. Mais cela dépasse naturellement les compétences des responsables locaux et, a priori, ceux de la culture. Voilà pour le
patrimoine matériel. Pour ce qui est du patrimoine intangible, c'est une tout autre histoire, bien paradoxale et bien étrange, qu'il s'agirait aussi
d'évoquer.


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