A moins d'un mois à peine du lancement officiel de la saison estivale, qui coïncide généralement avec le 1er juin de chaque année, les préparatifs en sont encore au stade des balbutiements. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, n'a pas encore annoncé la couleur. Il n'a pas dévoilé son programme pour cette saison estivale qui sera écourtée en raison de l'arrivée du mois de Ramadhan, à partir du mois d'août. Les initiatives prises ici et là ne sont pas pérennisées, avec l'absence d'implication des parties concernées et notamment des autorités locales. On se demande ainsi ce qu'est devenu le plan d'aménagement côtier (PAC) lancé, pour la première fois, l'année dernière à Tipasa et qui devait s'étendre à d'autres wilayas côtières. Le PAC était censé être un espace fédérateur de tous les acteurs, élus, cadres, mouvement associatif et professionnels du tourisme afin d'assurer une meilleure exploitation des espaces balnéaires. A Alger, par exemple, ce fameux plan n'a pas encore vu le jour. Il en est encore au stade de l'élaboration, apprend-on. Sous d'autres cieux, la saison estivale est censée être préparée des mois à l'avance mais ce n'est pas le cas dans notre pays, où c'est le bricolage qui a toujours prévalu jusque-là. Les citoyens réitérèrent leurs craintes de voir les problèmes récurrents refaire surface. Manque criant d'infrastructures d'accueil, absence de commodités nécessaires, de sécurité, d'accueil et d'animation… entre autres. La situation telle qu'elle se présente donne un avant-goût de ce qui nous attend, ou de ce que nous devons encore subir cette année, avec toujours les mêmes insuffisances qui poussent beaucoup d'Algériens à jeter leur dévolu sur des pays voisins offrant des vacances avec un bien meilleur rapport qualité-prix. Ainsi, à quelques jours du 1er juin, des actions plutôt timides sont prises pour assurer une bonne saison de vacances. Dans la capitale, les actions se concentrent sur l'hygiène et la sécurité des plages. Afin de mettre un terme à l'anarchie qui caractérise le dossier des concessions des plages, il est prévu de mettre de l'ordre en ne confiant cette concession qu'aux seuls professionnels qui seront soumis à un cahier des charges. Jusque-là, de graves défaillances ont été enregistrées dans la gestion du dossier de concessions des plages qui était du ressort des communes. C'est pourquoi les responsables du secteur du tourisme ont décidé de confier ce dossier aux directions du tourisme au niveau de l'ensemble des wilayas côtières du pays. Les secteurs de l'environnement, de la santé, de l'urbanisme, du tourisme, des travaux publics, les communes, les services de la Protection civile ont joint leurs efforts pour initier des actions qui s'inscrivent dans le cadre de la loi sur le littoral du 5 février 2002 relative à la protection et la valorisation des côtes. Les différentes directions, dont celles de la santé, travaillent en collaboration avec plusieurs communes côtières algéroises pour lancer l'analyse de l'eau des plages afin de déterminer celles qui seront autorisées à la baignade et permettre aux estivants de se baigner en toute sécurité, loin de tout éventuel risque pour leur santé. Pour cette saison, une cinquantaine de plages devraient être ouvertes à la baignade. Pour assurer des plages propres, le nettoyage incombera à l'Agence de protection et de promotion du littoral. Elle compte déployer entre 10 et 20 agents par plage. La direction du tourisme en collaboration avec les collectivités locales se chargera de l'aménagement des plages. Il faut savoir que, depuis 2007, les directives du wali d'Alger sont strictes en matière d'exploitation des plages, de parkings et de location des parasols et des chaises. Mais elles n'ont pas toujours été respectées. Ainsi, note-t-on, plusieurs communes, en collaboration avec la wilaya d'Alger et les services concernés, ont démarré les opérations d'aménagement de leurs plages. C'est le cas notamment de Bab El Oued, Bologhine, Réghaïa, Staouéli, Aïn Benian, Aïn Taya, Zéralda ou Heuraoua. Pour assurer la sécurité et la surveillance des plages, une commission composée de représentants de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales, des daïras et de l'Agence de protection et de promotion du littoral (APPL) a été mise sur pied. Des préparatifs sont également en cours pour garantir l'éclairage, l'aménagement des accès, les parkings, l'installation de vestiaires, de douches et de sanitaires. D'autre part, des campagnes de volontariat pour nettoyer les plages sont prévues, comme à chaque saison estivale. Par ailleurs, les opérations d'aménagement et de nettoiement ont également démarré à Boumerdès, dans la perspective de la saison 2010. En tout et pour tout, 25 plages autorisées à la baignade dans cette wilaya sont concernées par ces actions, selon la direction du tourisme de Boumerdès. Parmi ces opérations, il est prévu la réalisation de travaux d'aménagement, notamment la création de postes de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale mais aussi de doter ces plages en douches, eau potable et sanitaires. Il est question aussi, selon cette même source, d'aménager des accès vers ces plages, de mettre en place des panneaux de signalisation et d'information et de réhabiliter l'éclairage public. Une commission de wilaya ad hoc a été installée afin d'établir les procédures légales pour ouvrir pour cette saison 2010 huit nouvelles plages à la baignade. Il s'agit de plages au niveau de Boudouaou El Bahri, Thenia, cap Djinet, Sidi Daoud, Dellys et Afir. Pour pallier le sempiternel problème des eaux usées déversées en mer, des mesures urgentes viennent d'être prises lors d'une rencontre avec le wali, élargie aux présidents d'APC, chefs de daïra et directeurs exécutifs de la wilaya. De même, il a été décidé de procéder à la démolition immédiate de tous les locaux commerciaux non autorisés d'activité au niveau des plages. Reste à savoir toutefois si toutes les actions menées et annoncées pourront être réalisées avant le démarrage de la saison estivale qui se fera sous peu. A. B.
