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Les artisans bijoutiers interpellent les pouvoirs publics
Face à la flambée des prix de la matière première
Publié dans La Tribune le 04 - 08 - 2008


Photo : Riad
Par Badiaa Amarni
Les bijoux en argent, mémoire algérienne, risquent un jour de disparaître. Et pour cause, les prix de la matière première entrant dans le processus de fabrication flambent. Cette situation a contraint beaucoup d'artisans à fuir ce métier ancestral.
En effet, nombreux sont ceux qui ont baissé rideau pour verser dans d'autres activités ou encore dans l'informel. C'est du moins ce que nous font savoir certains artisans avec lesquels nous nous sommes entretenus.
Ces derniers évoquent les problèmes auxquels ils font face : cherté de la matière première, impôts, rareté du corail, un matériau qui se vend au noir et servant dans la décoration des bijoux, difficulté d'écouler sur le marché le produit fini.
Les artisans disent que tous ces problèmes ont été posés aux autorités concernées chaque fois que l'occasion s'est présentée, mais en vain. Les solutions tardent à venir et cette situation se répercute sur les prix des bijoux que beaucoup de gens boudent, ne pouvant plus y avoir accès notamment à cause de la dégradation de leur pouvoir d'achat.
Un métier qui risque de disparaître
Pour mieux cerner cette
problématique, nous avons pris attache avec les premiers concernés, à savoir les bijoutiers artisans. Que ce soit au niveau de l'exposition-vente organisée à Sidi Fredj, ou encore à la Fête du bijou à Beni Yenni, qui vient de s'achever, les artisans disent que «le ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat, à chacune de nos manifestations, écoute nos doléances et promet de régler le problème mais sans donner une suite favorable». Unanimes, les artisans ont soutenu : «Si la situation demeure en l'état, notre métier risque de disparaître.»
M. Kerkouche Ramdane, membre du comité d'organisation de la Fête du bijou, que nous avons rencontré sur place, insiste : «Il faut trouver des solutions à ce problème des prix car beaucoup de familles se nourrissent de ce métier de l'artisanat.» Pourtant, beaucoup ont déjà «changé de métier ne pouvant plus faire face aux charges fiscales ou encore aux prix de la matière première». Pis, cette situation a «obligé beaucoup de ces artisans à travailler au noir et sans assurance». La cotisation à la CASNOS est payée au forfait (plus de 20 000 DA), tandis que les impôts sont les mêmes que ceux imposés aux artisans qui travaillent en ville, explicite notre interlocuteur qui trouve celà injuste. Autre problème soulevé, celui de la pénurie du corail. Ce matériau très utilisé pour décorer les bijoux en argent est actuellement «vendu au marché noir». Et encore, «il faut remonter la filière pour le trouver», déclare M. Kerkouche.
Corail et émail introuvables
Auparavant vendu entre 5 000 et 6 000 DA le kg, le corail est aujourd'hui cédé à des prix exorbitants allant de 20 000 à 150 000 DA le kg pour le premier choix, attestent les artisans, ce qui les pousse à utiliser de la résine pour décorer leurs bijoux. Certains disent qu'ils ne comprennent pas où va le corail algérien, alors qu'il représente une richesse inestimable. D'autres parlent d'«exploitation anarchique, voire de trafic de ce matériau précieux».
Sur tous ces problèmes vient se greffer celui du service de garantie qui a aussi augmenté les prix : «Le poinçonnage est passé de 600 à 5 000 DA le kg.» Selon des artisans, beaucoup d'entre eux ont quitté ce métier. Entre 1975 et 1980, on avait recensé pas moins de 3 000 registres du commerce ou cartes d'artisan, confie un spécialiste de cette profession. En 2008, toujours selon lui, Beni Yenni ne compte plus que 90 artisans, dont une cinquantaine travaille sans poinçon. A en croire ses dires, 50 seulement sont en règle. Dans les années 90, les artisans «avaient droit à des quotas de 3 kilos d'argent par mois, alors que maintenant, c'est devenu libre et chacun peut acheter les quantités qu'il veut», a-t-il tenu à préciser.
Les problèmes des artisans bijoutiers sont bien plus nombreux. L'un d'entre eux a soulevé celui de «l'émail introuvable chez Agenor. Le jaune se vend au marché noir à 60 000 DA alors qu'il était à 6 000 DA». Pour le vert et le bleu, auparavant cédés à 350 DA, leur prix s'est envolé pour atteindre les 3 500 DA. Quant au turquoise, il est carrément introuvable sur le marché, même parallèle.
Notre interlocuteur fait savoir que les artisans «sont au bord de l'asphyxie» et ne savent plus où donner de la tête. Et d'expliquer : «Auparavant, le registre du commerce contenait plusieurs activités, tapisserie, maroquinerie, vannerie… qu'on pouvait exercer et qui nous permettait de nous en sortir. Maintenant, nous sommes réduits à la vente des bijoux seulement.» Pour prouver ce qu'il dit, l'artisan en question a mis sous nos yeux son registre du commerce qui confirme effectivement ses dires. Fify, une femme artisan, déclare, pour sa part, ne pas comprendre Agenor lorsqu'elle dit que les prix pratiqués localement suivent ceux de la Bourse. «Alors que les cours montent et descendent, le prix de vente d'Agenor, lui, ne fait qu'augmenter», s'interroge–t-elle. «Franchement, on est en train de mourir à petit feu, et si ça continue comme cela on va cesser de produire», se plaint notre interlocutrice. Un cri de détresse est lancé par les artisans aux pouvoirs publics pour qu'ils leur viennent en aide et préservent une profession ancestrale. Ils demandent une aide et pourquoi pas une exonération d'impôts. Certains disent qu'il faut une véritable politique de relance de l'artisanat pour pouvoir sauvegarder ce patrimoine parmi tant d'autres qui font la richesse de l'Algérie.
En attendant que les pouvoirs publics répondent à leurs doléances, les artisans spécialisés dans la fabrication des bijoux en argent continuent à prendre leur mal en patience.


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