«Ecoute, observation, analyse et évaluation» constituent, aux yeux du président de la République, les mamelles de la prise en charge, la vraie, des besoins des citoyens «au profit d'une plus grande stabilité et cohésion sociales». Des fondamentaux, comme il l'a souligné dans le cadre de ses auditions successives des membres du gouvernement. Or, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités est l'un des rares départements gouvernementaux vers lequel convergent tous les mécontentements populaires, lesquels, forcément, font son impopularité, quoiqu'il n'en existe pas non plus sous d'autres cieux qui y dérogeraient. Il est ainsi, pour ses missions de maintien de l'ordre, le réceptacle des inconséquences des autres secteurs d'activité souvent à l'origine de mouvements de masse cycliques. Qu'ils soient sociaux, professionnels ou estudiantins. Logement, relogement, évacuation, démolition, revendications syndicales, des étudiantes, des lycéennes, violence urbaine, dans les enceintes sportives, autrement dit des ingrédients de la vie de tous les jours reviennent à la figure de ces organes décentralisés, mais sans pour autant causer autant de dommages aux populations comme le fait l'administration. Son socle essentiel, mais aussi son talon d'Achille.Dans la teneur du compte rendu de l'APS sur l'audition du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, treize points importants sont évoqués. Sur l'éventail des mesures prises énumérées par le commis de l'Etat, le citoyen lambda est en mesure d'apporter et le démenti et la preuve matérielle de leur…virtualité. «L'amélioration et la modernisation des services publics, l'introduction de la gestion participative pour intéresser le citoyen à la gestion des affaires de sa commune, une définition plus claire des conditions d'exercice du contrôle légal des actes des organes élus, en prévision de l'amélioration des conditions d'accueil du citoyen.» Quatre des plus basiques, pour ne pas dire primitives, parmi les mesures qui fourniraient les vraies solutions au malaise des Algériens et qui demeurent toujours au stade de projets et d'engagements à venir, près de cinquante ans après le recouvrement de l'indépendance du pays. Alors, amélioration du cadre de vie, relance économique locale et emploi, modernisation et sécurisation des documents de voyage et d'identité et autres chantiers ordinaires, mais pharaoniques au vu de la matérialisation des engagements pris par l'Exécutif, le citoyen ne demanderait qu'à voir. Le chef de l'Etat, qui a rappelé l'urgence de nouveaux codes de la commune et de la wilaya, a sans doute été clair sur les missions des acteurs concernés : «Nous devons saisir cette occasion, notamment pour clarifier davantage le rôle des élus qui représentent la population, ainsi que leurs relations avec les autorités administratives locales qui représentent le gouvernement», tout en insistant sur le fait de «veiller à l'émergence d'un service public de qualité soucieux du respect et de la considération des citoyens et des usagers… C'est ainsi que pourront être développées les voies de communication et de dialogue responsable et serein entre l'administration publique et les citoyens.» Tout un programme pour qui connaît l'ogre administratif algérien.En tout état de cause, les maux sont identifiés. Il suffirait juste d'une bonne volonté pour que tout aille tellement bien en Algérie. A. L.