De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine La préservation de la santé est tributaire d'un suivi médical régulier et de contrôles sanitaires épisodiques. Tous les médecins, qui s'accordent sur cette vérité, dénoncent par ailleurs le laisser-aller des patients en matière de prise de médicaments. Certains s'étonnent que des malades ne les consultent que rarement et préfèrent traiter les symptômes plutôt que la cause de la maladie, ce qui complique leur situation. D'autres citoyens au niveau de la wilaya de Aïn Defla se sont habitués à l'automédication alors que cela peut générer des complications surtout chez les personnes souffrant de certaines maladies et présentant différentes formes d'allergies. Selon des médecins interrogés à ce sujet, n'importe qui aujourd'hui se considère comme «connaisseur» et conseille des médicaments à des malades. Ce genre de comportement doit cesser, dira un médecin avant d'ajouter que la vente des médicaments dans les officines doit aussi être réglementée. «Aujourd'hui, des patients peuvent acheter des antibiotiques et autres médicaments sans ordonnance, ce n'est pas normal. Ces pratiques pouvant mener à des complications graves vu les contre-indications qu'ils présentent, doivent cesser», dira notre interlocuteur. Les intoxications médicamenteuses enregistrées ici et là montrent le laisser-aller des citoyens qui doivent être sensibilisés aux conséquences de prise de médicaments sans prescription médicale. Par ailleurs, de nombreux citoyens bien informés ou d'un bon niveau d'instruction ont pris l'habitude de bien lire les notices des médicaments même prescrits par un médecin et ce, pour connaître les contre-indications pouvant nuire à leur santé ou les risques pouvant découler d'une association de médicaments dans le cas où le malade est déjà sous traitement pour une autre maladie. Evidemment, celui-ci devrait le signaler au médecin et demander toutes les informations sur les médicaments prescrits, aussi bien au docteur qu'au pharmacien et ce, pour s'éviter tout accident ou erreur dans la prescription médicale. Le malade devra ainsi non seulement répondre à toutes les questions de diagnostic du médecin, mais aussi lui signaler le moindre «détail» sur sa santé pour lui permettre d'établir un bon diagnostic et de faire, par conséquent, la bonne prescription. Mais ce n'est toujours ainsi que ça se passe. Et ça retombe systématiquement sur les médecins qui sont souvent montrés du doigt et accusés d'être responsables de la dégradation de la santé d'un patient. Même si certains médecins manquent d'expérience et peuvent «rater» leur diagnostic, on ne peut toutefois tout leur mettre sur le dos. Il s'agira donc d'établir les responsabilités avec exactitude et, pour ce faire, il est important que chacun sache ce qu'il doit faire et qu'il le fasse de la meilleure manière, le malade comme le médecin et le pharmacien. Autrement, le suivi médical régulier continuera à faire défaut et une grande partie de la population recourra encore à l'automédication, sans savoir que, quand on prend un médicament sans connaître tous ses effets, celui-ci peut se transformer en véritable poison. Et l'unique moyen de remédier à cette situation reste le renforcement des campagnes de sensibilisation et d'information ainsi que l'application rigoureuse de la réglementation sur les ventes de médicaments, surtout les antibiotiques.