De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le secteur hôtelier à Constantine se refait une toilette en profondeur. Elle ne touche pas seulement aux aspects infrastructurels. Les ressources humaines sont aussi concernées. La politique de rajeunissement du personnel est adoptée. Les écoles spécialisées de Tizi Ouzou et de Boussada seront ainsi mises à contribution pour le perfectionnement et le recyclage du personnel qui manque d'expérience. «On sollicite également des universitaires détenteurs de diplômes en langue étrangère, l'anglais surtout. Et la gente féminine fait progressivement son entrée dans les infrastructures hôtelières. Les femmes occupent principalement des postes au niveau de la réception et de l'accueil. Le dispositif d'enrôlement entre souvent dans le cadre de la DAIP», affirme le responsable de l'Entreprise de gestion touristique Est (EGTE). Actuellement, les hôtels publics constantinois fonctionnent avec près de 170 employés tous emplois confondus. Le défi est que ces deux infrastructures entrent dans la normalité internationale d'ici à trois ans, certifie le même responsable. Une démarche qui s'impose avec l'ouverture prochaine des hôtels Ibis et de Novotel. Quoi qu'il en soit, le secteur public aura sa part car jouissant de sa propre clientèle et commence à répondre, fût-ce timidement, aux besoins des résidents.En matière d'hôtellerie, Constantine tourne avec ses deux hôtels Cirta et Panoramic. Ce sont les deux infrastructures publiques qui ont ouvert leurs portes dans la capitale de l'Est depuis, respectivement, 1912 et 1958. Et depuis, il n'y a jamais eu une volonté de conforter ce secteur fragile en songeant à l'édification d'autres édifices pour renforcer les capacités d'accueil de cette wilaya. Contrairement à d'autres villes du pays qui ont su exploiter leurs assiettes foncières à bon escient pour ériger des hôtels de haut standing, Constantine fait contre mauvaise fortune bon cœur dans ce domaine. Elle demeure agrippée à ce patrimoine «colonial» alors qu'elle se trouve mieux placée en raison de ses ressources historiques, culturelles… pour décrocher un palace de renom. En vain. Et la chaîne Accor, qui livrera en 2011 ses deux infrastructures en fin de réalisation au cœur de la médina, reste beaucoup plus un acquis de compensation étant donné les insuffisances en nombre de chambres dont souffre cette future mégapole. Une bonne santé financière en attendant la concurrence… «Nous sommes bénéficiaires», révèle le directeur de l'EGTE, M. Boudraa. Il a de quoi pavoiser. Les 75 chambres des deux infrastructures publiques susmentionnées tournent à plein régime. Mais cette bonne santé financière doit être maintenue et elle appelle à une mise à niveau permanente pour demeurer à l'écoute d'une clientèle de plus en plus exigeante. Ainsi, entre formation de personnel et son rajeunissement progressif au terme des départs en retraite, l'EGTE compte faire face aux futurs concurrents. «Actuellement, nous nous attelons à restaurer les espaces pour les rendre du moins conformes et semblables à ceux des hôtels ‘‘étoilés''», dira le responsable. «Un diagnostic en profondeur est en train de se faire pour relever ce qui manque au sein de nos deux résidences, réduire l'écart et se mettre aux standards internationaux», ajoutera M. Boudraa.En plus des retouches systématiques qui se font annuellement, la tutelle a projeté un programme de réhabilitation auquel est associée l'entreprise Gestour. Ce programme vise à maintenir à niveau ces deux infrastructures publiques dans un monde qui tend de plus en plus vers le privé. Le Panoramic devra refaire à l'entrée de 2011 toutes les chambres du troisième étage. A cet effet «un prototype a été adopté pour le généraliser à l'ensemble des pièces», soutient notre interlocuteur ajoutant qu'il est également question de rénover les ascenseurs. L'amélioration des prestations de services est également au programme. On songe déjà à installer la connexion Wifi dans cet hôtel qui est souvent fréquenté par des opérateurs économiques. En parallèle, le grand hôtel Cirta verra un autre lifting après un premier ratage enregistré bien avant l'installation de la nouvelle direction. Considéré comme un patrimoine architectural, l'édifice a vu ses motifs et reliefs muraux quelque peu dénaturés, ce qui a valu, pour rappel, la montée au créneau d'une association locale dénonçant ce massacre. Ce constat a été cette fois-ci pris en compte pour apporter des retouches en respectant l'architecture originelle.A l'ère de la rude concurrence, d'une part, et du manque d'infrastructures de qualité, d'autre part, Constantine demeure pauvre en termes de capacités d'accueil qui se résument aux Panoramic et Cirta. Il y avait bien un Transatlantique qui résorbait une partie de la clientèle, mais il a été légué au CPA vers la fin des années 1990.
