Sous pression de l'ONU, sanctionné par l'Union européenne, menacé par les Etats-Unis, le gouvernement de Laurent Gbagbo résiste et ignore plus que jamais la pression internationale. L'UE a décidé d'imposer des sanctions contre Laurent Gbagbo en personne, ses deux épouses et 16 autres proches, interdits de séjour sur son territoire. A ces sanctions, le gouvernement Gbagbo répond par la dérision et par le mépris. «C'est un chiffon rouge qu'on agite chaque fois aux yeux des dirigeants africains, pensant nous faire peur», affirme un des ministres de Gbagbo pour qui l'avis de la France, ancienne puissance coloniale, de son président et de ses partenaires de l'UE ne compte pas. Même attitude à l'égard de l'ONU qui a décidé de prolonger de six mois le mandat de sa mission en Côte d'Ivoire, l'Onuci. Cette dernière envisage de se renforcer, alors que le président sortant avait exigé, samedi dernier, son retrait, l'accusant de partialité au profit de l'adversaire Ouattara. Les troupes de l'Onuci maintiennent pour l'instant le niveau de leurs forces à 8 650 personnes, parmi lesquelles 7 200 Casques bleus et 1 250 policiers. Alors que la situation est des plus précaires, le bras de fer continue. La mission «n'a pas à se maintenir contre notre gré sur notre territoire», et, au cas où elle «choisirait d'avoir des interlocuteurs autres que les autorités légales du pays, elle se met dans la rébellion et elle sera traitée comme telle», avertit le camp Gbagbo à l'adresse de la mission onusienne. Les partisans de Laurent Gbagbo ont accusé l'Onuci et son chef, le Sud-Coréen Choi Young-Jin, d'avoir soutenu militairement les Forces nouvelles (FN), l'ex-rébellion dirigée par Guillaume Soro, Premier ministre de Laurent Ouattara. Sous le coup de sanctions de l'ONU depuis 2006 ainsi que de l'UE, le ministre de la Jeunesse de Gbagbo, Charles Blé Goudé, leader des «jeunes patriotes» adopte un discours radical. Il appelle les Ivoiriens «à se tenir prêts pour le combat pour la souveraineté de la Côte d'Ivoire». «Ces propos sont particulièrement inquiétants dans un contexte de crise politique majeure et de violences où plusieurs dizaines de civils ont trouvé la mort», a réagi la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH). Les violences, depuis la marche de jeudi des partisans de Ouattara, réprimée dans le sang par les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à Gbagbo, ont fait au moins 50 morts selon l'ONU, 25, dont 14 dans le rang des FDS, d'après le camp Gbagbo. Et l'impasse en Côte d'Ivoire semble s'éterniser. Le président en exercice ne semble pas donner des signes de faiblesse ou avoir la volonté de négocier une sortie de crise. Outre les FDS et les «jeunes patriotes», Gbagbo peut compter, pour se maintenir, sur certains groupes considérés comme «mercenaires étrangers». Les Ivoiriens dans leur diversité sont les otages d'un bras de fer politique qui pourrait s'avérer fatal à l'intégrité de la Côte d'Ivoire. R. I. Le Parlement irakien accorde sa confiance à Nouri el Maliki Le Parlement irakien a accordé hier sa confiance au gouvernement d'unité nationale dirigé par Nouri el Maliki. Il a également adopté son programme qui entend libéraliser l'économie, développer la production pétrolière et combattre le terrorisme. Il s'agit d'un gouvernement de compromis, entièrement masculin, mis en place neuf mois après les élections législatives qui n'avaient dégagé aucune réelle majorité. Le Parlement a voté séparément pour 29 ministres, trois vice-Premiers ministres et le chef du gouvernement mais tous les postes n'ont pas été pourvus. Ainsi M. Maliki assurera lui-même l'intérim des trois portefeuilles de la sécurité.