Photo : Riad Par Kamel Amghar Le football algérien manque terriblement de bons joueurs. Le constat est sans appel. Malgré le passage tâtonnant au rofessionnalisme, les clubs de la ligue I et de la ligue II peinent à développer un jeu qui serait à la hauteur de leur nouveau statut. La première partie du championnat tire déjà à sa fin, et on a toujours l'impression d'assister à des matches de préparation sans saveur ni piquant. Les confrontations entre les sociétaires de l'élite, loin d'offrir du spectacle aux supporters, ressemblent davantage à des bousculades où l'on se presse avidement sur le ballon sans stratégie apparente ni tactique dans le jeu. Passes imprécises, renvois de balle à l'emporte-pièce, tirs incertains dans la surface de réparation et contestation des décisions arbitrales, il y a beaucoup de déchets dans le jeu et tellement de grossièretés dans les comportements. Tous les entraîneurs se plaignent de cette crise et sollicitent leurs directions pour recruter des éléments réellement compétitifs afin de faire de bons résultats. Mais là où le problème est tellement pressant, c'est au niveau des lignes d'attaque. Aucune équipe, absolument aucune, ne dispose d'un avant-centre digne de ce nom. Tous les présidents de clubs sont à la recherche d'un vrai renard des surfaces pour transformer les bonnes occasions en buts. On est bien loin de l'époque faste des canonniers comme Menad, Hadj Adlane, Bouiche, Tasfaout, Matem et tant d'autres qui finissent la saison avec au moins une vingtaine de réalisations. Faute de formation à la base et d'un méticuleux travail à long terme, toutes nos équipes sont aujourd'hui réduites à payer très cher des athlètes qui ont du mal à cadrer leurs tirs. Autrefois, les attaquants passaient pour des stars et leurs prouesses techniques faisaient l'objet de commentaires et de passionnantes discussions parmi les galeries. Le public se déplaçait par milliers au stade pour voir les dribbles époustouflants d'un tel, les débordements extraordinaires de tel autre ou la finesse d'une belle finition devant les bois. Des défenseurs légendaires comme Adghigh, Megharia, Mansouri ou Guendouz étaient souvent éclipsés par la créativité sans cesse renouvelée des lignes offensives. Le génie et le talent étaient omniprésents sur le tapis vert. Au temps des Benchikh, Assad, Madjer, Bensaoula et compagnie, les sorties de l'équipe nationale algérienne étaient attendues avec tant de bonheur et de confiance. Aujourd'hui, ce sont plutôt les arrières qui raflent la vedette. Madjid Bougherra, le stratège de la défense des Verts, est le seul Algérien à figurer dans l'équipe type de l'Afrique pour l'année 2010. Son nom revient avec insistance pour le prix du meilleur joueur algérien de l'année. Sans attaquants bien inspirés, le football perd nécessairement son charme. Il est facile d'accabler les coachs pour masquer les contre-performances, mais le vrai problème revient toujours à la formation. La «traditionnelle» valse des entraîneurs (qui vient de commencer avec le remerciement de Saâdi (USMA), Geiger (JSK), Giani (ESS), Bouali (USMB), etc.) ne réglera rien à cette préoccupante situation. Il faut impérativement s'occuper convenablement des petites catégories et accorder plus d'attention aux petits clubs avec une vision ouvertement «futuriste» car le présent n'est pas très reluisant.