Si la classe politique a connu une certaine léthargie en 2010, alors que 2009 a été marquée par la présidentielle, 2011 sera certainement celle de l'éveil des partis pour préparer l'échéance des législatives de 2012. Le PT n'a cessé, depuis 2007, d'appeler à la dissolution d'une Assemblée mal élue puisque seulement 30% des électeurs ont pris part à la consultation électorale. A ce titre, le Parti des travailleurs estime qu'une Assemblée élue par moins de 50% des électeurs ne peut ni parler au nom des Algériens ni légiférer. Le souhait du PT n'aura été qu'un prêche dans le désert puisque même l'opposition, qui n'a pas pris part aux législatives de 2007, n'a pas mené une campagne sérieuse pour la dissolution de l'APN. En tout état de cause, une autre législature est en perspective et les partis devant y participer auront toute l'année 2011 et le début de 2012 pour affûter leur discours et préparer les programmes électoraux. La scène politique nationale promet donc d'être riche et bruyante, d'autant plus que le ministre de la Communication a appelé l'ENTV à s'ouvrir sur les partis et à préparer des émissions de débats politiques. Pour sa part, l'ENRS, notamment les Chaînes I, II et III, s'est déjà fait l'écho, à travers ses émissions de débat, des différentes opinions politiques qui s'expriment au sein de l'APN. S'ouvriront-elles sur les partis non présents ou non représentés à la Chambre basse ? Manifestement, tout porte à croire que les avis contraires et d'autres sons de cloche occuperont la scène médiatique durant l'année qui s'annonce riche en débats. L'ouverture du champ politique et médiatique a toujours été la revendication de l'opposition qui s'estime muselée et que seules les voix favorables au gouvernement s'expriment sur les médias lourds. Une façon de dire que la crédibilité des prochaines législatives dépendra de l'égalité des chances de tous les partis et candidats qui y prendront part. L'opposition revendique aussi le droit d'organiser des meetings en dehors de la période légale de la campagne électorale et, à ce propos, elle continue de crier à qui veut l'entendre que les raisons de l'état de siège n'existent plus. A ce titre, il faut rétablir toutes les libertés publiques et lever toutes les contraintes pesant sur les partis afin que le jeu politique soit aussi ouvert qu'équilibré. Ce qui est certain, c'est ce désir profond chez la jeunesse de voir ses préoccupations et ses rêves trouver écho au sein de l'hémicycle. Ce vœu est essentiellement celui des jeunes de l'Algérie profonde qui se sentent délaissés et oubliés une fois les élections passées. S'ils estiment que les programmes de soutien à l'emploi des jeunes sont adoptés, ils posent néanmoins le problème de leur mise en œuvre et du népotisme qui caractérise le comportement de certains responsables. Ce sera certainement le thème majeur qui occupera les débats politiques de l'année 2011. A. G.