Invitée du Diwan Abdelatif de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, dans le cadre de son partenariat avec les éditions Actes Sud, l'auteur australienne Emmelene Landon a animé une rencontre, samedi dernier à la salle Frantz-Fanon, durant laquelle elle abordé sa dernière œuvre, le roman la Tache aveugle publié en 2010. C'est à travers l'histoire de trois sœurs que l'auteure s'est penchée sur le thème du choix d'une vie artistique. Une vie complètement vouée à l'art que se sont choisie ces trois sœurs qui ont complètement banni les frontières spatio-temporelles pour prendre le peintre Cozens comme maître. Agées d'une vingtaine d'années, les trois sœurs ont imaginé un jeu selon lequel elles prendraient des cours chez Cozens. Se transportant dans une autre époque, les héroïnes du roman s'inventeront des histoires et finissent par tomber amoureuses du fils de Cozens. Interrogée sur son œuvre, l'auteure a justifié son amour pour le XIIIe siècle (l'époque durant laquelle se déroule l'histoire du roman) comme une sorte «d'admiration vouée à un idéal classique. Une fascination mais aussi une interrogation sur la réalité de ce modèle qu'on s'impose». Emmelene Landon a aussi évoqué la passion que partagent les trois sœurs pour le fils de Cozens en la qualifiant de «quête féminine traduite par l'imagination de l'homme idéal, une façon d'exister et de continuer à vivre», dira-t-elle. Auteure, mais aussi artiste peintre et cinéaste, Emmelene se décrit comme une personne en constante quête d'elle-même. «Je ne sais pas vraiment où je vais ; quand j'entame une œuvre, je pars d'une idée simple et je laisse les idées s'assembler d'elle-même», indiquera-t-elle. Elle citera l'exemple de son exposition d'autoportraits géants dont elle compte faire un film et un nouveau roman. L'auteure affirmera également qu'un véritable dialogue existe entre ses différentes œuvres comme le roman qui déteint sur le film ou le film qui naît d'une exposition. Concernant le cinéma, Emmelene encourage la nouvelle génération à s'intéresser aux arts, surtout avec la création de nouvelles technologies. «J'ai fait des films grâce à mon téléphone portable. Il existe beaucoup de moyens de nos jours pour créer. L'art est devenu très accessible», affirme l'artiste. Néanmoins, elle soulignera l'importance de se remettre toujours en question et de s'exercer, un message qu'elle glisse dans son roman en dévoilant trois sœurs qui peignent sans cesse.Née en Australie en 1963, Emmelene Landon habite en France depuis 1979. En 1988, elle se rend en Chine par le transsibérien et expose pour la première fois à Pékin. Depuis, elle peint, écrit, filme et fait des enregistrements radiophoniques dans des endroits liés au transport. W. S.