Il y a quelques mois, l'Afrique du Sud, une des économies les plus solides du continent noir, rationnait l'énergie électrique, parce qu'elle n'en produit pas assez. Plongés dans le noir, révoltés, les Sud-Africains voyaient rouge. L'Algérie vit, depuis quelques jours, la même situation ou presque. L'Algérie, autant que l'Afrique du Sud, est loin d'être un cas isolé. Les deux pays, présentés comme puissants économiquement au plan régional, ne devraient pas en principe recourir au délestage, un procédé détestable. Le rationnement de l'énergie électrique renvoie, de fait, à la problématique de l'investissement dans le secteur de l'énergie de manière générale. L'Algérie en a, certes, consenti, mais pas assez, pas à la dimension des besoins nationaux. Aux dires de beaucoup, seule une approche globale concertée entre pays africains est à même de monter des projets d'envergure régionale dans le secteur de l'énergie. Et, c'est possible. Les Africains, tous pays confondus, se disent ambitieux, capables de faire évoluer les choses dans le bon sens, de mieux s'organiser, pour peu que la communauté internationale les y aide. Et ils ont commencé à le faire. Une bonne partie des pays africains ont, en effet, adhéré à des organisations régionales qui contribuent au développement des énergies, toutes les énergies. Parmi ces organisations, on peut citer l'Afrolac, une structure qui regroupe des pays d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes. La création de l'Afrolac est, et il est utile de le souligner, une idée lancée par l'Algérie. C'était lors de la 37e conférence au sommet de l'OUA. La première conférence de l'Afrolac s'est déroulée à Alger. C'était en 2004. Elle avait constitué une première mondiale. Il y a donc une prise de conscience croissante, au sein de ces pays, de l'importance du rôle que doit jouer l'énergie dans la croissance économique, le développement durable et l'équilibre des relations internationales. Mais, cette prise de conscience doit s'accompagner d'efforts plus soutenus pour organiser la mise en valeur de potentialités respectives et la coopération entre secteurs énergétiques en faveur du développement local et régional. En attendant que les plans de développement énergétique, en projet aujourd'hui, voient le jour, l'Afrique se consume à la lisière du développement. Y. S.