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Quand la chorba a le goût de l'humanisme
Un f'tour dans un «resto de la rahma» de Belouizdad
Publié dans La Tribune le 29 - 09 - 2008


Photo : Zoheïr
Par Nabila Belbachir
à toutes les tables, l'ambiance était unique.
Les commentaires allaient bon train et les manifestations de gratitude étaient aussi spontanées que visibles en ce mois saint. Le Ramadhan tire à sa fin. A l'heure de la rupture du jeûne, les rues de Belouizdad se vident en un clin d'œil. Ces mêmes artères qui étaient, quelques minutes auparavant, envahies par une foule pressée de rentrer, chargée des douceurs indispensables à une bonne veillée ramadhanesque.
A l'appel à la prière, la salle commence à se remplir. Dans un brouhaha naissant, des femmes, des enfants, des jeunes et des vieillards se glissent les uns derrière les autres devant une grande table recouverte d'une nappe, sur laquelle ont été posés des bols et des assiettes. Nous sommes dans le local de la salle des fêtes du 20 Août, transformé et aménagé en restaurant de la rahma par l'APC de la commune, en collaboration avec les responsables de la wilaya, les responsables locaux ainsi que les bénévoles. Quelques minutes avant l'adhan, un cuisinier plonge sa louche dans une grande marmite bouillonnante et s'affaire à remplir les bols de soupe. Sans s'accorder de répit, il répartit, ensuite, par petites portions, salade, ragoût de haricots blancs et fruits dans des assiettes plateaux, tandis que des aides cuisiniers s'empressent de dresser les tables, servant, de part et d'autre, les paniers de pain et de l'eau fraîche. «Nous nous en tenons généralement aux listes établies. Il faut compter 680 personnes par jour dont plus de 450 préfèrent rompre le jeûne chez elles à cause d'un handicap quelconque», nous confient les responsables qui étaient présents pour superviser le déroulement de ce repas d'iftar que nous avons partagé avec les convives : soupe (chorba), salade variée, haricots blancs et poires, comme dessert. Certains commencent déjà à manger après une longue journée de travail ou de vagabondage…
Partage d'un quotidien pénible…
Reprenant des forces, après une longue journée de privation, d'autres se lancent dans une discussion animée. En effet, des amitiés ont fini par se tisser entre ceux qui, chaque année, fidèles à leurs habitudes, reviennent prendre leurs repas de rupture du jeûne dans le même restaurant. Ammi Hassen en fait partie. Ce vieil homme, âgé de soixante-quatorze ans et qui vit seul dans une des «baraques» de la capitale, fréquente depuis quatre ans le même restaurant. Ancien serveur de la cantine du CHU Mustapha Bacha, ce septuagénaire, qui n'a pas été épargné par les aléas de la vie, peine depuis quelques années à vivre décemment. L'ouverture d'un «resto du cœur» non loin de l'endroit où il habite lui a mis du baume au cœur. «C'est une très bonne initiative de la part des responsables de l'APC de Belouizdad. Au moins, pendant le mois saint de Ramadhan, beaucoup ont la possibilité de manger tous les jours à leur faim. Et puis, les restaurants de la rahma sont des endroits conviviaux où nous prenons nos repas dans une ambiance chaleureuse sans compter que les membres bénévoles de la commune sont aux petits soins avec nous.»
Un autre convive, d'une trentaine d'années, se félicite également de ce grand mouvement de solidarité qui a permis à «beaucoup de personnes vivant dans le besoin de bénéficier tous les jours, gratuitement, d'un repas chaud et consistant», fait-il remarquer, satisfait. Fatma-Zohra, 45 ans, divorcée et SDF, accompagnée de deux enfants, nous confie : «Ici, dans ce restaurant, nous nous sentons en famille. Personne ne juge personne.
La dignité, c'est très important pour nous.» Et d'ajouter : «J'interpelle les autorités à prendre en charge mes deux enfants, notamment ma fille pour sa scolarisation. En plus, je ne demande rien sauf un toit pour m'abriter moi et mes enfants.» Une autre à ses côtés renchérit : «Par le passé, notre existence était austère. Que de frustrations et de privations, nous avons vécu dans l'attente d'un événement quelconque, d'une aide providentielle.
Aujourd'hui, grâce au mouvement de solidarité, notre vie devient digne et équilibrée.» Nous nous approchons d'un groupe de trois hommes, originaires de la wilaya de Médéa et travaillant au jardin d'Essais de la commune de Belouizdad. Ces derniers apprécient notamment la qualité des repas qui y sont servis. «Ce sont des repas complets. On nous sert exactement le même menu qui est proposé dans d'autres restaurants, à savoir un hors-d'œuvre, une soupe, un plat de résistance et des fruits. On sort d'ici le ventre bien plein», observent-ils, le sourire aux lèvres. Mohend H., un quinquagénaire originaire de la wilaya de Tizi Ouzou, veut partager avec nous ses souffrances, notamment sa séparation avec sa famille. Cela remonte, raconte-t-il, aux années quatre-vingt. «Plus exactement en 1989, quand je suis venu en Algérie pour régler quelques problèmes. Malheureusement, je me suis retrouvé coincé après l'expiration de mon séjour. J'ai sollicité les autorités afin d'avoir un visa mais en vain. Cela fait 26 ans que je n'ai pas vu mon fils que j'ai laissé à l'époque au berceau. Cela n'est pas juste ! Je ne demande rien d'autre que de pouvoir rejoindre ma famille qui est sur l'autre rive de la Méditerranée», lance-t-il avec colère. Dans une ambiance familiale, le repas terminé, les bénévoles commencent à débarrasser les tables. Un autre groupe de jeunes femmes, bénévoles elles aussi, les remplacent. Elles s'activent à faire le ménage pour la salle et la vaisselle, pour que le lendemain, leurs convives aient de quoi rompre le jeûne.


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