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Les mines anti-personnel, la nouvelle bataille du Sud-Soudan
Le défi est sécuritaire et économique
Publié dans La Tribune le 15 - 11 - 2011

Jusqu'en 2004, il fallait trois à quatre jours pour rejoindre Juba depuis les villes frontalières de Nimule ou Kapoeta. Le vélo était le plus sûr moyen de transport. La région, qui est récemment devenue l'Etat du Soudan du sud, était une zone de guerre couverte de mines anti-personnel. Ces engins de la mort compliquent les déplacements, préoccupent les réfugiés qui reviennent dans le pays et dissuadent les investisseurs. Selon le Centre de coordination de la lutte anti-mines des Nations Unies, 1 243 personnes avaient été blessées et 3 158 autres tuées par des mines terrestres à la mi-2011.Selon Sarah Holland, responsable de projet au sein du Centre de coordination de l'ONU, en septembre 2011, 4 273 mines anti-chars et 25 487 mines anti-personnel avaient été détruites. Le centre travaille avec des organisations non gouvernementales nationales et internationales, trois sociétés commerciales et le gouvernement du Soudan du sud.
En février 2004, la première des sociétés privées, Mechem, une filiale de Denel, entreprise nationale sud-africaine de fabrication d'armes, a lancé une opération de détection des mines près de la frontière avec le Kenya, en prévision de la signature de l'accord de paix signé en 2005. Mechem avait été engagée par le Bureau des services d'appui aux projets de l'ONU pour commencer les travaux de déminage et profiter du cessez-le-feu. Durant la même période, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait engagé la Fondation suisse de déminage (FSD) pour accomplir le même travail. Les deux agences de l'ONU étaient persuadées que le déminage était la seule manière de réduire les coûts de transport de l'aide à destination du Sud-Soudan depuis leurs bases à Lokichoggio, au Kenya.
Le déminage pour ouvrir la voie au développement
Jaco Crots, responsable de Mechem au Soudan du sud, se souvient parfaitement de son arrivée à Lokichoggio. «En raison des dangers posés par les mines, très peu de véhicules osaient emprunter la route allant à Juba, étant donné que des mines avaient été posées à travers tout le réseau routier autour de Juba. Aucune activité de développement ne pouvait avoir lieu là sans un déminage conséquent», raconte le responsable.Du fait de ses connaissances en matière de déminage et d'une longue expérience professionnelle dans le monde entier, Mechem est parvenue à mettre sur pied une opération d'envergure. La société a apporté des véhicules résistant aux mines, des détecteurs de métaux, des excavateurs, des chiens chercheurs de mines et un personnel qualifié. Depuis, son contrat n'a cessé d'être renouvelé.«Nous avons travaillé pendant de longues heures dans une chaleur infernale», raconte Jaco Crots. «Nous ne pouvions pas nous permettre d'éviter certaines zones ; c'était une question de sécurité et de vies humaines. Nous n'avions pas droit à l'erreur et nous avons accompli notre mission en un temps record», ajoute-t-il. Bien que Mechem ait été la première entreprise à intervenir, d'autres ont participé au travail de déminage, notamment l'ONG Danish Church Aid, l'organisation britannique Landmine Action ainsi que Ronco, une société commerciale de déminage ; de même qu'une ONG soudanaise, Operation Save Innocent Lives. Une équipe de déminage composée entièrement de femmes est également intervenue avec le soutien de la Norwegian Peoples Aid.Selon la commission de déminage du Soudan du sud, 1 653 zones dangereuses ont été identifiées. Parmi celles-ci, 559 ne contenaient plus de mines fin 2010. A ce jour, les différents groupes participant aux actions de déminage ont rendu 20 047 km de routes accessibles. En 2006, près de 140 soldats du Sud-Soudan ont été formés au déminage avec l'aide de l'armée britannique, au Centre international de formation pour l'action anti-mine à Nairobi, au Kenya. Après leur retour dans le pays à la mi-2007, ils avaient éliminé toutes les mines des 446 kilomètres de voies ferrées entre Wau et Babanusa en moins de cinq mois. En outre, 1 067 km2 de terres ont été remis à la disposition des communautés locales depuis le début de l'action anti-mine en 2005. Le Centre de coordination de la lutte anti-mines des Nations Unies et la Commission gouvernementale de déminage du Soudan du sud (SSDC) estiment que 80% des zones les plus dangereuses sont maintenant sûres et que 96% des routes jugées «contaminées» ont été débarrassées de toutes mines.
Des investissements coûteux, mais amplement justifiés
En collaboration avec ses partenaires dans cette opération, l'ONU a également fourni une formation en matière de «risques liés aux mines» à près d'un million et demi de personnes, «afin qu'elles soient en mesure de savoir comment se protéger dans les zones contaminées ou censées être contaminées par des mines ou des restes explosifs de guerre», indique Sarah Holland. De plus, explique-t-elle, 2 700 personnes ayant survécu à l'explosion de mines et de personnes handicapées ont reçu une aide, en particulier des prothèses et autres aides à la marche, de même qu'elles ont pu avoir accès à des projets générateurs de revenus.Le déminage est une opération coûteuse. En moyenne, les Nations Unies ont versé annuellement 43 millions de dollars aux agences contribuant au déminage, à la formation aux risques liés aux mines et à l'aide aux victimes depuis 2005. Mais ces dépenses sont amplement justifiées. Depuis le début de l'opération de déminage il y a sept ans, d'importants progrès ont été réalisés pour contribuer à «libérer» la plus jeune nation du monde de ses mines.Une étude du PAM montre que grâce au déminage, le coût des transports a diminué de 40% et que le nombre de nouvelles entreprises créées a augmenté de 65%. Le PAM a réduit ses coûts de transport de 75% en transportant ses livraisons de nourriture non plus par avion mais par voies terrestres. Il ne faut que trois heures aujourd'hui – au lieu de plusieurs jours – pour aller en voiture de Juba à Nimule, à la frontière avec l'Ouganda.«Lorsque je repense à ce que nous avons fait et à ce que nous continuons de faire, j'en suis fière», déclare Jaco Crots. «Notre travail, qui est destiné à fournir un environnement de travail sécurisé, a transformé cet endroit en un havre de rêves», conclut-il.
W. K.
In Afrique Renouveau, magazine de l'ONU


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