De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Un sit-in de quelques dizaines de travailleurs des Moulins Seybouse a été tenu avant-hier devant le siège de la wilaya sous l'œil vigilant des policiers en faction postés aux points stratégiques pour parer à toute éventualité. Ils étaient venus pour demander au premier responsable de la wilaya d'intervenir pour faire démettre de ses fonctions le directeur de cette unité dépendant du groupe Smide de Constantine. Ils reprochent à ce responsable son comportement irrespectueux à l'égard de ses subordonnés et ses décisions qualifiées d'arbitraires. L'affaire remonte au 17 août dernier, en plein mois de Ramadan, lorsque le P-DG avait donné instruction pour la livraison à un des commerçants de la ville de 400 quintaux de semoule conditionnés en sac de 10 kg. Le directeur de la production ayant été informé avait pris des dispositions dans ce sens, le chef de service commercial, quant à lui, avait refusé de facturer la quantité au motif qu'il ne pouvait satisfaire seulement 1 client sur les 40 inscrits. Ce qui avait mis le feu aux poudres, refus d'exécution, propos déplacés, dispute puis suspension du chef de service commercial. Ce dernier, appuyé par ses collègues, avait écrit au syndicat avant que les choses ne s'enveniment encore plus et les protestataires furent rejoints par 120 travailleurs sur les 147 que comptent les Moulins Seybouse. Le directeur de l'unité avait été déclaré persona non grata et l'accès à son bureau lui avait été interdit. Une situation qui a eu de graves conséquences sur l'entreprise dont la production a baissé alors de plus de la moitié, le directeur ne voulant pas signer les chèques réglant les fournisseurs. Il avait fallu l'intervention du wali qui avait dépêché l'inspecteur général de la wilaya pour que le directeur puisse rejoindre son poste et régler ainsi cette situation qui avait influé négativement sur l'approvisionnement du marché en semoule et sur le devenir même de cette entreprise, dont la trésorerie baisse dangereusement. Depuis, le directeur n'a jamais pu rejoindre son poste et les travailleurs en grève ne veulent plus entendre parler de ce responsable. C'est l'impasse, les moulins sont à l'arrêt, rien ne sort plus de la minoterie, le principal fournisseur, la CCLS, a coupé l'approvisionnement en grains, les travailleurs occupent les lieux du travail et la situation perdure. Le 16 octobre dernier, les représentants des travailleurs ont déposé un dossier au niveau de la wilaya accusant le responsable de l'unité de malversations et de détournement et demandant l'ouverture d'une enquête. Un syndicaliste nous a remis le contrat de travail dudit directeur pour nous informer que celui-ci n'a plus légalement le droit d'exercer cette fonction dans la mesure où il avait été condamné en juin 2009 par la cour de Annaba à 2 mois de prison avec sursis pour avoir égaré une arme à feu dont il était responsable. En effet, ledit contrat de travail, dans son article 14, alinéa 4, stipule qu'«en cas de condamnation même avec sursis, il sera procédé à la cessation de la relation de travail.Avant-hier, les travailleurs disaient être déterminés d'en finir au plus vite avec ce directeur pour pouvoir revenir à leurs postes de travail et faire tourner les moulins à l'arrêt depuis maintenant près de 2 mois.