Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La chasse à l'informel n'a pas vraiment donné de résultats puisqu'au lendemain des précédentes campagnes, ce phénomène a regagné du terrain pour conquérir encore d'autres espaces jusque-là épargnés. Ainsi, aujourd'hui dans cette grande ville de l'Est, presque aucune rue n'y a échappé et les étals pullulent et ne manquent pas atteindre le cœur de la ville. Un grand bazar à ciel ouvert où tout se vend et s'achète sous l'œil impassible et débonnaire des agents de l'Etat, censés réprimer ce type d'activités. Les commerçants inscrits au registre du commerce s'inquiètent de cette situation qui tue leur activité, ils voient leur chiffre d'affaires diminuer de plus de la moitié en raison de ce phénomène incontrôlé et incontrôlable. «Je vends des vêtements. Comme vous voyez, sur le trottoir, devant la porte de mon magasin, il y en a deux qui étalent la même marchandise et à des prix plus bas que les miens, il y a des jours où je ne vends rien. Cela ne peut plus continuer ainsi. A l'UGCAA, où nous avons posé ce problème, nos représentants nous ont dit que ce sera bientôt pris en charge par les autorités, c'est juste une question de temps. Espérons que c'est vrai, depuis le temps qu'on nous ressasse ça, j'avoue que je n'y crois plus», confie, non sans amertume, un commerçant de la rue Larbi Tébessi (ex-Bouskara). La question de l'informel a été posée par La Tribune jeudi dernier au premier responsable de la wilaya sur la campagne menée et sur le fait que celle-ci n'a duré en tout et pour tout que deux jours puis tout est redevenu comme avant et peut-être même pire. Le wali répondra que le véritable problème qui se pose à lui en tant que responsable, et en dehors du fait que ces vendeurs viennent pour la plupart des localités voisines, est que ces jeunes n'ont pas d'autres activités et qu'il s'agit pour lui de trouver la bonne solution. «Nous sommes, déclare-t-il, en train de dégager des espaces qui leur seront réservés, ils pourront y vendre leurs marchandises sous le contrôle strict des agents de l'Etat. Et là, il n'y aura plus ni vendeurs, ni produits dans la rue parce que nous appliquerons la loi et nous la ferons respecter quelle que soit la situation». Au niveau de la commune de Annaba, le président de l'APC nous a informé que la situation est prise en charge avec sérieux par les autorités locales et que ce problème qui empoisonne la vie des commerçants honnêtes qui payent leurs impôts sera bientôt définitivement réglé. «Nous avons entamé l'opération recensement de tous les jeunes exerçant cette activité dans les cinq secteurs urbains que compte la ville de Annaba. A titre d'exemple, et pour ce qui est seulement des charrettes de fruits et légumes, rien que dans le troisième secteur urbain, nous avons recensé 1 496 jeunes et moins jeunes, c'est dire l'ampleur du fléau. Nous avons l'intention de créer des marchés non sédentaires avec des chapiteaux. Des cases seront louées et tout sera contrôlé par les agents de la commune de Annaba. Je vous garantis qu'après cela il n'y aura plus de charrettes dans les rues de Annaba car nous veillerons avec les forces de l'ordre à les interdire avec tout ce qu'implique l'application des lois en vigueur», a le président de l'APC de Annaba, M. Bensaïd.