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Sombres nuages sur le Printemps
Révoltes arabes
Publié dans La Tribune le 12 - 03 - 2012

Le ciel n'était, certes, pas aussi serein que cela, mais la proclamation, le 7 mars dernier, de l'autonomie de la Cyrénaïque (dans un cadre fédéral) était un véritable coup de tonnerre d'où peuvent découler les conséquences les plus graves sur l'avenir de la Libye en tant qu'Etat unitaire. Le problème n'est pas tant celui d'une légitimité historique d'une région pionnière dans l'opposition au défunt Kadhafi, l'argent du pétrole pouvant satisfaire bien des revendications régionales une fois le pays installé dans la paix et la stabilité. Dans le contexte encore éloigné de l'apaisement, la décision unilatérale de chefs de clans tripolitains appuyés sur des groupes de miliciens surarmés risque de signer le retour aux vieux démons de l'archaïsme tribal dans un pays où l'Etat-Nation n'a jamais existé. Sans compter, ce qui n'est pas négligeable du tout, que la région qui veut se soustraire du giron de Tripoli concentre à elle seule plus de 60% des richesses pétrolières et gazières de la Libye.La nouvelle ayant fait l'effet d'une bombe, dès le soir de son annonce le président du CNT a réagi pour en souligner le «risque fatal» qu'elle représentait pour l'unité du pays. Réservant ses menaces pour plus tard, il se contente dans un premier temps d'appeler «mes frères, le peuple libyen, à être attentifs et sur le qui-vive concernant les conspirations qui sont fomentées contre eux». Pour lui, «des pays étrangers ont financé et soutenu ce complot dans l'Est». Aucune précision n'est venue pour la suite pour identifier ces pays. Quelques jours plus tard, Abdeljalil se fera menaçant, promettant de réduire militairement les velléités autonomistes. Le pourra-t-il et en aura-t-il les moyens ? Dans l'esprit des chefs tribaux de l'Est de la Libye, l'idée est peut-être de devancer la mise en place d'une Assemblée constituante en juin prochain, seule instance à même de définir le statut des régions. Les autonomistes de Benghazi défendront-ils leur choix par les armes ? Pour Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en poste à Tripoli, «les miliciens qui ont proclamé l'autonomie s'appuient sur leurs armes et il n'est donc pas exclu qu'ils aillent à l'affrontement avec le gouvernement central, en cas de refus». A supposer même qu'une solution fédérale puisse faire l'objet d'un accord, éloignerait-elle pour autant le spectre de la partition ? Si on prend l'Irak comme référence, rien n'est moins sûr ? La confusion règne également en Syrie où la mission de l'ancien Secrétaire général de l'ONU bute toujours sur l'obstination des deux parties en conflit. Selon les agences de presse, l''émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe a achevé avant-hier deux journées d'entretiens avec Bachar al Assad sans obtenir de progrès significatifs sur une issue aux violences qui se poursuivent depuis un an en Syrie. Deux entrevues avec le chef de l'Etat syrien, samedi et dimanche, ne lui ont pas suffi pour arracher un accord sur ses quatre demandes : l'instauration d'un cessez-le-feu, l'ouverture d'un accès humanitaire, la libération des prisonniers et l'amorce d'un dialogue politique. Si de son côté, Bachar al Assad persiste à considérer que l'insurrection armée est le fait de groupes terroristes avec lesquels il n'y a pas de solution politique possible, l'opposition, y compris sa direction, continue d'attendre de la communauté internationale qu'elle force au départ le chef de l'Etat et son régime, allant jusqu'à reprocher à Kofi Annan de chercher à faire prévaloir une solution politique.
Pendant que le diplomate hors pair qu'est Kofi Annan, très laborieusement et en marquant le pas, s'en tient à la lettre de sa mission et redouble d'efforts pour amener au dialogue al Assad et ses opposants, l'Arabie saoudite et le Qatar, à défaut d'envoyer leur armée libérer leurs frères syriens, insistent jusqu'à l'ennui pour armer plutôt l'opposition. Sur le terrain, le rouleau compresseur de l'armée du régime alaouite poursuit son œuvre sans faire de quartier dans l'espoir de priver les groupes armés du levier de la pression militaire. Le problème avec la Syrie, c'est qu'aucun analyste ne peut jurer de rien, car la donne y est totalement différente. Surtout depuis qu'il est définitivement acquis que ni les Américains ni les Européens ne sont disposés à aller s'engluer dans un autre bourbier alors que la boue afghane n'a pas encore séché des Rangers de leurs soldats.
A. S.

Le rêve brisé de Michel Aflak
L'échec de l'idéal baâthiste peut expliquer au moins en partie la tournure sanglante et dramatique prise par les événements en Syrie et en Irak, ces dernières années. Avec le recul, il est loisible de constater que la greffe moderniste et démocratique voulue et théorisée par Michel Aflak n'a pas pu prendre dans cette région névralgique du Moyen-Orient et encore moins dans le Maghreb et les monarchies pétrolières du Golfe.Libéré de la domination ottomane après la Première Guerre mondiale, le Moyen-Orient le sera moins - ou difficilement - de l'influence britannique et française. Etudiant syrien à la Sorbonne, à la fin des années 20, Michel Aflak s'y passionne pour l'histoire en général et l'histoire des idées en particulier. Son pays, la Syrie, était alors en plein dans une phase incertaine de remodelage de son espace géographique, et donc nécessairement géopolitique, et en quête d'un système politique qui pût intégrer sa diversité ethnique et religieuse et lui assurer en tant qu'Etat une place dans la région.Son diplôme d'histoire en poche, Michel Aflak retourne dans son pays d'où il suit les convulsions, nombreuses, qui vont reconfigurer le Monde arabe. En tant que chrétien de forte sensibilité laïque dans une société à dominante religieuse musulmane, il sait déjà que l'Islam, quelle que soit la nature du régime politique en place, est une donnée sensible incontournable à prendre comme référent essentiel. Il admet le rôle important de l'Islam dans l'arabisme et, partant, dans le nationalisme arabe. C'est d'ailleurs avec un musulman sunnite, Salah Eddine Bitar, qu'il créera à Damas, dans les années 40, le mouvement baâthiste qui accédera au pouvoir en Irak et en Syrie, une vingtaine d'années plus tard.Cependant, c'est l'unité arabe qui est le primat de la doctrine du Baâth, couplé à un socialisme défini comme non marxiste. En 1953, il prend le nom de Parti Baâth arabe socialiste. Jusqu'aux années 50, du moins, le parti se prononce en faveur d'une démocratie pluraliste et des élections libres. Dans les années 60, dans la foulée de la décolonisation, il se veut le porte-drapeau visible du nationalisme arabe révolutionnaire.Trop moderne pour faire bon ménage avec les militaires, le Baâth subit les coups de boutoir de généraux putschistes, dont le père de l'actuel président syrien. L'échec de la République arabe unie (RAU), qui devait sceller l'unité entre l'Egypte de Nasser et la Syrie, met le parti sur la voie de la marginalisation quand ce n'est pas de la répression. En 1963, contraint à l'exil, Michel Aflak trouve refuge en Irak où la branche régionale du parti venait de prendre le pouvoir.Michel Aflak est décédé à Paris, à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, en 1989 à l'âge de 80 ans.
A. S.


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