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Le scénario d'une intervention étrangère militaire en Syrie prend forme
«Topographie idéale pour une agression caractérisée»
Publié dans La Tribune le 24 - 07 - 2012

La crise syrienne prend une nouvelle tournure après les aveux du porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a reconnu explicitement que son pays dispose d'armes chimiques qui seraient utilisées en cas «d'agression occidentale». «Aucune arme chimique ou non-conventionnelle ne sera utilisée contre nos propres citoyens (...), ces armes ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère», a déclaré lundi dernier le porte-parole du ministère, Jihad Makdessi, reconnaissant pour la première fois publiquement la détention par la Syrie d'armes chimiques. «Elles ne seront jamais utilisées contre nos citoyens, quelle que soit l'évolution de la crise», a-t-il ajouté dans une conférence de presse à Damas. «Ces différentes armes sont stockées et sécurisées sous la supervision des forces armées et ne seront utilisées que dans le cas où la Syrie fait face à une agression extérieure», a répété le porte-parole, soulignant que les «généraux décideront quand et comment ces armes seront utilisées». Ces déclarations surprenantes ont suscité de vives réactions occidentales ce qui a poussé le ministère syrien des Affaires étrangères à nuancer les propos de son porte-parole : «Le ministère souhaite réaffirmer la position de la Syrie selon laquelle les armes chimiques ou bactériologiques n'ont pas été utilisées et ne le seront jamais lors de la crise (...) et que ces armes, si elles existent, il est naturel qu'elles soient stockées et sécurisées», selon un communiqué. Makdessi a par ailleurs accusé les Occidentaux d'organiser une «campagne visant à justifier une intervention militaire en mentant sur (l'éventuel) usage d'armes de destruction massive» contre la population. Il a mis en garde contre «la possibilité que des parties étrangères arment les groupes terroristes (...) avec des bombes bactériologiques qui exploseraient dans un village pour que les forces syriennes soient accusées par la suite». Les aveux du porte-parole syrien, confirme étrangement les craintes de Washington qui, a mis en garde dimanche dernier Damas estimant que le régime syrien devrait rendre des comptes s'il n'assurait pas la sécurité de son arsenal chimique. Israël a de son côté jeté de l'huile sur le feu lorsqu'il a exprimé son inquiétude et prévenu qu'il ne pouvait pas «accepter» que des armes chimiques tombent aux mains du parti chiite libanais Hezbollah, un allié du régime Assad. Lundi dernier, Barack Obama, plus menaçant, a prévenu Damas qu'il commettrait une «erreur tragique» et devrait rendre des comptes s'il utilisait ses armes chimiques. «Etant donné le stock d'armes chimiques du régime (syrien), nous ferons en sorte qu'Assad et son entourage sachent que le monde les regarde, et qu'ils devront rendre des comptes devant la communauté internationale et les Etats-Unis si jamais ils faisaient l'erreur tragique de les utiliser», a affirmé M. Obama. «Nous œuvrons en faveur d'une transition pour que les Syriens puissent bénéficier d'un avenir meilleur, libre du régime Assad», a encore dit le président lors d'un discours face à l'organisation d'anciens combattants VFW. Le porte-parole du Pentagone, George Little, a, pour sa part, affirmé que les Syriens «ne devraient même pas penser une seule seconde à faire usage d'armes chimiques», en qualifiant une telle éventualité «d'inacceptable». «Quand des armes chimiques sont évoquées dans la presse par des responsables syriens, cela suscite des inquiétudes», a affirmé M. Little. «Nous nous opposerons fermement -et c'est un euphémisme- à toute réflexion qui aboutirait à justifier l'emploi de ces armes par le régime syrien», a-t-il poursuivi. Le département d'Etat a également qualifié les menaces lancées par Damas d'«atroces et glaçantes». Pour la porte-parole Victoria Nuland, «il serait totalement inacceptable d'utiliser ce genre d'armes» et le «régime syrien a une responsabilité mondiale, et d'abord devant ses concitoyens, de protéger et de sécuriser ces armes». Le département d'Etat a pris soin de préciser que les «avertissements» des Etats-Unis s'adressaient tout autant au «régime» qu'à «l'opposition et à quiconque pourrait mettre la main» sur l'arsenal d'armes chimiques. «Le gouvernement syrien est responsable de la sécurité et du stockage des armes chimiques et la communauté internationale fera rendre des comptes à tout responsable syrien qui ne remplirait pas cette obligation», avait déjà mis en garde dimanche dernier le porte-parole de M. Obama, Jay Carney. Le scénario d'une attaque contre la Syrie commence donc à se mettre en place et rappelle étrangement la mise en scène qui a justifié l'agression contre l'Irak. Pour enfoncer davantage le régime syrien, l'opposition armée syrienne a accusé le régime d'avoir transféré des armes chimiques près des frontières du pays au lendemain de la menace de Damas de s'en servir en cas «d'agression extérieure». «Nous au sein du commandement conjoint de l'Armée syrienne libre (ASL) à l'intérieur, savons parfaitement l'endroit où se trouvent ces armes et leur positionnement», ont réagi les rebelles hier. «Nous révélons qu'Assad a transféré certaines de ces armes et des équipements de mélange de composantes chimiques vers des aéroports à la frontière», poursuit leur communiqué sans préciser quelle frontière et s'il s'agissait d'aéroports civils ou militaires. Pour éloigner les soupçons sur les Etats-Unis, le Washington Post présente dans son édition d'hier, les services secrets américains comme des enfants de chœur qui n'arrivent pas à s'implanter en Syrie se contentant d'«intercepter des communications et d'observer le conflit à distance». Cette faille des services de renseignements entrave, selon le journal américain, les efforts de Washington visant à accélérer la chute du régime de Bachar al-Assad et à conclure des alliances avec l'opposition sur le terrain. Selon le quotidien américain, qui a interrogé des responsables du service du renseignement américain et étranger, la CIA n'est pas parvenue à établir une présence en Syrie, à l'inverse de ce qu'elle était arrivée à faire lors des révolutions en Egypte et en Libye. Depuis la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis à Damas en début d'année, la CIA ne dispose que d'une poignée d'agents aux frontières syriennes. Elle dépend largement de ses homologues en Jordanie et en Turquie pour récolter des renseignements à l'intérieur de la Syrie, rapporte le Post. Ces lacunes empêchent l'administration Obama de se faire une idée sur une crise qui présente le risque de voir des mouvements islamistes ou des sympathisants d'Al-Qaïda prendre le pouvoir à Damas, d'après le quotidien. L'administration américaine s'efforce de venir en aide à l'opposition en lui fournissant des équipements «non mortels», comme des systèmes de chiffrage, pour permettre aux opposants de communiquer entre eux sans être repérés par les troupes régulières. Cela permet aussi vraisemblablement à Washington d'écouter ce qui se dit au sein de l'opposition syrienne, suppose le journal.Le Washington Post écrit qu'une demi-douzaine d'agents de la CIA basés à la frontière turque s'efforcent d'enquêter sur les dirigeants de l'opposition et de coordonner le flux d'équipements et de fournitures médicales acheminés vers la Syrie. La CIA ne fournit pas d'armes à la rébellion mais coopère avec des pays comme l'Arabie saoudite et le Qatar qui arment les rebelles, selon le journal. Les «révélations» du Washington Post sont pour le moins déconcertantes. La puissance des Etats-Unis repose essentiellement sur l'efficacité de ses services de renseignements. La Syrie étant dans la ligne de mire de Washington depuis de longues années, il est inconcevable que la première puissance mondiale évacue son ambassade à Damas sans laisser des «yeux et des oreilles» sur place pour espionner l'ennemi à abattre. Au-delà de cette couleuvre, la question des armes chimiques syriennes a précipité les choses et annonce une évolution rapide et dramatique de la situation aussi bien en Syrie que dans tout le Moyen-Orient qui risque de s'embraser tant les enjeux sont colossaux et les acteurs sont nombreux. Les déclarations du porte-parole syrien seraient alors un simple bluff visant à éloigner le risque d'une intervention étrangère, ou une déclaration suicidaire visant à anticiper le scénario le plus redouté par Damas, l'utilisation par l'opposition armée d'armes chimiques pour justifier l'intervention étrangère avec le soutien de la Russie et de la Chine. En tout état de cause, la situation est explosive dans toute la région moyen-orientale. Hier, l'Iran a clairement déclaré qu'il ne permettra pas «un changement de régime» à Damas et portera des «coups décisifs» aux ennemis de Damas s'ils décident d'intervenir dans le conflit en cours. «Le peuple syrien et les amis de la Syrie ne permettront pas un changement de régime», a affirmé le général de brigade Massoud Jazayeri, chef d'état-major adjoint des forces armées iraniennes, cité par le site officiel (sepahnews.com) des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime. «Les amis de la Syrie et le mouvement de résistance (anti-israélien, comprenant les forces iraniennes, syriennes, palestiniennes et celle du parti chiite libanais Hezbollah, ndlr) ne sont pas encore entrés en scène», a-t-il dit. «S'ils le font, ils donneront des coups décisifs au front ennemi, y compris aux Arabes que l'on méprise», a-t-il lancé. «Les Syriens sont très en colère contre les gouvernements diaboliques de l'Amérique, de la Turquie, du Qatar, de l'Arabie saoudite et des autres alliés des terroristes», a déclaré M. Jazayeri. Il a accusé les Etats-Unis et Israël de mener «une campagne acharnée contre la Syrie», assurant qu'ils allaient subir «une grande défaite».
A. G.

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