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Pour Baba Merzoug, armons toujours les canons !
Publié dans La Tribune le 04 - 08 - 2012

Les relations tumultueuses entre l'Algérie et la France, c'est aussi un canon de 12 tonnes, de 7 mètres de long et de 4,872 km de portée. Il a même, de part et d'autre, un nom significatif du lien des Algériens et des Français à leurs mémoires respectives. Baba Merzoug pour les uns, La Consulaire pour les autres. Deux visions divergentes de l'histoire commune mais pas partagée. Et un élément, un de plus, du contentieux bilatéral. Objet de discorde ou canon d'une future concorde, Baba Merzoug est séquestré dans l'Arsenal de Brest depuis 179 ans, trois ans après son rapatriement d'Alger, le 5 juillet 1830. Il aura fallu donc attendre cinquante ans après l'Indépendance pour voir l'Algérie demander solennellement sa restitution à ses primo-propriétaires, les Algériens. La requête officielle a été adressée à la diplomatie française au cours de la première semaine de juillet 2012. Il était temps. Et il n'est pas trop tard pour appuyer dans ce sens deux demandes d'associations algériennes, dont celle de l'historien Belkacem Babaci, restées sans suite. De toute évidence, le nouveau contexte politique en France, consécutif à l'arrivée à l'Elysée d'un président qui a une vision moins crispée de la relation bilatérale que celle de son prédécesseur, explique sans doute le choix du moment. On sait à Alger que François Hollande est un homme lisse et tout en rondeurs, qui serait mieux disposé à lisser les aspérités des rapports entre les deux pays. On pense aussi que M. «Normal» de l'Elysée serait d'autant mieux disposé à faire des gestes symboliques qu'il a déjà envoyé des signaux prometteurs d'une future relation normalisée. On verra, d'ici à la fin de l'année, si l'ancien candidat à la présidentielle française, qui a jeté des fleurs dans la Seine, en hommage symbolique aux victimes des massacres du 17 octobre 1961, serait réellement bien disposé à offrir à son homologue algérien des roses sans épines ! En tout cas, François Hollande est attendu sur ce terrain symbolique et Baba Merzoug, autant que les archives coloniales, est un symbole de taille. Bien sûr que ce n'est pas demain la veille et qu'avec François Hollande la diplomatie française ne se mettrait pas brusquement à raser gratis. Les choses, à défaut d'être plus compliquées qu'elles ne le sont déjà, risquent d'être longues et complexes. L'instruction du dossier, en cours au Quai d'Orsay, devrait prendre plusieurs semaines, voire davantage, tant les résistances culturelles à une éventuelle rétrocession de Baba Merzoug aux Algériens sont tenaces chez les militaires français. A l'Hôtel de Brienne à Paris, on rappelle à bon entendeur que «l'amirauté est très attachée à ce canon, qui fait partie désormais de l'histoire de la marine nationale.» Rien de bien nouveau, en fait. Michelle Alliot-Marie, alors ministre sarkozyste de la Défense avait déjà entonné le même air. La Consulaire, avait-elle dit, «fait partie intégrante du patrimoine historique de la défense ; de plus, le personnel de la marine manifeste un attachement particulier à ce monument qui commémore la participation des marins à un épisode glorieux de l'histoire des armées» françaises. De ce point de vue, qui paraît encore inflexible, il y a une justification philosophique qui prend la mémoire coloniale comme argument politique. Pour s'y opposer, les Algériens devraient inverser l'argument mémoriel pour mieux appuyer la revendication du retour en Algérie d'un canon mythique qui était tant s'en faut pour la défense militaire multiséculaire d'Alger. Si les marins français, qui maugréent encore sous le képi bicorne à l'idée de ne plus voir à Brest leur canon fétiche, y voient encore quelque gloire militaire ancienne à honorer, son maintien en France ne relève en aucun cas d'aucune fatalité historique. Tout bien mal acquis est fatalement condamné à revenir un jour à ses légitimes propriétaires. Tonnerre de Brest, ça ne serait que justice de voir un jour Baba Merzoug au Bastion 23, à Alger, là où il crachait les feux de l'enfer contre maintes et maintes escadres ennemies ! Là même où il était installé, au Môle Kheireddine, entre Bordj El Goumène (les câbles) et Bordj Essardine. C'est alors que la Grosse Bertha algérienne serait le signe que la réconciliation franco-algérienne est au bout d'un canon de la concorde. Bénis soient alors son tube et son affût ! François Hollande, qui a tant d'atomes crochus avec Jacques Chirac, doit avoir en mémoire que le prédécesseur de Nicolas Sarkozy avait restitué le sceau du Dey Hussein, celui-là même qui avait scellé la capitulation d'un potentat émasculé qui s'est rendu sans tirer un seul coup de canon. Il doit sans doute savoir que la France a déjà rendu aux Allemands la statue d'Apollon que Napoléon Bonaparte leur a volée comme un vulgaire chapardeur de poules. L'impossible, n'est pas français, dit l'adage gaulois. Et c'est un autre Français, de bonne volonté celui-là, Chevènement, de son nom, qui a dit un jour de colloque sur l'Emir Abdelkader : «Les Français et les Algériens doivent parvenir à une conscience commune.» Et M. Jean-Pierre, l'ancien Lion de Belfort d'ajouter que «rien n'empêche le partage des archives ou même de les dupliquer.» Sans doute pas Baba Merzoug, inimitable et unique. Comme le Coran.
N. K.

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