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La guerre civile s'installe dans la durée en Syrie
L'échec du test de la trêve le confirme
Publié dans La Tribune le 29 - 10 - 2012

Au moins trente morts ont été dénombrés suite à des combats entre miliciens kurdes et des rebelles à Alep dans le nord de la Syrie, Ces heurts sans précédent ont éclaté vendredi dernier entre des rebelles et des membres du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), la branche du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie), dans le quartier à population majoritaire kurde d'Achrafiyé en Syrie. Ce secteur du nord d'Alep avait été relativement épargné par les violences qui ont éclaté le 20 juillet dans la métropole. Selon des habitants, cités par des médias, quelque 200 rebelles se sont infiltrés à Achrafiyé, et les membres des «comités populaires» kurdes postés à des barrages ont tenté de les repousser, provoquant les affrontements. «Trente personnes -arabes et kurdes- sont mortes dans les combats, dont 22 combattants des deux camps», a indiqué l'Osdh dans un communiqué, précisant que le quartier est contrôlé par les milices du PYD. Selon l'Osdh, une ONG basée en Grande-Bretagne qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers le pays, des dizaines de personnes ont par la suite été capturées, la plupart par les rebelles. «Plus de 200 personnes ont été enlevées», a indiqué le chef de l'Osdh, Rami Abdel Rahmane. «Environ 20 rebelles ont été enlevés par le PYD. Les autres personnes enlevées sont des Kurdes», a-t-il précisé. L'échec de la trêve initiée par Lakhdar Brahimi est un signe annonciateur d'une escalade sans précédent de la violence en Syrie de nature à entraîner toutes les communautés confessionnelles dans une guerre civile qui semble s'inscrire dans la durée. Face à l'engrenage syrien, la communauté internationale divisée, est incapable d'arrêter les massacres d'une manière ou d'une autre. L'Occident et ses alliés arabes, d'une part, et la Russie et la Chine, de l'autre, se font une guerre par procuration dans un terrain miné par les divisions confessionnelles et ethniques qui risquent de s'aggraver et de compliquer une donne déjà complexe. La Syrie est un pays multiconfessionnel où la cohabitation était plus où moins réussie avant que la violence s'installe. Selon des chiffres approximatifs, les musulmans sunnites en Syrie représentent 72,8% de la population. Les Kurdes, de confession sunnite aussi, 9%. Les alaouites 10%, les chiites 0,5%, les Druzes 1,8%, Ismaïlites 0,9%, Chrétiens syriaques orthodoxes 12%, Chrétiens grecs catholiques 1,3%, Chrétiens grecs orthodoxes 1,2%, Chrétiens arméniens orthodoxes 1% et autres chrétiens 3%.
Selon les estimations de 2012, reprises par Wikipédia, les Arabes sunnites étaient 72,8%, les Kurdes sunnites 8,3%, les Arabes alaouites 10,2%, les Arabes Druzes, 1,8%, les Arabes chiites ismaéliens 0,9%, les Arabes chiites duodécimains 0,4%, les
Tcherkesses sunnites 0,3%, les Turkmènes sunnites 0,6%.
Les Kurdophones de religion yézidi 0,1%.
Les différentes branches chrétiennes représentaient 4,6% de la population syrienne, avec 994 000 membres.
Les Chrétiens se répartissaient ainsi : Arabes de religion grecque orthodoxe : 526 000 membres ; Arabes de religion grecque catholique : 121 000; Arméniens apostoliques : 121 000 ; Jacobites 89 000 ; Maronites 29 000 ; Arméniens catholiques 26 000 ; Protestants 21 000 ; Nestoriens 20 000 ; Syriaques catholiques 18 000 ; Chaldéens catholiques 14 000 ; Catholiques Latins 9 000. Les principaux courants chiites en Syrie sont, par ordre croissant, l'Ismaïlisme, les Druzes et surtout les Alaouites, majoritaires le long de la côte ouest du pays. Ses membres sont régulièrement victimes d'actes de vengeance dans ce conflit, du fait de leur présence et domination à la tête de l'Etat depuis 1970. La création d'un mini-Etat Alaouite est régulièrement évoquée dans ce conflit dans l'hypothèse d'une future victoire des rebelles. Mais près d'un million d'Alaouites ne vivent plus dans leur région d'origine. Le conflit syrien est fréquemment présenté, notamment par les soutiens du régime, comme de nature confessionnelle, les sunnites étant alors considérés comme les responsables d'un conflit par lequel ils chercheraient à s'approprier le pouvoir contre la grande minorité dirigeante alaouite notamment. Les Kurdes ne constituent pas une confession à part entière, mais sont majoritairement sunnites, notamment en Syrie. Regroupée au nord-est du pays sur la frontière turque, ainsi que dans la province d'Alep, le Jazirah et la banlieue de Damas, cette population au fort sentiment communautariste, met à profit l'affaiblissement de l'armée syrienne en juillet 2012 pour investir plusieurs villes du nord du pays, soutenue par l'espoir de la création d'un Kurdistan entretenu par le PKK. Les chrétiens syriens, protégés par le régime redoutent, la montée de l'islamisme radical et ne savent plus à quel saint se vouer. Pour Jean-Bertrand Pinatel, Général (2S) et dirigeant d'entreprise, expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique, auteur de Russie, Alliance vitale, ce qui se passe en Syrie n'est pas une révolution mais une guerre civile confessionnelle. Pour cet analyste : «La situation intérieure syrienne est très différente de celle de la Libye. En Syrie vivaient en paix jusqu'à aujourd'hui de nombreuses communautés religieuses qui représentent 30 à 35% de la population face à 65 à 70% de sunnites au sein desquels existe la minorité extrémiste des frères musulmans.
Le pouvoir syrien bénéficie ainsi du soutien de ces minorités qui craignent l'arrivée au pouvoir de la majorité sunnite. Le risque est de remplacer un pouvoir qui protège ces minorités par un pouvoir qui les opprime. Pour toutes ces raisons la France ne doit pas aller au-delà d'un discours humanitaire et s'opposer à toute action de l'Otan en Syrie, initiée par les Turcs soutenus comme toujours par les Américains». Jean-Bertrand Pinatel estime que «la résistance des insurgés sunnites et des frères musulmans ne peut exister que grâce à l'aide considérable des monarchies sunnites du golfe, mais le succès de leur combat ne peut survenir sans un engagement occidental. En effet pour les alaouites et les minorités qui les soutiennent : chrétiens, ismaéliens, Druzes, chiites il s'agit de vaincre ou de mourir». Rappelant l'histoire de la Syrie, Pinatel écrit : «Les Alaouites sont en effet considérés par l'islam sunnite comme des apostats. Cela leur a valu au XIVe siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l'ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Sa fatwa n'a jamais été remise en cause et est toujours d'actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les frères musulmans. Persécutés pendant 6 siècles, les Alaouites n'ont pris leur revanche qu'avec le coup d'Etat d'Hafez
el-Assad, issu d'une modeste famille de la communauté, devenu chef de l'armée de l'air puis ministre de la Défense.»
L'analyste affirme ainsi que le régime syrien n'est pas défendu uniquement par l'armée. «Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son fils (le fils de Hafez el-Assad, ndlr) est soutenu par les 2,5 millions d'alaouites, les 2 millions de chrétiens de toutes obédiences, les 500 000 Druzes, les chiites et les ismaéliens, instruits du sort de leurs frères d'Irak et des Coptes d'Egypte. Seule minorité à jouer son propre jeu, la minorité Kurde, qui rêve d'un Kurdistan syrien», ajoute-t-il. Ce constat est assez réel dans un pays fait d'une mosaïque religieuse et ethnique dont les clivages étaient latents jusqu'à mars 2011. La violence armée a ouvert la boîte de Pandore et a réveillé les vieux démons confessionnels. La Syrie est aujourd'hui divisée entre le régime et ses alliés qui résistent pour le maintien du pouvoir qui les protège et une opposition sunnite qui veut prendre sa revanche et remplacer une dictature par une autre.
A. G.


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