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La mémoire peut se muer en facteur de rapprochement
Présentée en contentieux entre l'Algérie et la France
Publié dans La Tribune le 18 - 12 - 2012

Cinquante après l'indépendance, les relations entre l'Algérie et la France peinent encore à s'élever au rang qui devrait être le leur. Tout le monde est unanime à faire ce constat. Les deux pays ont pourtant beaucoup de valeurs en commun, héritage essentiel pour constituer le socle d'un partenariat exemplaire ; proximité géographique, long brassage humain, langue et culture en partage, complémentarité économique. Quand on évoque ce déficit en matière de coopération bilatérale, on a souvent tendance à mettre le retard cumulé sur le dos d'un prétendu contentieux historique. Mais, il suffit d'un peu de volonté de part et d'autre pour que cette mémoire commune soit, bien au contraire, un facteur de rapprochement des deux parties. La révolution algérienne du 1er Novembre 1954 a été aussi l'œuvre de nombreux français qui, au nom des valeurs de la République et des droits humains, en ont épousé la cause. A partir de 1955, en Algérie et en France métropolitaine, beaucoup de français s'étaient élevés contre la politique de la terre brûlée pratiquée par l'armée coloniale et ses supplétifs parmi les pieds-noirs. Des intellectuels catholiques, des communistes, des activistes de gauche, des militants de la droite centriste, de simples soldats, des sous-officiers et des appelés de l'armée coloniale ont, chacun à sa manière, apporté leur concours à l'indépendance de l'Algérie. Il serait fastidieux de les citer tous ici. Figure dominante de l'intelligentsia française d'alors, Jean-Paul Sartre avait courageusement dénoncé la barbarie, les exécutions sommaires et les rafles, en défendant, bec et ongles, le droit des algériens à l'autodétermination. Des intellectuels, des humanistes et des écrivains de renom comme Maurice Audin, Jules Roy, Francis Jeanson, André Mandouze, Pierre-Henri Simon, Frantz fanon, André Frossard, Henri Alleg, Annie Steiner, le docteur Chaulet et son épouse Claudine ont joint leurs paroles et leurs actes à cet élan généreux en mobilisant de larges pans du peuple français. Des dizaines d'avocats comme Gisèle Halimi et Jacques Vergès ont également assumé ce combat pour la dignité humaine. Des cinéastes comme René Vautier et Pierre Clément, grands militants de la cause algérienne, n'ont pas hésité aussi à défendre la justice et les bonnes valeurs de la société française. Dénonçant la systématisation de la torture, l'écrivain François Mauriac publie dans l'Express, début 1955, son célèbre article intitulé «La Question». Au même moment, le journaliste Claude Bourdet, s'insurge dans France Observateur en publiant «Votre Gestapo d'Algérie». Ses collègues et confrères comme Robert Barrat, Gilles Martinet, Roger Stéphane, Hervé Bourges, Olivier Todd et Georges Suffert et tant d'autres encore empruntent la même voie.
A partir de 1957, l'hebdomadaire Témoignage Chrétien publie le fameux «Dossier de Jean Müller», rappelé en Algérie, qui compare les exactions commises à la barbarie nazie. Son récit choquant, suivi de la «déposition» toute aussi accablante de son co-légionnaire Robert Bonnaud dans la revue Esprit, aidera de nombreux autres soldats à soulager leur conscience dans des brochures collectives. Toute cette littérature constitua un prélude au mouvement des «insoumis» qui refusa de servir en Algérie et poussera de nombreux hauts fonctionnaires coloniaux à la démission. Toujours à la même époque, l'historien Pierre Vidal-Naquet et le mathématicien Laurent Schwatrz créent le comité Maurice Audin pour réclamer la vérité sur l'enlèvement et l'assassinat du jeune sympathisant de la cause algérienne. Fernand Iveton, lui aussi, payera de sa vie son engagement pour l'Algérie. Des publications et des revues célèbres comme Les temps Modernes, L'Humanité et Esprit participent activement à cette campagne de solidarité avec le mouvement indépendantiste. L'opinion française découvre ainsi, peu à peu, la guerre impitoyable qu'on lui présentait comme une simple opération de maintien de l'ordre. Dans cette bataille de l'information, le rôle des élites françaises était déterminant dans le discrédit de la propagande officielle. Sur le terrain des opérations, des soldats anonymes ont apporté un soutien décisif aux combattants de la liberté et de l'indépendance. L'histoire retient qu'à partir de 1956, des groupes de sous-officiers et de soldats ont rejoint le maquis avec armes et bagages. L'opération conduite par l'aspirant Maillot qui, en 1956, avait détourné une importante quantité d'armes et de munitions au profit de la révolution, reste l'un des épisodes les plus marquants à ce sujet. On pourrait dire autant du sous-officier parachutiste Noël Favrelière qui déserte son unité avec ses armes et un prisonnier algérien condamné à mort. Son épopée avait inspiré la fameuse chanson «Le déserteur» de Boris Vian et une grande séquence du film algérien «L'opium et le bâton». Le corps médical avait aussi fait preuve d'humanisme et de solidarité en prodiguant, clandestinement, des soins aux blessés de l'ALN. A leurs risques et périls, des centaines de médecins et d'infirmiers français ont pansé les plaies des moudjahidine par fidélité au serment d'Hippocrate. On ne peut conclure cet article sans mentionner aussi le précieux concours de l'église.
Monseigneur Duval, évêque d'Alger, a crânement défendu la justesse de la lutte du peuple algérien pour son émancipation. «Partout des prêtres nous ont secourus, hébergés et soignés. L'église a rompu avec le passé colonialiste», témoigne le révolutionnaire Amar Ouzegane. L'histoire retiendra des noms comme ceux de l'abbé Scotto, l'abbé Desrousseau, l'abbé Bérenguer et des dizaines d'autres dont des protestants aussi et sœurs blanches anonymes. Tous ces hommes et toutes ces femmes qui incarnent les vraies valeurs
progressistes de la France sont autant de symboles à l'amitié algéro-française.
Leur souvenir et leur œuvre devraient, aujourd'hui, inspirer la réconciliation et l'amitié. A bien regarder la mémoire commune rassemble plus qu'elle ne divise.
K. A.


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