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De la cécité culturelle
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Publié dans La Tribune le 27 - 02 - 2013

«Les hommes sont mille fois plus acharnés à acquérir des richesses que la culture, bien qu'il soit parfaitement certain que le bonheur d'un individu dépend bien plus de ce qu'il est que de ce qu'il a.» (Arthur Schopenhauer).
Nos musées font le plein chaque jour et les chaînes qui se font devant ces locaux conservateurs de la mémoire et de l'art de nos ancêtres s'étendent sur des kilomètres. Il y a là des familles entières qui ont fait le voyage d'un peu partout pour venir admirer ces petites merveilles exposées là et qui invitent les visiteurs à imaginer ce que pouvait être la vie en ces temps reculés dans cette Algérie que se sont disputées bien des civilisations, cette Algérie convoitée conquise et reprise à chaque fois par ce peuple rebelle que rien ni personne n'a vraiment réussi à assujettir. Vous avez là des outils d'époque, des statuettes, des mosaïques, des lampes à huile, des fragments de pierres aux inscriptions libyques et romaines, des manuscrits du Saint Coran que des mains expertes avaient recopié, et des scribes qui ont consacré leur vie à préserver et à conserver ces écrits qui éclairent et qui illuminent. Les enfants curieux et assoiffés de savoir assaillent de questions le conservateur qui, avec un large sourire, explique à ces têtes brunes émerveillées l'Histoire de leurs ancêtres pour qu'ils puissent se retrouver et asseoir leur identité propre. Sur les sites archéologiques, le guide est harcelé par la multitude de visiteurs qui veulent tout savoir sur la ville antique qui se dressait sur ce mamelon, sur cette citadelle dont les
fortifications sont encore là, témoins impassibles de batailles et de luttes. Le guide, formé à bonne école, a une explication pour tout et sa description imagée laisse voyager les esprits qui, pris dans l'histoire savamment racontée, en sont jusqu'à entendre le cliquetis des armes, les cris et le fracas de la bataille. Un cours d'Histoire grandeur nature, un cours d'histoire qui se matérialise et dont les fils conducteurs sont ces remparts qui se dressent défiant le temps et les Hommes.
Ceci est de la pure fiction, une vue de l'esprit, une description de ce qui aurait dû être, de ce qui doit être. Hélas, la réalité est tout autre, une réalité dure et amère que l'on veut occulter, c'est comme on dit chez nous «cacher le soleil avec un tamis». Dans nos musées c'est le calme plat, c'est le désert, la disette, et c'est à peine si une dizaine de visiteurs par jour daigne y faire un saut, pour tuer le temps, pour juste voir à quoi ça ressemble, sans plus. L'on n'a pas vu des bousculades devant les portes d'entrée de nos musées, encore moins des bus entiers pleins à craquer qui arrivent sur un site archéologique pour déverser des visiteurs venus découvrir ces pierres qui parlent et qui racontent. Il n'en est rien et tout le monde chôme et se complait dans cette «activité». Ces hauts lieux de l'Histoire ne ressuscitent qu'à l'occasion de la visite d'un groupe de touristes étrangers, qui savourent et se délectent de ces lieux qui symbolisent la marche de l'Homme et les progrès qu'il a fait depuis ces temps immémoriaux à nos jours. Chez nous, encore hélas, l'ignorance et la méconnaissance de ces lieux ont fait que ce type de visite est assimilé à une perte de temps parce que tout simplement l'école et la société toute entière n'ont pas joué leurs rôles respectifs, l'école pour ne pas avoir su insuffler aux enfants cette soif de savoir, cette curiosité et cette stimulation nécessaires pour induire cette passion de l'Histoire, premier socle et premier creuset de l'identité. La société pour ne pas avoir pris le relais en organisant des visites périodiques dans les musées et sur les sites, de ne pas avoir pris l'initiative d'organiser des colloques, des festivals, des concours de recherche sur l'histoire et inviter tout le monde à ces manifestations culturelles. Nos musées se sont étiolés et se sont sclérosés pour mourir dans l'anonymat.
Et comme si ce désastre, cette catastrophe culturelle, ne suffisait pas, on a multiplié par 10 les prix des billets d'accès à ces musées et à ces sites. C'est le coup de grâce. Le KO technique. Le coup de massue fatal qui s'abat sur les quelques rescapés de cette indigence culturelle générale et généralisée. Comment cela se peut-il ? Si on n'a que quelques visiteurs, dont le nombre se compte sur le bout des doigts, on se surpasse dans l'art de faire disparaître ce qui subsiste malgré tout en décrétant pareille mesure. C'est ce qui s'appelle de la cécité culturelle, c'est mettre la charrue avant les bœufs, un surréalisme tout algérien.
M. R.


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