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Les effets de la crise syrienne
Le Liban sans gouvernement depuis mars
Publié dans La Tribune le 12 - 08 - 2013

Le Liban se cherche toujours un gouvernement, cinq mois après la démission de celui de Najib Mikati, alors que le pays connaît parallèlement une véritable escalade de la violence entre les communautés religieuses sunnites et chiites. Ces violences ont un lien direct avec la crise politico-armée syrienne. A Beyrouth, en effet, le Premier ministre désigné par le président de la République Michel Sleimane, Tammam Salam n'arrive toujours pas à former son équipe gouvernementale, faute de consensus. Pourtant, cet homme politique chevronné a été considéré comme étant un homme de consensus. Il a été soutenu aussi bien par le Hezbollah que par l'Occident et l'Arabie saoudite, dont on connaît la haine pour le mouvement chiite libanais de Hassan Nassrallah. Sa nomination avait reçu le soutien de la majorité des groupes parlementaires, dominés par le Hezbollah et ses alliés, dont le Front de lutte nationale (centriste) de Walid Joumblatt. Beaucoup avaient espéré un nouveau rapprochement entre les chiites et les sunnites, étant donné que le poste de Premier ministre revient à un sunnite, en raison du système de partage du pouvoir au Liban, établi sur une base confessionnelle. Ce système offre le poste de président de la République à un chrétien maronite, et celui du chef du Parlement à musulman chiite. En 2011, le retrait du Hezbollah du gouvernement libanais, où il avait onze portefeuilles ministériels, soutenu par ses alliés qui avaient fait de même, a plongé le pays dans le chaos politique. La chute du gouvernement de Saad Hariri est intervenue, pour rappel, suite aux soupçons émis par la justice sur l'implication du mouvement chiite dans l'assassinat de son défunt père et ex-Premier ministre, Rafic Hariri, dans un attentat à Beyrouth en 2005. Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) avait affirmé à l'époque disposer d'informations vérifiées sur l'implication des éléments du Hezbollah dans l'élimination de l'ancien chef du gouvernement du Liban. Accusant le TSL d'être à la solde d'Israël et des Etats-Unis, le Hezbollah a donc quitté le gouvernement de Saad Hariri, ce qui a conduit à la nomination de Najib Mikati qui, lui aussi, a jeté l'éponge en raison, également, du Hezbollah, qui est ouvertement engagé dans la guerre en Syrie. Ce que le désormais ex-Premier ministre avait refusé en adoptant une position neutre vis-à-vis du conflit armé qui secoue Damas depuis mars 2011 et qui a déjà coûté la vie à plus de cent mille personnes, selon les chiffres officiels. Le Hezbollah a ouvertement soutenu le régime du président syrien Bachar al-Assad qui fait face à une révolte politico-armée depuis deux ans mais aussi à des groupuscules terroristes qui se déclarent de la nébuleuse islamiste Al-Qaïda.

Le Hezbollah dans le viseur
Autorisé au Liban, y compris sa branche armée, parce que se disant parti de la résistance contre l'«ennemi israélien», le Hezbollah est la cible de nombreuses attaques depuis quelques semaines. Outre l'Union européenne qui vient de classer le mouvement chiite en tant qu'organisation terroriste, les principales forces politiques libanaises ont décidé de sortir de leur mutisme, y compris son soutien traditionnel, le Front de lutte nationale de Walid Joumblatt. Le débordement du conflit syrien au Liban, avec les violences qui ont secoué Tripoli récemment, sont pour beaucoup dans le revirement de Walid Joumblatt qui commence, lui aussi, à s'inquiéter de la dégradation de la situation sécuritaire, alors que la crise politique n'est toujours pas résolue à Beyrouth. Tout en proposant aux acteurs politiques libanais la formation d'un «gouvernement neutre composé de technocrates, comme issue à la crise actuelle», le chef de file du Front de lutte nationale a jugé nécessaire pour le Hezbollah de «se retirer de Syrie, parce que le compte à rebours de la fin du régime syrien a commencé, vu l'impossibilité pour le régime de réprimer le peuple», a rapporté l'agence d'information égyptienne al-Chark al-Awsat cette semaine. Quelques jours auparavant, c'était à Saad Hariri de s'attaquer au parti chiite dans une intervention devant ses partisans. M. Hariri, qui rejette l'idée de formation d'un gouvernement d'union nationale, a déclaré en effet : «Nous ne pourrons plus accepter la formule armée-peuple-résistance, de même que nous refusons d'accorder une couverture à ceux qui ont fait couler le sang en Syrie.» Selon lui, les armes dont dispose le parti chiite sont devenues, depuis 2006, «un outil pour exercer des pressions politiques sur les autres parties. Ces armes ont provoqué la naissance de nouveaux groupes armés qui prétendent qu'ils ont le droit de posséder à leur tour des armes». Les tirs de roquettes contre la résidence du président Michel Sleimane, à la fin de la semaine dernière, ont mis le mouvement de Nassrallah dans une posture délicate. Le discours du président libanais, en réponse à ces tirs de roquettes avait sonné comme un avertissement au mouvement chiite pour qu'il cesse de s'impliquer en Syrie au risque de perdre sa crédibilité et sa couverture politique chez lui au Liban. En invitant le Hezbollah à «revenir vers l'intérieur du pays», Michel Sleimane n'a pas donné «un coup de poing au Hezbollah, mais simplement un avertissement visant à inciter le Hezb à revenir à l'intérieur du pays», selon le ministre démissionnaire de l'Environnement, Nazem Khoury, proche du président de la République, lit-on dans un entretien accordé au quotidien libanais L'Orient, Le Jour. «Il faut reconnaître que le Hezbollah a, malgré tout, était accepté par toutes les parties avant sa participation aux combats en Syrie. Aujourd'hui, cette résistance est controversée à l'intérieur du pays, ce qui neutralise la force qu'elle est susceptible d'acquérir à l'étranger. Le Hezbollah a besoin d'une unanimité intérieure. Or, non seulement le Hezbollah a dénaturé l'enjeu de sa résistance, celle dirigée contre l'ennemi pour la sauvegarde du territoire libanais, mais il a failli au triptyque armée-peuple-résistance, qui assurait pourtant à ses armes une couverture légitime», lit-on encore dans cet entretien. Si les enjeux internes sont énormes et pour beaucoup dans l'instabilité du Liban, il demeure que l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien a causé beaucoup de tort à Beyrouth, qui subit des pressions de toutes parts pour neutraliser le parti chiite, chose qui n'est pas simple à réaliser, dans un contexte local et régional explosif.
L. M.


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