L'affaire opposant l'union de wilaya Ugta et l'ex-bureau syndical de l'entreprise ArcelorMittal Annaba, suite au limogeage du secrétaire général de cette dernière instance et son remplacement par un autre élu, est passée hier devant le tribunal d'El Hadjar section sociale. L'avocat de la défense a produit des documents attestant de l'illégalité de ce limogeage, se référant aux statuts de la centrale syndicale qui n'ont pas été respectés par l'Union de wilaya, tout en qualifiant cette décision d'abusive et arbitraire. La partie adverse, qui s'est contentée de suivre la démarche de la partie plaignante, a été sommée de répondre dans une semaine aux accusations formulées par l'avocat de la défense. Ce dernier, fort d'une décision de justice traitant du même cas et concernant un conflit opposant le secrétaire général de l'union de wilaya pour les mêmes faits au niveau du syndicat d'Algérie Poste ordonnant la réintégration du SG limogé dans son poste, se dit serein quant à l'issue de cette affaire puisqu'il s'agit là d'un cas de jurisprudence. Cependant au niveau du complexe sidérurgique et dépassant ce conflit, le bureau syndical actuel, poursuivant son action pour la satisfaction de la plateforme de revendications déposée le 9 juin passé auprès de la direction, et après avoir épuisé toutes les voies légales, compte organiser une assemblée générale des travailleurs mercredi prochain en vue de déposer un préavis de grève générale et illimitée. Une démarche qui, selon certaines indiscrétions, n'a pas du tout plu au secrétaire général de l'union de wilaya, celui-là même qui a placé à la tête du syndicat son poulain qui, apparemment, s'est rebellé et ne veut plus d'instructions quant à la conduite du syndicat d'entreprise. En somme c'est l'arroseur arrosé. Les travailleurs du complexe sont en ébullition et ne veulent pas être les victimes consentantes de deals entre la direction du complexe sidérurgique et l'union de wilaya Ugta. «Nous refusons d'être un moyen de pression pour traiter des affaires sur notre dos entre ces retraités à la tête de l'union de wilaya et la direction du complexe. La gestion des affaires des travailleurs doit se faire à l'intérieur du complexe par les représentants élus des travailleurs et non à partir de l'union de wilaya et nous allons tout faire pour que ces immixtions dans les affaires des travailleurs cessent une fois pour toutes», nous a déclaré un syndicaliste. Ce qui est sûr c'est qu'un nouveau conflit opposant le nouveau bureau syndical et l'union de wilaya, qui l'a installé il y a à peine un mois, est en train de couver. Cela n'augure rien de bon en ces temps d'incertitudes où le complexe, dans la zone rouge, continue malgré tout à tourner au ralenti tout en s'enfonçant chaque jour un peu plus. M. R.