Oussalé : «Ma libération est le dernier de mes soucis» Douadi : «La direction a trouvé une excuse pour me libérer afin de recruter Sayoud» L'altercation entre Douadi et Oussalé, qui a eu mercredi dernier à l'entraînement en fin d'après-midi au stade de Marinas, n'a pas tardé à faire réagir la direction du MCA. Après que Bracci s'est réuni avec les deux joueurs en présence de Rafik Hadj Ahmed, le coordinateur de la section football a été mis au courant de l'incident et de la décision prise par Bracci de les sanctionner. Toutefois, Omar Ghrib n'a pas admis que ce genre de chose arrive au cours du stage, et contre toute attente, il a pris la décision de libérer Oussalé et Douadi, chargeant Rafik Hadj Ahmed, en sa qualité de chef de délégation, d'informer Bracci et les deux joueurs de cette décision. Sitôt prévenus, les joueurs n'étaient guère surpris, car ils savaient pertinemment qu'ils étaient indésirables au MCA. Depuis qu'il a attiré au Mouloudia, on évoquait souvent la libération de Oussalé, alors que Douadi a eu vent que son nom figure parmi les joueurs que Bracci pourra sacrifier lors du stage. Ils regagneront dimanche Alger Après qu'ils étaient mis au courant de la décision du club de les libérer, jeudi matin et juste après le petit déjeuner, Rafik Hadj Ahmed a informé les concernés qu'ils vont rentrer ce dimanche sur Alger, où ils prendront le même vol que la délégation du CAB dont le stage de préparation prendra fin samedi en fin d'après-midi. Là aussi, Oussalé et Douadi ne sont pas surpris, car ce dernier aura le temps de chercher un club preneur. On laisse croire qu'il est convoité par plusieurs formations. Quant à Oussalé, il chargera son manager de s'occuper de son transfert. Bracci voulait les sanctionner seulement sur un plan sportif Avant même que la décision de la mise à l'écart de Oussalé et Douadi ne soient prise, l'entraîneur du Mouloudia n'est pas resté indifférent suite à l'incident qui s'est produit mercredi dernier à l'entraînement entre les deux joueurs. La veille, l'attaquant burkinabé a eu déjà une prise de bec avec l'entraîneur adjoint, Rachid Malek, qui lui a reproché le fait d'avoir refusé de travailler. Oussalé a eu une mauvaise réaction et les choses ont failli prendre une autre tournure. Afin de remettre de l'ordre dans le groupe, Bracci a décidé de sanctionner les deux joueurs uniquement sur le sportif, afin qu'ils servent d'exemple aux autres éléments du groupe. Le technicien français voulait donc prendre des mesures disciplinaires dès le début pour qu'une telle chose ne se reproduise plus jamais, d'autant plus que le stage n'est qu'à sa moitié. Ils allaient être privés du match d'Orihuela Afin de faire sentir aux joueurs l'ampleur de leur attitude, Bracci avait tout simplement décidé de les sanctionner sur le plan sportif, en les privant de prendre part au deuxième match face à Orihuela. Dans un stage de préparation, c'est la meilleure sanction qu'on peut infliger à un joueur. En effet, cela ne lui permettra pas de gagner un match de plus dans les jambes, mais aussi la confiance du coach. Oussalé, qui a failli être libéré, et Douadi, qui était menacé d'être remercié pour que le Mouloudia puisse qualifier Sayoud, allaient manquer une belle opportunité de prouver que leur équipe peut compter sur eux lors de la phase retour du championnat. Le coach s'est réuni avec eux au cours de la soirée Avant de prendre la décision de les sanctionner, Bracci s'est entretenu avec Douadi et Oussalé en présence de Hadj Ahmed en sa qualité de chef de délégation. L'entraîneur du MCA avait demandé à Doaudi, qui était dans le hall de l'hôtel, de l'accompagner avant d'appeler Oussalé, qui était dans sa chambre. Lors de cette courte réunion avec eux, il a tenu à leur faire savoir qu'il ne pourra plus tolérer ce genre de comportement. Même si un joueur a commis un impair envers son coéquipier, ce dernier ne doit en aucun cas réagir d'une mauvaise manière ou essayer de se faire justice lui-même. Toutefois, la sanction de Ghrib a changé toutes les données et annule celle de Bracci qui, en réalité, n'avait pas besoin de ces deux joueurs dans son effectif. ----------- Oussalé : «Ma libération est le dernier de mes soucis» La direction du club a pris la décision de vous libérer suite à votre altercation avec Douadi. Quelle est votre réaction ? Oui, j'étais informé par le chef de la délégation de ma libération du Mouloudia. Que voulez-vous que je vous dise de plus ? Personnellement, je ne m'attendais pas à une telle décision, mais ma libération du Mouloudia est le dernier de mes soucis. J'aime bien les supporters de cette équipe et j'ai beaucoup de respect pour le MCA, mais mon départ de l'équipe n'est pas un problème pour moi, car la vie continue. Mais quelques jours de la fin du mercato, vous risquez de vous retrouver sans club, non ? Je ne me fais pas de soucis à ce sujet, car les choses sont claires pour moi. Je vais essayer de trouver une autre équipe. Même si je reste sans club, je ne vais tout de même pas crever de faim ! J'ai de quoi vivre. Si on comprend bien, vous n'êtes pas affecté par votre libération… Vous savez bien que j'avais demandé à ce qu'on me libère et les dirigeants ont refusé de répondre favorablement à ma demande, arguant qu'ils avaient besoin de moi et m'ont demandé de rester. Je voulais changer d'air, mais ce sont eux qui ne voulaient pas entendre parler de mon départ, et voilà maintenant qu'on décide de me libérer ! Cette situation ne change rien pour moi. Depuis l'entame du stage, vous n'étiez pas, comme on dit, dans votre assiette. Qu'en est-il au juste ? Je préfère ne pas trop m'étaler sur ce sujet. Vous avez sans aucun doute constaté que je travaillais sérieusement, à l'image de mes coéquipiers, et j'étais serein. Certes, je ne parlais pas trop et j'étais tranquille dans mon coin, mais cela ne veut nullement dire que j'avais un problème. Oui, mais en l'espace de deux jours, vous avez eu une prise de bec avec Rachid Malek avant d'avoir une altercation avec Douadi. Comment expliquez-vous cela ? Je ne suis pas fautif, car je suis un homme à principe et je ne permettrai à personne de me porter préjudice. Pour ce qui est de Rachid Malek, il s'agit tout simplement d'un hypocrite. Personnellement, j'étais blessé au genou et il le savait très bien. Je n'ai jamais refusé de travailler, mais je ne pouvais effectuer le saut des haies. J'ai juste commencé à le faire, mais je me suis arrêté une fois que j'avais ressenti des douleurs, cependant j'effectuais d'autres exercices. C'est à ce moment que Rachid Malek s'en est pris à moi en me reprochant de refuser le travail, et il savait bien que j'étais blessé. Je lui ai simplement dit pourquoi il ne fait pas ce genre de reproche à d'autres joueurs. Je me suis emporté lorsqu'il m'a reproché d'avoir pris part au match d'application, alors que je refusais de faire le saut des haies, sachant que je ne ressentais pas de grosses douleurs en courant. C'est à ce moment que je lui ai répliqué, mais tout est rentré par la suite dans l'ordre. Vous voyez bien que je ne suis pas fautif ! Douadi nous a affirmé que vous lui avez asséné un coup, qu'en est-il au juste ? Là aussi, je me demande pour quelle raison il ne vous a pas raconté tout ce qui s'est passé. On faisait un exercice et une fois qu'il a perdu la balle, je lui demande de prendre place dans le cercle. Non plus qu'il a refusé de le faire, mais il m'a insulté en disant une grossièreté, ce que je n'avais pas admis. Je l'ai juste bousculé, mais il a voulu s'en prendre à moi une nouvelle fois. C'est à ce moment que je lui a donné un coup, car je me suis énervé. Peut-on dire que vous avez déjà un problème au sein de l'équipe car on vous provoque ? Non, je n'ai pas de problème, et je prends toujours les choses du bon côté. Parfois mes coéquipiers essayent de me taquiner en me disant «Wallou» pour insinuer que je suis faible mais je savais bien qu'on plaisantait avec moi. Cependant, je n'accepte pas qu'on me manque de respect. ------------ Douadi : «La direction a trouvé une excuse pour me libérer afin de recruter Sayoud» Vous êtes en tenue de ville et il semble que vous avez appris la décision de votre libération… Oui, c'est le chef de la délégation qui m'en a informé. Il s'agit donc d'un officiel de la direction du club, mais cette décision ne me surprend pas, car je savais bien ce qui se tramait derrière mon dos. Soyez plus explicite… Les choses sont vraiment claires et on ne peut cacher le soleil avec un tamis, on m'a libéré afin de recruter Sayoud. Comment se fait-il que juste après qu'on s'est réuni avec le coach et au bout de deux heures seulement, une décision a été prise à partir d'Alger pour nous libérer sans même nous entendre ? C'est vraiment flagrant. Et puis, il n'y a des joueurs qui se sont vraiment disputés par le passé, mais on les a même pas sanctionnés. Je ne dirais pas qu'il faillait les sanctionner car ce genre d'incident arrive dans n'importe quel club, et même dans les plus grandes équipes du monde. Mais à vouloir faire croire à tout le monde qu'on nous a libérés, Oussalé et moi, à cause de cette dispute, cela est vraiment absurde ! Il était question dans un premier temps de vous faire introduire devant le conseil de discipline, avant qu'on prenne la décision de vous libérer. Un commentaire ? Je n'ai rien fait pour qu'on m'introduise devant le conseil de discipline et c'est moi qui vais demander à ce qu'on me donne ma lettre de libération. Je voulais bien terminer la saison avec le MCA, mais à quelque chose malheur est bon. Je ne regrette pas d'avoir porté les couleurs de ce prestigieux club. Maintenant, vous serez dans l'obligation de trouver un club à moins d'une semaine de la fin du mercato… De ce côté-là, il n'y a aucun problème pour moi, car avant qu'on vienne en Espagne pour effectuer le stage de préparation, j'avais reçu plusieurs offres que j'ai déclinées, car je voulais rester au MCA. Maintenant les choses se présentent différemment et je sais pertinemment que je vais signer dans un club avant la fin du mercato. Qu'on me donne seulement ma lettre de libération. En arborant une tenue de ville, peut-on dire que vous allez arrêter de vous entraîner jusqu'à dimanche, où allez-vous regagner Alger ? Du moment qu'on m'a libéré, je ne peux m'entraîner avec l'équipe. Je pourrais peut-être entretenir ma forme seul, jusqu'à ce que je rentre sur Alger ce dimanche. Si on revient à votre altercation avec Oussalé qui vous accuse de l'avoir insulté. Qu'avez-vous à répondre ? Je vous jure que je ne l'ai pas insulté. Sur une action de jeu, il s'est emporté et m'a donné un coup, et j'ai logiquement réagi. Mais vous avez failli quitter l'entraînement… J'étais très en colère et je ne voulais pas croiser une nouvelle fois Oussalé à l'entraînement, car on risquait de se chamailler de nouveau. C'est pour cette raison que je ne voulais pas continuer la séance. Seulement, j'ai bien fait de reprendre l'entraînement. Une fois à l'hôtel et à tête reposée, je considère qu'il ne s'est rien passé de grave. Ne pensez-vous que vous étiez sous pression du moment que vous faisiez partie de la liste des trois joueurs à libérer ? Non, en aucun cas. Le fait que le Mouloudia ait recruté de nouveaux attaquants, je savais que la concurrence allait être très dure. C'est une chose qui vous pousse à travailler plus et à rester sur vos gardes pour ne pas perdre votre place. Si j'ai mal réagi, c'est pour la simple raison que Oussalé m'a assigné un coup. La page du Mouloudia est tournée pour moi et je dois penser beaucoup plus à l'avenir. Tout a une fin dans la vie. Certes, j'aurais souhaité sortir par la grande porte étant donné que je voue beaucoup de respect à cette équipe et à son public. Malheureusement, les choses se sont passées autrement pour moi. Je regrette seulement qu'on use de cette manière pour me libérer afin d'engager Sayoud, alors qu'on aurait pu bien prendre la décision bien avant s'ils n'avaient pas voulu de moi.
