Meilleur que Messi ? L'un des grands chouchous des napolitains. Il est argentin, pas très grand, vif et fait vibrer Naples. Il ne s'agit pas de Diego Maradona mais d'Ezequiel Lavezzi. Face à Chelsea (3-1), où il a signé ses deux premiers buts en Ligue des Champions, l'Europe a pris conscience du phénomène. Avec Edinson Cavani, il a lessivé les Blues. Mais ne lui parlez pas trop de Maradona. S'il n'a «pas de problème avec ça», il n'aime pas trop la comparaison avec son modèle, qui a fait les grandes heures du club dans la deuxième moitié des années 80. «La seule chose que j'ai en commun avec Diego Maradona, c'est que nous sommes tous les deux argentins. Mais il a marqué l'histoire de Naples. Tout le monde le sait ici. Moi, j'essaie de faire du mieux possible pour être un bon footballeur. Je n'essaie pas de mesurer le poids que j'ai sur les épaules parce que Maradona a été le leader de Naples. Je suis Argentin, c'est sûr, mais je suis un genre de joueur différent. Je fais de mon mieux pour aider l'équipe». Ne lui en déplaise, difficile de ne pas établir un parallèle. Le numéro 22 du Napoli (le numéro 10 a été retiré) a d'ailleurs été présenté aux tifosi le 5 juillet 2007, soit 23 ans jour pour jour après El Pibe de Oro. Technique et imprévisible, sa rapidité et sa capacité à déséquilibrer les défenses adverses par ses grandes courses ne sont pas sans rappeler son glorieux aîné.. "El Pocho" (le pou), son surnom ("Quand j'étais enfant, j'avais un chien qui s'appelait El Pocho et le surnom est resté"), a d'ailleurs fait ses débuts dans les équipes de jeunes de Coronel Aguirre de Rosario puis à Boca Juniors, un club étroitement lié au nom de... Maradona. Meilleur que Messi ? Lorsqu'il arrive au Napoli, les débuts sont difficiles et les premières critiques apparaissent. Aujourd'hui, elles n'ont pas encore totalement disparu. Face aux Blues, l'attaquant de 27 ans a aussi manqué le but du KO en ratant le cadre de plusieurs mètres alors qu'il arrivait lancé face à Cech. Preuve qu'il peut encore progresser. "S'il marquait plus, il s'appellerait Lionel Messi", aiment dire les Napolitains…. C'est sans doute cela qui le sépare encore du très haut niveau international où il n'a fait que 16 apparitions sous le maillot argentin (3 buts). C'est d'ailleurs un certain Maradona, devenu sélectionneur, qui l'avait écarté au dernier moment du Mondial 2010. Lavezzi n'a réussi que 34 buts en 145 matches de championnat d'Italie, un ratio peu spectaculaire pour un attaquant qui joue au côté de Marek Hamsik derrière le buteur Edinson Cavani dans le "Tridente" de Mazzarri. S'il ajustait la mire et faisait preuve de plus de constance, il serait un "fuoriclasse", ces joueurs d'exception chéris des Italiens. L'un des grands chouchous des napolitains A Naples, on veut de la souffrance, du grotesque, de la magie. Un mauvais garçon tatoué de flingues, de clown et de Vierge Marie, qui a arrêté le foot à 17 ans pour faire l'électricien, une forte tête qui se moque du langage formaté de ses collègues, voilà ce qui fait chavirer Naples la rebelle. Dans sa ville, on dit qu'il est complètement fou, depuis qu'il a pris une décharge en travaillant sur un poteau électrique. Un mythe taillé à la mesure de la cathédrale de San Paolo. Beaucoup de problèmes avec la justice Les napolitains aiment le personnage. Un personnage orné de tatouages de Jésus Christ, de Diego Maradona et d'un grand pistolet. Ce sont justement ces tatouages qui lui vaudront ses premiers problèmes. En effet, en 2010, un tatoueur tue un autre tatoueur. La cause ? Le meurtrier reconnait sur une photo Facebook un confrère en compagnie du footballeur et décide de l'abattre. L'homme a, depuis, été condamné à la prison à perpétuité. En plus, la justice s'est intéressée à lui pour une affaire remontant à décembre 2010. Il est accusé d'avoir frappé un automobiliste suite à une collision. Plus grave, ce jour-là, il est accompagné de Marco Iorio, entrepreneur emprisonné pour blanchiment d'argent et ami de Vittorio Pisani, chef de la Camorra, mafia de Naples. Iorio a d'ailleurs été aperçu avec un autre footballeur : Mario Balotelli. Lavezzi a été entendu comme témoin dans cette affaire le 8 septembre 2011. Restera longtemps à Naples ? L'ancien coéquipier de Hassan Yebda est sans aucun doute une star montante. Depuis déjà quelques années, les plus grands clubs européens se l'arrachent, que ce soit en Italie ou ailleurs. Mais la préférence de l'argentin serait ailleurs. "J'aime beaucoup l'Espagne pour le football qu'on y joue. La Premier League est très intéressant aussi. Ce sont deux championnats compétitifs dans lesquels tout joueur rêve d'évoluer un jour. Notre métier nous permet d'avoir cette opportunité de connaître différentes cultures. Par exemple, me concernant, je ne sais pas parler anglais et j'aimerais apprendre cette langue". A bon entendeur. Liverpool, où il a failli signer il y a deux ans, Manchester City, Mu, Arsenal, Chelsea, Barcelone ou Real Madrid auront-ils compris le message ? De toute façon, s'il quitte Naples, Lavezzi laissera les supporters orphelins d'un joueur et d'un personnage hors du commun……Comme l'était Diego Maradona à son époque.
