«On laisse les calculs aux Algériens» «Je connais Halliche, mais sur le terrain, je n'ai pas d'amis» Tout d'abord, on vous remercie de nous avoir accueillis dans votre chambre... Pas de problème, je vous souhaite la bienvenue. A quelques jours du match face à l'Algérie, est-ce que les joueurs de la sélection togolaise se sont remis de la défaite concédée contre la Côte d'Ivoire ? Ah oui, tous les joueurs se sont remis de cette défaite. C'est vrai, c'était très difficile pour nous de la digérer, cela nous est resté en travers de la gorge. On a bien joué face à la Côte d'Ivoire, tous les joueurs se sont donnés à fond sur le terrain pour gagner, mais dommage, la chance nous a tourné le dos. Dans le football, il faut savoir oublier de tels moments. Parfois on gagne et d'autre on perd. Maintenant, je pense qu'il ne faut pas rester sur ce match de la Côte d'Ivoire. On a un match important ce samedi face à l'Algérie, il va falloir corriger nos lacunes et bien se préparer. Face à la Côte d'Ivoire, vous avez raté un but tout fait durant les premières minutes. Le regrettez-vous ? Non, pas du tout. Je ne regrette pas ce ratage. J'ai eu une occasion pour marquer, je l'ai ratée. C'est vrai, si j'avais réussi à marquer ce but, le match aurait carrément changé. Pour un attaquant, ça peut arriver à n'importe quel moment. Je continue maintenant à travailler et à aider le groupe le plus normalement du monde, je ne pense plus à ça. Ça ne sert à rien d'y penser, sinon à quoi ça sert de jouer samedi face à l'Algérie. Je pense à ce match, et si j'ai l'occasion, je n'hésiterai pas à secouer les filets. Sans doute vous regrettez cette défaite, car le Togo a été meilleur sur le terrain par rapport à la Côte d'Ivoire... Oui, ça nous a beaucoup touchés. C'est vraiment énervant de perdre de cette manière. On a bien joué sur le terrain, en faisant circuler convenablement le ballon au sol. On s'est aussi procuré un bon nombre d'occasions nettes de scorer, mais la balle ne voulait pas rentrer. La chance nous a joué un vilain tour. Bref, je pense que l'expérience des Ivoiriens a fait la différence, car on a encaissé un deuxième but dans les dernières minutes du match. Honnêtement, on n'a pas à rougir de cette défaite. Le Togo est une équipe d'avenir qui est en train de progresser. Sur le plan mental, est-ce que les joueurs se sont remis de cet échec ? Oui, bien sûr. Il ne faut pas oublier qu'on n'a pas perdu face à n'importe quelle équipe. On a perdu face à la Côte d'Ivoire, actuellement, la meilleure équipe du continent. En plus, nous avons joué mieux que les Ivoiriens, en créant plus d'occasions qu'eux. Je pense que maintenant, notre souci est de remporter nos deux prochains matches respectivement face à l'Algérie et la Tunisie. C'est ce qui nous intéresse. Le match clé, c'est celui de l'Algérie, il va falloir le gagner à tout prix. Justement, vous venez de parler du match contre l'Algérie, beaucoup pensent que c'est la finale du groupe D... Je suis tout à fait d'accord avec vous, c'est la finale de ce groupe. Les deux équipes sont interdites de perdre cette rencontre. En plus de ça, je pense qu'elles sont dans la même situation. Nous sommes blessés autant que la sélection algérienne, après sa défaite face à la Tunisie. J'en suis sûr que ce sera un match ouvert, car les deux équipes vont jouer l'attaque lors de ce match pour gagner. Maintenant, j'espère que le Togo sera dans son jour et que la chance sera avec nous. Sentez-vous une certaine pression à l'approche de ce match ? Non, pas du tout. Je joue dans le haut niveau et j'ai eu la chance de jouer des matches plus importants que celui-ci. C'est vrai, on veut tous se qualifier en quarts de finale puis en demi et remporter le trophée. Je pense qu'il y a de la pression, mais elle est positive, celle de vouloir bien faire durant cette CAN. C'est un tournoi où on veut aller le plus loin possible. Sans doute, vous avez suivi Tunisie-Algérie, qu'est-ce que vous avez retenu de ce match ? Oui, ce sont deux très bonnes équipes qui ont montré de belles choses sur le plan technique et tactique. Elles ont montré un visage séduisant, maintenant, à nous de leur causer des problèmes sur le plan physique et notre fond de jeu. Vous allez vous présenter samedi sur le terrain avec la ferme intention de gagner, rien d'autre... Et comment ! Nous allons jouer cette rencontre avec l'obligation de gagner le match, c'est clair. Pour espérer une qualification, il faudra impérativement battre l'Algérie ce samedi. Je pense que même votre équipe jouera avec le même principe, en faisant tout pour gagner et laisser ses chances intactes afin de passer le cap du premier tour. Vous n'avez pas marqué de but face à la Côte d'Ivoire. Etes-vous capable de le faire face à l'Algérie ? Pour moi, le plus important est que le Togo gagne. Si on remporte ce match, ce sera ma grande satisfaction. A quoi ça sert si je marque deux buts pendant un match et que mon équipe encaisse trois. Peu importe qui marque, la chose la plus essentielle est la victoire. Face à la Côte d'Ivoire, par exemple, ce n'est pas moi qui ai marqué le but, j'ai joué pour l'équipe et j'ai donné le meilleur de moi-même. Y a-t-il des joueurs algériens qui vous ont épaté lors de ce match face à la Tunisie ? L'Algérie possède un bon groupe, qui pratique du beau football. Je préfère ne pas citer de nom, car si je le fais à quoi ça sert d'aller jouer le match ce samedi. Vous avez de bons joueurs, j'espère qu'ils ne seront pas en forme (rires) pour qu'on puisse les battre. Ce sera la première fois pour vous de jouer face à l'Algérie. Avez-vous une idée sur elle ? Oui, ce sera la première fois. J'ai une idée sur l'Algérie, on sait tous que c'est une équipe très technique, mais j'espère que nous allons être en forme pour la battre. Selon les calculs, même en cas de défaite face à l'Algérie, le Togo ne sera pas éliminé à 100 % de la compétition... (Il nous coupe). Je suis vraiment désolé, je ne fais pas ce genre de calculs. Pour moi et mes coéquipiers, notre objectif est de glaner les six points, soit battre l'Algérie puis la Tunisie. Je ne fais pas de calculs et je ne pense pas du tout à la défaite. Peut-être que ce sera valable pour l'Algérie en perdant face au Togo et en gagnant par la suite contre la Côte d'Ivoire, je vous laisse les calculs à vous (NDLR : les Algériens). A la fin de sa conférence de presse après le premier match, Lamouchi a déclaré que si le Togo joue de la même manière face à l'Algérie et la Tunisie, il leur mènera la vie dure, c'est peut-être motivant pour vous, n'est-ce pas ? Oui, on a produit du beau jeu face à la Côte d'Ivoire et je pense que c'est notre style de jeu. C'est comme ça qu'on a fait face au Gabon pour se qualifier et aussi face au Kenya. J'espère que nous concrétiseront toutes les occasions qu'on se créera demain. Vous êtes le leader, le capitaine, l'avant-centre et le buteur de cette équipe. Donc, tous les espoirs des Togolais se reposent sur vous. Etes-vous prêt à assumer cette responsabilité pour le match contre l'Algérie ? Ecoutez, je ne promets rien au peuple togolais. Je suis un footballeur et je ne sais ce qui se passera sur le terrain. Une chose est sûre, c'est que l'équipe va se donner à fond sur le terrain tout comme lors du match contre la Côte d'Ivoire. On fera tout pour gagner. Pour ce qui me concerne, si j'ai l'occasion de mettre un but ou plusieurs, je le ferai sans hésitation. La moindre occasion qui se présente, je la saisirai pour marquer. A votre avis, sur quel détail se jouera le match ? Ça peut être un corner, un coup franc ou éventuellement un penalty. Nous les Algériens, on craint beaucoup vos coups de tête... (Rires), c'est vrai que j'ai la chance d'être grand de taille et souple. J'ai l'habitude de marquer des buts de la tête, si l'occasion se présente, je marquerai. Il y a un défenseur algérien qui jouait à Fulham, Rafik Halliche, le connaissez-vous ? Oui, je le connais, il jouait à Fulham avec un ami à moi, en l'occurrence Philipe Senderos. Samedi, on va se dire bonjour avant le coup d'envoi du match, mais une fois sur le terrain, je ne le connais pas. Pour vous dire la vérité, sur le terrain, je n'ai pas d'amis. Je défendrai les couleurs du Togo à fond. Je vous donne un exemple. Oui, allez-y... Lors du match de la Côte d'Ivoire, j'ai affronté Kolo Touré qui est un frère pour moi. On a joué ensemble pendant des années, mais sur le terrain, on s'est donnés tous les deux à fond. Lui, il a défendu les couleurs de la Côte d'Ivoire et moi celles du Togo. Après le match, on s'est échangé le maillot. Sur le terrain, je ne connais personne. On veut avoir votre avis sur les deux équipes du groupe qui seront qualifiées au deuxième tour... Une chose est sûre, c'est que le Togo va passer en quarts de finale. Reste maintenant à connaître l'identité du deuxième qualifié, soit l'Algérie, la Côte d'Ivoire ou la Tunisie, je n'ai aucun doute dans les capacités de notre équipe.
