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Belmadi : «Non, je n'ai pas jeté mon maillot au Caire»
Publié dans Le Buteur le 25 - 10 - 2009

«Etre remplacé m'a mis en colère et Djadaoui s'en est excusé auprès de moi»
Djamel Belmadi a participé à la victoire historique de 2004 face à l'Egypte à Sousse, mais aussi au revers subi au Caire face aux Egyptiens en 2001. Lors de ce dernier match, il s'était distingué par un geste d'humeur qui avait fait couler beaucoup d'encre et de salive. Il s'en explique dans cet entretien au cours duquel il évoque également ce qui devrait être fait pour éviter que les joueurs ne soient perturbés lors de leur séjour au Caire.
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Vous avez joué contre l'Egypte au Caire avec la sélection nationale en 2001. Comment jugez-vous l'atmosphère entourant ce genre de match en terre égyptienne ?
A travers ce match, et aussi à travers notre confrontation contre l'Egypte en 2004 en phase finale de Coupe d'Afrique des nations, j'ai saisi la particularité et la spécificité des matches entre l'Algérie et l'Egypte. Je me souviens surtout de la rencontre en Tunisie de 2004, car à travers le discours qu'on nous avait tenu à nous joueurs avant la rencontre et la liesse populaire qui avait suivi notre victoire, j'ai bien vu à quel point c'est important pour les Algériens de battre les Egyptiens. Donc, l'atmosphère est effectivement particulière et le mieux serait de se mettre dans une bulle, de rester concentrés et de ne pas faire cas de ce qui nous entoure.
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Avez-vous perçu des intimidations ou bien des tentatives d'intimidation lors de l'arrivée à l'aéroport ou bien à l'hôtel ?
A l'aéroport, même s'il y a eu des intimidations, je n'aurais pas pu m'en apercevoir car je m'étais arrangé pour rester concentré et ne pas faire cas de ce qui se passait autour de moi. Cependant, à l'hôtel, il y a eu des perturbations. On nous a mis dans un hôtel où il y avait trop de va-et-vient : on y organisait des mariages, des intrus y circulaient librement, il y avait un brouhaha indescriptible, il y avait des femmes à chaque coin… D'ailleurs, au deuxième jour de notre séjour dans cet hôtel, il y a eu un mariage. Vous imaginez tout le bruit que cela crée ! Bref, ce n'était pas du tout l'endroit idéal pour préparer un match d'une telle importance. Je ne sais pas si les Egyptiens ont prémédité tout cela, mais les joueurs ont bien été perturbés. Justement, c'est sur des détails comme cela que peut se jouer l'issue d'un match. C'est pour cela que je recommande aux joueurs de la sélection d'être forts mentalement et de ne pas faire cas de tout ce qui les entoure.
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Que leur conseillez-vous de faire ?
De se mettre dans une bulle et de faire abstraction de tout ce qui se passe à l'extérieur. Il faut qu'ils soient préparés à faire face aux perturbations, que ce soit durant leur séjour à l'hôtel ou sur la route vers le stade. Il fait qu'ils restent blindés dans leur tête et qu'ils restent concentrés sur le match en lui-même et non pas sur ce qui se passe autour.
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Qu'en est-il le jour du match ? Y a-t-il eu intimidation sur le terrain ?
Cela remonte à assez loin, presque dix ans, mais je ne me souviens pas qu'il y ait eu des incidents dans le stade. Sur le terrain, tout s'est bien déroulé. Bien sûr, il y a foule dans le stade et c'est tout à fait normal. Les supporters égyptiens supportent leur équipe comme les nôtres supportent la leur. Sinon, sur le terrain, tout se déroule de manière ordinaire, sans pression.
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Lors de ce match de 2001, perdu par l'Algérie 5-2, vous aviez été l'auteur, en deuxième mi-temps, d'un geste qui avait fait beaucoup jaser : lors de votre remplacement, vous avez lancé votre maillot vers Salah Boutadjine, le directeur administratif, ce qui avait été interprété par certains comme une manière de jeter le maillot national et, par corollaire, l'emblème national. Que s'est-il passé au juste ?
Ce sont les mauvaises langues qui ont colporté cette idée aberrante que j'ai jeté l'emblème national. Ce sont des méchancetés proférées par des gens qui n'aiment pas l'Algérie car il en existe. Comment peut-on accuser un joueur qui a toujours répondu à l'appel de la sélection nationale de badiner avec le maillot national ? A l'époque, le calendrier de la CAF n'était pas compatible avec celui de la FIFA et il arrivait qu'il y ait des matches en dehors des dates FIFA et, malgré cela, je répondais présent de manière inconditionnelle, m'attirant à plusieurs reprises des problèmes avec mes clubs, et je le faisais avec conviction. J'ai même raté des contrats à cause de cela. A une époque où beaucoup de pros ne voulaient pas venir en sélection, moi je venais. Donc, ce n'est pas à moi qu'on donnera des leçons de patriotisme. Et puis, si j'avais vraiment jeté le maillot avec la volonté délibérée de souiller l'emblème national, cela aurait été de la haute trahison punie par la loi. Pourquoi donc ne m'a-t-on pas jeté en prison ? Mieux : on a continué à me convoquer durant des années après ! Donc, tous ces racontars ne sont que des méchancetés et sont loin de la vérité.
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Quelle est donc la vérité ?
J'y viens. Si j'ai fait cela, c'était uniquement par dépit. C'était un geste d'humeur car j'étais en colère. Je n'ai pas jeté le maillot au sol. Je l'ai lancé à Salah Boutadjine, si mes souvenirs sont bons. C'était un geste d'humeur comme j'aurais pu en avoir d'une autre manière. J'étais en colère pour deux raisons. La première est que j'étais frustré de quitter mes coéquipiers après une heure de jeu. Je voulais rester sur le terrain afin d'aider l'équipe car j'avais la conviction que je pouvais encore donner dans ce match. De plus, je n'étais pas d'accord avec le changement opéré par Abdel Djadaoui (le sélectionneur de l'époque, ndlr) car, pour moi, il fallait continuer à attaquer et aller devant et non pas chercher la prudence. D'ailleurs, je vais révéler une chose que les gens ne savent pas: dans l'avion qui nous ramenait à Alger, Djadaoui, qui était assis à côté de moi, s'est excusé de m'avoir sorti, reconnaissant qu'il a commis une erreur. Il est encore vivant et il peut en témoigner. Je le sais honnête et je suis prêt à le dire en face de lui. Pourtant, le match était terminé et il n'avait pas de comptes à me rendre, mais il s'est excusé quand même. Donc, si j'étais en colère après mon remplacement, il y avait de quoi.
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Quelle est la deuxième cause de votre colère ?
Je n'étais pas content des conditions de préparation du match, notamment l'hébergement à l'hôtel. Comme je l'ai dit, il y avait une ambiance festive à l'hôtel durant notre séjour et cela n'avait pas permis aux joueurs de se concentrer. Sur ce plan-là, nos responsables ont failli en acceptant cela. D'ailleurs, je l'avais dit directement au chef de délégation. Imaginez : un hôtel où il y a constamment du bruit et où il y a des femmes et des filles qui circulent partout.
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Des filles de mauvaises mœurs ?
Voilà, c'est bien ça. Quand il y a une telle atmosphère, comment voulez-vous que les joueurs aient la tête au match ? Je vous le dis : les joueurs ont été fortement perturbés. Ce n'est pas comme cela qu'on prépare un match.
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Pour celui justement du 14 novembre prochain, Mohamed Raouraoua a pris ses dispositions en se déplaçant au Caire après le match face au Rwanda et en prenant toutes les dispositions concernant le lieu d'hébergement et les moyens de transport afin de ne pas être à la merci des organisateurs égyptiens…
Voilà une bonne nouvelle ! Croyez-moi, c'est très important. Je n'ai jamais douté du professionnalisme de M. Raouraoua et de sa capacité à anticiper les choses et à sa faculté à tout prévoir. Cela constituera un grand atout pour l'Algérie avant ce match car les joueurs, comme je l'ai dit, devront faire abstraction de l'environnement et ne penser qu'au match de 90 minutes qui se déroulera sur le terrain.
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L'Algérie va faire un stage en Italie, dans le centre attitré de la sélection d'Italie, où les joueurs seront isolés de tout pour rester concentrés. Est-ce une bonne chose, selon vous ?
C'est même parfait ! Un stage dans un grand centre, loin des gens, c'est ce qu'il faut pour bien préparer un tel match. Il faut aussi trouver le bon timing pour rester le moins de temps possible en Egypte. De toute façon, les joueurs évoluent pour leur plupart en France et ils ne comprennent pas l'arabe littéraire, ce qui fait qu'ils ne comprendront pas les insultes qu'on leur lancera.
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Selon vous, quel serait l'erreur à ne pas commettre face à l'Egypte?
Je pense qu'il y a un entraîneur en place, Rabah Saâdane, qui connaît bien son métier, qui a l'expérience des grands rendez-vous et qui est tout à fait à même de préparer l'équipe comme il se doit. Ce n'est donc pas le moment de nous transformer tous en sélectionneurs. J'estime que les joueurs sont suffisamment conscients de la mission de qui les attend. J'ai eu l'occasion de discuter avec certains d'entre eux et je leur ai dit qu'ils vont disputer un match historique. Il ne tient qu'à eux d'entrer dans l'Histoire. Ils en sont capables. L'essentiel est d'être calmes et de rester lucides durant tout le match.
Entretien réalisé par
Farid Aït Saâda


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