Plus que jamais auparavant, le contrôle interne de Sonatrach semble constituer aujourd'hui l'une des principales préoccupations au plus haut niveau national. L'objectif est de doter l'Entreprise nationale de moyens lui garantissant la rigueur dans la gestion et la stabilité dans le fonctionnement. En clair, on veut prendre «le taureau par les cornes». Si aujourd'hui on pense à renforcer les structures de «l'éponge nationale de devises», force est de constater dans les dernières années, Sonatrach a été en quelque sorte livrée à elle-même, tel un «Etat dans l'Etat» avec toute la confusion que cela provoque quand la tutelle est absente. De l'avis même du ministre de l'Energie et des Mines, Sonatrach avait besoin de «rigueur et de stabilité», qui ne peuvent se concrétiser que grâce à «un renforcement des mesures de contrôle interne», afin de mettre un terme à la gestion anarchique de certaines structures de la Société nationale. C'est ce qu'a déclaré jeudi dernier M. Youcef Yousfi en marge de la cérémonie de clôture de la session du printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN). A cette occasion, le ministre n'a pas manqué de réaffirmer que parallèlement à ce renforcement du contrôle interne, le groupe maintiendra sa stratégie énergétique qui est, d'ailleurs, celle de l'Algérie. "La stratégie du secteur de l'Energie a toujours été la même. Elle doit être basée sur le renforcement du potentiel énergétique du pays, de l'association de toutes les sources de l'Energie pour approvisionner le pays et la gestion des ressources avec rationalité", a-t-il souligné. Si la nouvelle vision de gestion de la Sonatrach a été le thème dominant de l'intervention du ministre de l'Energie et des Mines, le chapitre du nucléaire, notamment en matière d'électricité, fait partie intégrante des axes prioritaires de la politique énergétique du pays. A ce propos, le ministre a mis en évidence la volonté de son département d'impliquer davantage l'appareil productif national dans l'industrie énergétique du pays. "Nous allons insister (...) sur la nécessité de fabriquer en Algérie un certain nombre de composants et d'équipements dont a besoin l'industrie pétrolière et gazière en Algérie". L'industrie industrialisante revient ainsi sur les tablettes pour jouer un rôle d'opérateur à part entière, au lieu d'être entièrement à part. Globalement, et avec le train de mesures annoncées, mais qui restent certainement à peaufiner avec les principaux intervenants pour éviter de «nouvelles bévues», c'est toute la gestion au sein de Sonatrach que l'on essaie de remodeler pour être au diapason des exigences non seulement de l'étape actuelle, mais aussi et surtout pour le restant de la vie de nos ressources, période durant laquelle «rigueur et stabilité» doivent être les maîtres mots. Ce déploiement de la brochette de mesures de contrôle ne semble pas se limiter à l'interne. Il dépasse le cadre de nos frontières, thème à propos duquel le ministre a affirmé que Sonatrach «agit selon ses intérêts et ceux du pays» faisant allusion à la Mauritanie d'où l'Algérie a retiré des investissements nationaux, précisant «nous étudions actuellement toutes les possibilités» en matière de coopération. Selon les dires du ministre, tous les espoirs semblent d'ores et déjà permis pour que Sonatrach reprenne du poil de la bête et assume entièrement et pleinement sa tâche. Sonatrach doit redevenir le moteur du développement national au même titre que tous les organismes nationaux. Ce fut une occasion en or pour le ministre de se retourner vers Sonelgaz, un autre fleuron de l'Algérie qui «va faire plus pour réaliser une nouvelle ville, dont l'électricité sera entièrement solaire», dans le cadre d'un méga-projet d'énergie solaire, initié par des sociétés européennes.