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Problématique de l'inflation et du pouvoir d'achat des Algériens en 2010
Publié dans Le Financier le 04 - 08 - 2010


1ère partie
L'inflation qui a des incidences directes sur le pouvoir d'achat est de retour en Algérie, risquant de remettre en cause les équilibres macro-économiques qui ont nécessité d'importants sacrifices de la population algérienne depuis 1994 date du rééchelonnement, car ayant accusé un retard dans les réformes micro-économiques et institutionnelles. L'Algérie risque de revenir à la case départ si l'on a cette vision du passé que le développement s'assimile aux dépenses monétaires, via la rente des hydrocarbures , et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts aussi d'une économie de plus en plus globalisée. Bien poser les problèmes, loin des discours euphoriques et du juridisme, c'est l'objet de cette modeste contribution à l'approche du mois sacré du ramadhan, car pour les petites bourses, le constat est amer, les prix des produits de large consommation connaissant des augmentations sans précédent durant cette périod , les organisations censées sensibiliser les commerçants ayant peu d'impacts, prêchant dans le désert.
1.- Quel est l'origine de l'inflation ?
S'agissant d'un problème aussi complexe que celui de l'inflation, il me semble utile de préciser que ces phénomènes doivent tenir compte de la structure et des particularités de l'économie à laquelle ils sont appliqués, les aspects de structures de l'économie internationale, de l'économie interne résultant de l'option de la stratégie de développement économique, aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d'influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s'approprier une fraction du revenu national. L'urgence passe par des mécanismes de régulation car un contrôle des prix est de peu d'efficacité, sinon il faudrait une armée de contrôleurs avec des coûts faramineux. Ce processus inflationniste est amplifié par l'emprise de la sphère informelle, produit de la bureaucratie centrale et locale qui entretient des relations diffusées de corruption avec cette sphère, expliquant que les rapports internationaux des trois dernières années 2005/2009 classent l'Algérie à un niveau de corruption élevé, qu'il s'agit d'intégrer intelligemment, loin des mesures bureaucratiques peu efficaces, contrôlant 40 % de la masse monétaire en circulation avec une intermédiation financière informelle. Le marché de la contrefaçon en Algérie gangrène l'économie algérienne, puisque selon certaines estimations 1/3 des produits vendus en Algérie sont contrefaits. Et tous les secteurs sont touchés (tabac, cosmétique, habillement, électroménager …), mais aussi des domaines beaucoup plus sensibles comme les pièces de rechange automobile, la moitié contrefaite mettant en danger les automobilistes. Même les médicaments sont concernés car la plupart sont importés et coûtent chers. En matière d'emploi, la part qui revient à l'économie informelle, le taux de la population exerçant dans le secteur informel s'accroît annuellement d'environ 8%, selon les rapports du CNES ce qui nous donnerait en 2009 le taux annoncé récemment par le Ministère du Travail plus de 25% de la population active avec une contribution dans la formation du PIB (produit intérieur brut) hors hydrocarbures de 20 à 25%. Une enquête menée par le CREAD (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement) révèle que sur 7500 PME, 42% des effectifs ne sont pas déclarés et 30% de leur chiffre d'affaires échappent au fisc. Concernant justement l'évasion fiscale due à la sphère informelle, pour l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) dans une déclaration du 19 mai 2009 reproduite par l'agence officielle APS le manque à gagner induit par l'évasion fiscale dans les transactions commerciales en Algérie dépasse 200 milliards de dinars annuellement, soit au cours actuel soit 2,6 milliards de dollars. Plus de 80% des transactions commerciales se font sans aucune facturation, alors que 70 à 80% des transactions utilisent le « cash », comme moyen de payement, alors que la base de l'économie moderne se fonde sur le crédit, et qu'au-delà de 100 dollars, la carte de crédit est souvent exigée. Mais on n'impose pas les chèques par des mesures administratives (lois) de peu d ‘efficacité mais par des mécanismes de régulations globaux transparents et se pose de l'efficacité de cette dernière mesure d'imposer le chèque pour un montant supérieur à 500.000 dinars sans s‘attaquer à l'origine de cette anomalie qui sont les dysfonctionnements des structures de l'Etat et le manque de confiance. Cette sphère contrôle quatre segments-clefs : celui des fruits et légumes, de la viande, celui du poisson pour les marchandises locales et pour l'importation, le textile – chaussures (posant le problème du contrôle de la douane). Le constat en Algérie est l'absence d'une véritable concurrence, avec une tendance à la substitution d'un monopole d'Etat un monopole privé plus néfaste, que risque d'amplifier le passage, sans transition et sans réformes en profondeur du système financier, lieu de distribution de la rente, du Remdoc au Crédoc, ce dernier nécessitant d'importants moyens financiers. Il s'ensuit que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l'orienter vers des activités spéculatives. La raison du processus inflationniste, liée profondément à la logique de l'accumulation en Algérie, est structurelle liée à la faiblesse de l'offre résultante de la panne de la réforme globale. Car, depuis 1986, l'Algérie est dans une interminable transition n'étant ni une économie étatisée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, expliquant le peu d'efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique.
Pour le gouvernement, le taux d'inflation a été de 1,6 % en 2005, 3% en 2006, à 3,5 % en 2007, 4,5% en 2008, 5,7% en 2009 et 5,4% pour les 6 premiers mois de 2010. Or, selon un document important relatif à une étude sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, du centre de recherche américain, Casey Research en date du 6 mars 2008, le taux d'inflation en Algérie serait 12 % pour l'année 2008 selon cette étude, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena, remettant d'ailleurs en cause les déclarations des experts en mission à Alger du FMI la mi novembre 2009 qui affirmaient que le taux d'inflation allait baisser, la tendance en 2010/2011 ne devant pas fondamentalement changer. Dans ce cas le taux d'intérêt ne pouvant être inférieur au taux d'inflation, quelle va être la politique monétaire future de la banque d'Algérie, si ce taux se maintient à ce niveau, risquant d'aller vers des recapitalisations répétées au risque de mettre en faillite les banques primaires auxquels on impose un taux d'intérêt inférieur au taux d'inflation, posant le dilemme de l'investissement qui ne peut se réaliser qu'avec un taux d'intérêt relativement bas. Invoquer des réserves de change supérieures à 150 milliards de dollars, une évolution positive du revenu global entre 2000/2010 d'environ 31% (cela est incontestable du point de vue du chiffre global) mais un chiffre global a peu de significations sans une analyse de la structuration sociale. D'ailleurs ces données sont remises en cause par les déclarations du ministre de la Solidarité en 2009 qui annonçait lors du ramadhan passé triomphalement une distribution de plus en plus élevée des couffins du ramadhan. , plus de 1,2 millions de couffins avec une enveloppe financière consacrée à cette opération de plus de 3 milliards de dinars. C'est le reflet incontestable de l'extension de la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité sans compter que selon les derniers rapports du PNUD 2007/2009, 2,3 millions d'algériens vivent dans des habitats précaires avec un modèle de consommation loin des normes internationales, une personne sous nutritionnée se répercutant tant sur la productivité du travail avec des maladies fréquentes , expliquant, en partie, l'envolée du poste importation de médicaments (plus de 1 milliard de dollars US entre 2007/2009). Certes la solidarité c'est bien mais comme le rappelait justement un des plus célèbres économistes du XXème siècle, conseiller financier du gouvernement britannique, et négociateur des Accords de Breeton Woods de 1945, John Maynard, KEYNES « certains dirigeants confondent abusivement fonds public avec leurs revenus. S'ils veulent faire œuvre véritablement de bonne charité, qu'ils le fassent sur leur propre compte bancaire ». N'assiste t-on pas à ce paradoxe des réserves de change importants et la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité ave une concentration excessive au profit d'une minorité rentière ? N‘avons-nous pas un pays riche mais une population de plus en plus pauvre avec une incertitude pour l'avenir dans la mesure où dans 16/20 ans les exportations algériennes tant du pétrole que du gaz iront à l'épuisement selon les normes de rentabilité financière car on peut découvrir des milliers de gisements mais non rentables, c'est-à-dire demain avec une population en 2010 de 36 millions et qui approchera les 50 millions d'habilitants en 2030 d'où cette problématique stratégique comment passer d‘une économie de rente à une économie hors hydrocarbures tenant compte des nouveaux bouleversements mondiaux ?
*Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d'Université, Expert International – Economiste


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