La campagne nationale d'évaluation de la ressource halieutique sera «déterminante» dans la politique du secteur de la pêche, que ce soit en matière de formation, d'investissement ou de soutien à la production. C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, à Cherchell (Tipasa). Le ministre présidait une cérémonie d'ouverture de l'année pédagogique 2011-2012 à l'Institut technique de formation en pêche et aquaculture de Cherchell en présence des responsables de l'ensemble des établissements de formation du secteur. Il a rappelé à cette occasion que la vocation de son secteur «n'est pas de faire de la formation, mais plutôt d'axer les efforts sur la formation à la carte spécialisée». Des rectifications en matière de politique de formation, d'investissement et de soutien à la production seront menées sitôt que la campagne nationale d'évaluation du stock des ressources halieutiques, lancée le 17 septembre dernier, sera achevée le 24 octobre prochain, a précisé, à cet égard, M.Khanafou. Cette campagne de recensement pélagique, déjà achevée pour les parties Centre et Est, pour ce qui est de six variétés de poissons bleus, se poursuivra à partir de décembre pour les poissons blancs (damerseaux) avec le bateau scientifique «Krim Belkacem» qui déterminera, avec précision, l'effort de pêche sur la base duquel sera menée la politique du secteur. Concernant la formation proprement dite, qui sera désormais à la «carte» et, par conséquent, orientée en fonction de la «demande», celle-ci a été marquée par l'arrivée de 3.430 nouveaux inscrits qui viendront s'ajouter aux 2.139 en cours de formation, ce qui fait un total de 5.569 élèves en formation dans les différents instituts qu'ils soient d'envergure nationale, régionale ou de wilaya, a expliqué le ministre. Après avoir évoqué les efforts des pouvoirs publics en matière d'équipement en moyens modernes de formation, il sera précisé au cours de la visite que le secteur a bénéficié, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, de 1.840 millions de dinars répartis entre le soutien à la profession, aux investissements et la formation. Lors d'un point de presse, le ministre n'a pas manqué de commenter l'abondance actuelle de poissons bleus, en particulier de la sardine, sur le marché national, en indiquant qu'il n'y a, pour le moment, aucune explication scientifique (conditions climatiques favorables, repos biologique respecté ou autres). Il a rappelé par contre, que la règle de l'offre et de la demande a pleinement joué concernant la baisse des prix. Selon lui, cette abondance a, aussi, battu en brèche les thèses des «charlatans» qui expliquent que la «ressource a disparu de nos côtes à cause de l'utilisation de la dynamite et autres prétextes». «Seule la campagne scientifique d'évaluation en cours, qui se base sur les effets du climat et le taux de salinité dans les zones de pêche connues, pourra donner quelques explications et tirer les conclusions utiles», a fait observer en ce sens M. Khanafou. Le ministre a également abordé la question de la création prochaine d'une police de la pêche pour contrôler à terre les quantités de poissons et veiller au respect de la taille du poisson pêché. L'autre dossier en cours de traitement par le gouvernement, a informé en conclusion le ministre, a trait à la gestion des ports de pêche qui «doit revenir au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques qui pourra jouer son rôle de puissance publique comme le prévoit la réglementation et non pas le laisser à une EPE dont le seul souci est de faire du commerce», a-t-il souligné.