Les prix des matières premières ont poursuivi leur embellie cette semaine. Que ce soit les céréales, les valeurs alimentaires, les métaux ou encore le coton, les cours ont inscrit une courbe ascendante. Les prix du coton ont progressé pour la sixième semaine à New York, portés par l'espoir que le pire est passé pour l'économie mondiale. Le contrat pour livraison en juillet valait 59,51 cents la livre vendredi vers 15H00 GMT (17H00 HEC), contre 57,20 cents à la clôture de la semaine dernière, évoluant au plus haut depuis sept mois. "Les marchés actions et des matières premières ont traversé une bonne passe ces derniers temps, ce qui a provoqué un sentiment plus optimiste chez les investisseurs et a redirigé une partie de l'argent caché sous les matelas vers différents marchés", ont commenté les analystes de Plexus Cotton. Côté céréales, les prix du soja ont progressé cette semaine sur le marché à terme du Chicago, soutenus par une bonne demande et la production réduite en Argentine, suivis par le blé et le maïs. "Le marché est à la hausse pour les graines de soja, du fait d'une production réduite en Argentine et d'une demande soutenue en provenance de la Chine qui favorise le Brésil et les Etats-Unis au détriment de l'Argentine", a indiqué Joe Victor, d'Allendale. L'Argentine a été contrainte de revoir son offre à la baisse après une sécheresse qui a mis à mal les plantations. Les prix ont par ailleurs fluctué cette semaine en fonction de la météo, les investisseurs s'interrogeant sur l'avancée des semis, notamment pour le maïs qui avait pris un peu de retard. Le maïs a pu trouver un peu de soutien du côté d'une météo peu clémente et de la perspective d'une réduction des surfaces semées. Et "les mois d'été sont traditionnellement les plus risqués pour les rendements" de cette céréale, ont prévenu de leur côté les analystes de Deutsche Bank. Pour ce qui est des valeurs alimentaires, les prix du cacao et du café ont remonté dans un bel ensemble cette semaine, en raison d'un regain d'optimisme des investisseurs sur la reprise de l'économie mondiale, tandis que le sucre touchait des plus hauts depuis trois ans, porté par l'attente d'un important déficit cette année. "Les prix sont globalement revenus à la hausse alors que les craintes sur la croissance commencent à se calmer et que le dollar s'affaiblit" commentaient les analystes de Standard Chartered. Les matières premières, libellées en dollars, deviennent moins chères lorsque le billet vert voit sa valeur diminuer, ce qui soutient leur cours. Les cours du sucre ont touché de nouveaux plus hauts. Ils ont atteint jeudi leur niveau le plus élevé depuis près de trois ans (juillet 2006), en atteignant 452,20 livres la tonne à Londres, et 15,60 cents la livre à New York. "Les prix du sucre ont réalisé de bonnes performances, les investisseurs anticipant un resserrement des stocks indiens (premier consommateur, ndlr) et des nouvelles de l'industrie des biocarburants",estimaient les analystes de Standard Chartered, en référence à un projet de loi visant la réduction des émissions de carbone en Californie. Pour ce qui est des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME), ils ont poursuivi leur remontée cette semaine, la palme revenant à l'étain et au zinc, qui ont renoué avec des prix plus vus depuis l'automne. "Le climat entourant les perspectives macroéconomiques est en train de devenir plus positif, et cela se reflète sur les prix des métaux", ont résumé les analystes de Barclays Capital. Parmi les indicateurs pouvant augurer d'une reprise de la production industrielle, l'indice des directeurs d'achats (PMI) de la zone euro a progressé encore plus que prévu en avril. Et il semble que le pire de la crise soit passé en Allemagne, première économie de la zone: en mars, la production industrielle s'est stabilisée et les commandes industrielles ont rebondi pour la première fois en 6 mois. L'ETAIN a enregistré la plus belle performance du lot: son cours a gagné plus de 12% sur la semaine jusqu'à atteindre 14,249 dollars la tonne jeudi, cours inédit depuis six mois (mi-novembre). Autre champion, le Zinc a repris 5,5% et son cours s'est hissé jusqu'à 1 638 dollars la tonne, un plus haut depuis 7 mois. Le Nickel a lui aussi brillé: il s'est hissé jusqu'à 13 439 dollars, son prix le plus fort de l'année. Quant à l'aluminium, il a enregistré sa meilleure performance de l'année, grimpant jusqu'à 1 590 dollars mercredi, avant de retomber. Le cuivre et le plomp ont progressé eux aussi mais sans faire mieux que deux semaines plus tôt. Le plomb est monté jusqu'à 1 484 dollars, le cuivre jusqu'à 4 848 dollars. Les métaux précieux ont suivi la tendance. L'or a atteint 925 dollars jeudi, son prix le plus élevé en un mois, à la faveur d'un affaiblissement du dollar. Les prix de l'or tendent à évoluer en sens inverse de la valeur du dollar, les investisseurs tendant à acheter du métal pour se couvrir contre les risques d'inflation. La dépréciation du dollar a été encore plus bénéfique à l'argent, qui a atteint son meilleur niveau en deux mois et fini en hausse de 14,4%. Jeudi, l'once d'argent a dépassé la barre des 14 dollars, à 14,16 dollars, avant de céder une partie de ses gains en fin de semaine. Le palladium a renoué avec un prix plus vu depuis fin septembre, dopé par un bond des ventes de voitures en Chine, tandis que le platine reprenait près de 7%. R.T.M.
