La dégradation continue du pouvoir d'achat des Algériens et ses conséquences sur le niveau de vie et professionnel de l'enseignant est devenue par la force des choses l'un des plus importants dossiers, dont les conséquences majeures préoccupent une bonne partie de la population. En effet, dans un rapport publié par le Cnapest "les différentes politiques économiques ont grandement favorisé la déstabilisation et le désordre dans la politique des salaires par plusieurs paramètres." Entre autres, "la dévalorisation dramatique du dinars qui persiste dans sa chute continue depuis 1991 jusqu'à ce jour, pendant que les salaires sont restés pratiquement fixes parallèlement à l'inflation galopante due aux investissements publics conjugués à l'augmentation continue des produits de consommation liés à la forte fluctuation des marchés internationaux", note encore l'étude. L'Algérie est dépendante, puisque 70% de ses produits et des médicaments sont importés. Il faudrait ajouter que 98% des exportations sont payées avec un dollar faible pendant que nos achats sont effectués avec un euro fort. Sans compter l'augmentation des impôts, des différentes taxes sociales et la hausse des factures d'électricité, de l'eau et du gaz, la dégradation continue qui affecte de larges secteurs vitaux à cause de la faiblesse de leurs encadrement et l'absence de programmes cohérents et rigoureux dans les domaines sensibles comme la santé, l'enseignement, l'emploi, l'habitat, le transport et l'environnement, ce qui a engendré un gaspillage important de l'effort. Dans le même contexte, le rapport souligne "l'apparition et même l'institution d'une économie parallèle parasitaire qui génère toute sorte de déstabilisation économique et sociale ajoutée à l'absence de mécanismes permettant de contrôler le pouvoir d'achat du citoyen et la détermination des causes de ces fluctuations." A cela, s'ajoute "l'absence de volonté sincère des pouvoirs publics d'engager des négociations sérieuses avec les partenaires sociaux réellement représentatifs des enseignants en vue de déboucher sur un vrai débat social permettant ainsi le renforcement de la cohésion nationale et préservant les équilibres en matière de relations professionnelles". Dans cette optique, pour préserver le pouvoir d'achat des enseignants, le Cnapest suggère aux pouvoirs publics de faire "appel aux spécialistes et aux syndicats réellement représentatifs afin d'élaborer une stratégie de travail à courte et moyenne durée permettant d'instituer des mécanismes économiques tenant compte de l'évolution rapide de la technologie en valorisant la connaissance et le savoir et revoir la notion des postes de travail afin de créer une dynamique pouvant apporter une valeur ajoutée." A ce titre, il est indispensable, selon le Cnapest, d'augmenter les salaires afin de protéger la plus importante classe de la société (classe moyenne) sur laquelle on compte beaucoup pour créer des ressources et la production nécessaire, et ainsi assurer un développement durable. A ce propos, le Cnapest exige l'institution d'une prime forfaitaire particulière au secteur de l'éduction en général et des professeurs de l'enseignement secondaire et technique en particulier, d'une prime de rendement individuelle mensuelle représentant 60% du salaire brute (principale), d'une prime de rendement individuelle mensuelle représentant 60% du salaire brute (principale) et d'une Prime de recherche scientifique et pédagogique et ceci conformément aux lois. Ces indemnités représentent quelques unes parmi plus " de 40 indemnités proposées et contenues dans le projet préparé par le Cnapest et qui seront présentés au CN pour adoption définitive et pour la détermination de la façon par laquelle il doit être présenté au ministère de l'éducation, note le rapport. S'agissant, de la gestion des œuvres sociale, le Cnapest dénonce la gestion opaque de l'argent des œuvres sociales. Selon le rapport, "les œuvres sociales dans le secteur de l'éducation représentent une contribution annuelle calculée sur la base de 3% de la masse salariale brute." Toute cette masse d'argent est destinée en principe à préserver l'équilibre du fonctionnaire en lui apportant l'aide nécessaire sous différentes formes. Dans ce sillage, le conseil national du Cnapest, préconise la préservation de la dignité de l'enseignant en gérant les œuvres sociales dans la transparence, comme a toujours espéré et souhaité. Il appelle aussi à contribuer à l'aide à la construction (au logement) pour les fonctionnaires. Devant une telle situation, la Cnapest appelle à l'annulation de la décision ministérielle 94/158. il s'agit également du gel des œuvres sociales jusqu'à la révision des textes de sa gestion en collaboration avec les syndicats autonomes et les spécialistes ainsi on aura au moins contribué rapidement à la cessation temporaire de la dilapidation d'un bien public précieux. Toutefois, l'étude montre que le syndicat dispose d'un avant-projet de texte représentant une stratégie de gestion des structures des œuvres sociales. Par ailleurs, les syndicalistes du Cnapest dénoncent "la non application des textes régissant la médecine du travail dans le secteur de l'éducation depuis 20 ans." A cet effet, le Cnapest propose la signature de conventions cadre entre les différentes directions de l'éducation, les différents centres médicaux et les différents médecins spécialistes comme décision urgente en attendant la construction de centres de médecine du travail dans toutes les wilayas les daïras et puis les communes et ainsi il sera permis à tout travailleur d'accéder aux visites médicales. Le rapport met en exergue une revendication, à savoir le relèvement des salaires à un niveau minimum de 101 812,00 DA, la révision de la grille des salaires par la revalorisation du point indiciaire, l'annulation de l'article 87 bis du code du travail, la retraite après 25 ans d'exercice, l'application des textes de loi de la médecine du travail, et enfin, l'institution d'un observatoire national des pouvoirs d'achat constitué de représentants de syndicats nationaux, des différents opérateurs économiques et des représentants des pouvoirs publics concernés.