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Une pièce qui n'a pris aucune ride
"Au-delà du voile" de Slimane Benaissa sur les planches parisiennes
Publié dans Le Maghreb le 26 - 02 - 2011

Initialement dans les années 90 c'était Rak khouya ouana chkoun ? (Si tu es mon frère, et moi qui suis-je ?), et en 2004 c'était devenu "au-delà du voile ".
la pièce qui a mis à l'époque le feu aux planches est toujours d'actualité, c'est que durant ce mois de février, elle a fait au moins deux salles pleines le 2 au Théâtre du Lucernaire à Paris et le 25 à Cabestany au Centre culturel. Quinze ans après sa création à Alger, avec Fettouma Ousliha et Dalila Helilou, puis son adaptation en français sous le nom de Au delà du voile pour les besoins d'une tournée hors du pays en 1991, cette pièce du dramaturge algérien Slimane Benaissa a été créée en novembre 2004 à la Manufacture de Théâtre de Saint-Quentin, puis au Centre culturel la Passerelle de Tergnier, en plein débat sur le port du voile en France. Pour la metteur en scène Agnès Renaud, Slimane Benaïssa, qui confronte trois générations de femmes, "nous livre sa vision d'une Algérie déchirée entre traditions et modernité. Qui peine à renouer le fil entre ses générations. Et ne parvient pas à trancher la question du statut de la femme". Selon elle, "Etre femme, est-ce s'exiler de soi ? Etre étrangère à soi-même ? Exister, est-ce regarder et être regardée ? Doit-on se couper de ses origines pour trouver sa voie/voix ? Se libérer de ses voiles, est-ce voiler son passé? Au-delà du voile pose avec acuité la question de l'individu face au collectif." Voilà pour le synopsis!

Le retour remarqué de Slimane Benaissa
Il faut dire que le retour à Alger après plus de dix ans d'exil de Slimane Benaissa n'était pas passé inaperçu. Acteur, dramaturge et auteur prolifique, le prodigue est revenu en août pour un spectacle hilarant à la salle Atlas de Bab El Oued. Avec dans ses valises la sa pièce "Le Conseil de discipline", paraphé il y a 16 ans aux Editions Lansman. Les événements de la pièce se déroulent dans un contexte de guerre, en 1956 soit deux ans après le déclenchement de la révolution. A cette époque le débat sur la nécessité d'une lutte armée contre le colonisateur français faisait rage. En intellectuel, Slimane Benaissa a transposé ce débat sur les planches sur la base d'un prétexte : un incident entre deux élèves d'un collège amène le proviseur à réunir six professeurs pour un étrange pique-nique dans un climat tendu. Chacun défend son point de vue avec tellement d'arguments personnels et conviction que l'on doit se rendre à l'évidence : la guerre ne peut qu'éclater ! Les longues diatribes entre les uns et les autres donneront alors "Le conseil de discipline ", une pièce qui nous remet dans un contexte colonial très sombre sauf que la conscience du peuple qui veut en finir avec les colons permettait l'espoir. "Le conseil de discipline" est destiné à la Télévision algérienne. Le casting du metteur en scène qui a monté cette pièce en un mois est des plus alléchants : il a fait évoluer sur scène des comédiens qui sont à peu près de la même génération et qui ont eu à endosser pareils rôles dans d'autres œuvres. Ils s'appellent Mohamed Remas, Mustapha Ayad, Djamel Bouneb, Arslan, Brahim Chergui et Slimane Benaïssa lui-même. Le décor a été confié à l'artiste peintre Larbi Arezki. On y voit une imposante carcasse d'une jeep de l'armée coloniale française, sur laquelle est écrit "vive le FLN". Le propos n'est donc pas neutre.
Que la volonté du peuple soit faite !
La rixe entre deux lycéens, l'un algérien (Atmourt) et l'autre français (Jacomino), oblige le proviseur, quelqu'un de modérateur de réunir six professeurs, d'origine, de confession et de tendance politique différentes. Là se mettent en place les réelles motivations des uns et des autres, les intérêts de chacun mais en " juge", le proviseur devait trancher sur une solution qui soit équitable. à travers les dialogues, le metteur en scène a voulu transcrire les tendances politiques des uns et des autres à une époque où le climat était hyper explosif. Pied noir d'origine maltaise, Sultanat, le professeur de français, un français de confession juive, sont d'ores et déjà hostiles aux arabes, aux musulmans et donc au combat légitime du peuple algérien contre la colonisation française. Ils cherchaient des raisons absurdes pour défendre Jacomino qui a blessé l'arabe Atmourt d'un coup de couteau. Algérien, prof de math, Tahar campé par Slimane Benaissa et Mauzer nationalité française d'origine allemande prof de mécanique, Billard prof d'histoire géo, français communiste, tiennent quand à eux des propos objectifs tout en dénonçant le colonialisme et sa machine infernale qui assassinait et opprimait un peuple chez lui. Les débats sont houleux, l'épilogue tarde à venir.
Mais au bout de plus d'une heure de dialogue, le metteur en scène conclut à travers les interventions des uns et des autres que la solution juste serait de mener en toute légitimité une guerre contre les colons afin de défendre sa patrie.
En filigrane se dégageaient toutes les souffrances et les privations d'un peuple qu'une domination à réduit à l'état inhumain. Le peuple n'est pas resté passif, avec sa conscience et sa bravoure, il était prêt aux sacrifices. Sacrifices qui dénotent bien entendu une volonté farouche de tout un peuple d'en finir avec l'innommable oppression. Voilà donc " Le conseil de discipline", une œuvre sur la guerre qu'on ressert au public au moment où le président de la République encourage toutes les créations artistiques qui concernent l'Histoire. Qu'à cela ne tienne !


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