" Il y a un nouveau climat entrepreneurial propice aux affaires et au développement des investissements en Algérie ", a déclaré, hier, M. Jean Pierre Raffarin, secrétaire général de l'Elysée, lors de l'ouverture des travaux du premier forum économique algéro-français, à l'hôtel Hilton d'Alger, en présence de M. Pierre Lelouche, ministre français délégué au Commerce extérieur et de MM Mohamed Benmeradi, Mustapha Benbada et Rachid Benaïssa, respectivement ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement, du Commerce et de l'Agriculture et du Développement rural, ainsi que de plus de 700 représentants d'entreprises françaises et algériennes. C'est ainsi que l'ex-Premier ministre français, qui a coprésidé les travaux avec M Benmeradi, a tenu à s'exprimer pour caractériser le climat des affaires en Algérie et la coopération algéro-française qui a nettement évolué ces dernières années en termes d'échanges commerciaux et d'investissements des entreprises françaises dans le secteur hors hydrocarbures en tant que premières firmes étrangères. M. Raffarin s'est également attardé dans son allocution sur les aspirations politiques des deux peuples. " Ces aspirations sont fondamentales sociales et d'où l'intérêt de la création des emplois dans le cadre des investissements productifs et des relations de partenariat gagnant-gagnant ", a-t-il souligné. La vision des opérateurs économiques français n'est pas, dit-il, à court terme mais à long terme dans le sens de la construction d'un partenariat voulu et soutenu au plus haut niveau par les autorités algériennes et françaises. Pas moins de 12 dossiers lourds d'investissements dans les secteurs, notamment de l'automobile, de la pharmacie et de la pétrochimie sont à l'ordre du jour de cette rencontre unique dans son genre du fait du nombre des opérateurs et d'investisseurs potentiels. " Nous ne voulons pas seulement une intégration entre entreprises mais aussi une intégration économique entre l'Algérie et la France", explique-t-il. Les lignes bougent en Algérie, selon le secrétaire général de l'Elysée pour qui " la complexité et les problèmes existent partout ". C'est ainsi qu'il a souligné à la fin que " les autorités françaises et algériennes vont suivre de près les résultats auxquels aboutiront les hommes d'affaires français et algériens ". M. Pierre Lelouche, secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur, affirme que "La France est à vos côtés" dans le sens du soutien du gouvernement français aux réformes entreprises en Algérie. Il s'agit, ainsi, de ne plus regarder en arrière mais vers l'avenir, en s'adressant aux hommes d'affaires des deux pays. Pour la France, l'Algérie est, poursuit-il, un partenaire respecté. "Nous avons tout à gagner avec une Algérie forte", a-t-il ajouté, mettant en évidence le geste symbolique mais fort en terme de solidarité avec le peuple tunisien en lui octroyant un don de 100 millions de dollars. M. Benmeradi a mis l'accent sur l'importance de construire un partenariat économique entre les hommes d'affaires des deux pays qui ont réuni 160 firmes françaises et 380 entreprises algériennes englobant tous les secteurs d'activité. La 44e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA) est aussi un autre espace qui pourrait regrouper les hommes d'affaires français et algériens pour développer des relations de partenariat et d'investissements mutuellement bénéfiques. Le suivi des principaux dossiers de partenariat par MM. Benmeradi et Raffarin est jugé "bon" en termes de préparation et de sensibilisation de toutes les parties concernées par l'organisation de ce forum, mettant en évidence les projets structurants qui dépassent une centaine. "Mais nous sommes tenus de créer encore d'autres conditions idoines pour atteindre les objectifs du forum. Il s'agit dans ce cas de mettre à plat toutes les questions qui se posent aux opérateurs économiques", a-t-il ajouté, mettant en exergue les rencontres B to B prévues hier dans l'après-midi et aujourd'hui entre les opérateurs économiques. Il s'agit en fait, dit-il, de mettre en place " une nouvelle dynamique pour la promotion du partenariat économique entre l'Algérie et la France ". M Mustapha Benbada a insisté, quant à lui, sur l'intérêt de l'Algérie de voir développer ses exportations vers les marchés français et européens, dans un cadre de partenariat " mutuellement bénéfique ". Il a rappelé dans ce sens que la France est le premier fournisseur de l'Algérie en Afrique avec des parts de marché qui oscillent entre 15 et 20 %.C'est ainsi que les importations algériennes à partir de la France sont passées de 3 milliards de dollars en 2003 à 6 milliards de dollars à la fin de 2010, alors que les exportations algériennes n'ont pas dépassé le seuil des 3 millions de dollars. M. Benbada a souligné aussi le souci de voir se réaliser dans le cadre de ce forum le transfert de savoir-faire français et la maîtrise des nouvelles technologies de pointe utilisées dans divers secteurs économiques. M. Christophe Le Courtois, directeur général d'Ubifrance, organisateur de l'événement en collaboration avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) soutient aussi les enjeux d'un tel événement en termes de coopération, de partenariat et des échanges algéro-français qui sont appelés à se développer, a-t-il ajouté. " Nous avons enregistré le double du nombre d'entreprises que nous avons prévues dans ce forum, soit 160 sociétés françaises et 500 entreprises algériennes. Nous avons au programme plus de 4000 rendez-vous d'affaires B to B entre aujourd'hui et demain", a-t-il ajouté. Il n'a pas manqué en outre de mettre l'accent sur les enjeux du forum qui se veut comme devise, dit-il, "Jamais aujourd'hui comme hier ". Plus de 450 entreprises françaises activent actuellement en Algérie avec plus de 2 milliards d'euros comme investissements. Ce qui place la France comme un premier investisseur hors hydrocarbures. "L'Algérie a tous les atouts pour devenir le premier marché en Afrique du Nord", a-t-il ajouté. M. Le Courtois a souligné aussi que la France est disposée à accompagner l'Algérie dans son programme de développement national. Les travaux reprendront aujourd'hui avec de nouvelles mises en relations d'affaires et contacts entre les opérateurs économiques algériens et les investisseurs français. En fin de journée, le forum sera clôturé par la tenue d'une conférence de presse qui sera conjointement animée par MM. Jean Pierre Raffarin et Mohamed Benmeradi.