La prudence continuait à dominer, hier, sur les places financières européennes qui ont ouvert en légère baisse, les marchés restant circonspects face à l'absence de nouvelles susceptibles de mettre définitivement un terme à la crise de la dette en zone euro. Pour la Bourse de Paris, le recul était de 0,24%, de 0,32% pour celle de Francfort, de 0,54% à Londres, de 0,2% à Madrid et de 0,2% également à Milan. La Bourse de Tokyo a achevé pour sa part la journée sur un regain de 0,49%, grâce à quelques achats de titres affaiblis la veille par l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. En Europe, les marchés ont peu goûté l'intervention du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, au Parlement européen. Le fait que Mario Draghi ait rappelé que le Traité interdit la création monétaire a pesé sur les Bourses européennes lundi, a remarqué Terry Pratt, analyste chez IG Markets. Mario Draghi a tenu quasiment le même discours que lors de la conférence de presse du 8 décembre dernier (...) Rien de nouveau, donc, a souligné Christian Parisot, analyste chez Aurel BGC. La BCE ne financera pas les Etats de la zone euro en créant de la monnaie, comme le réclament beaucoup d'investisseurs, car cela enfreindrait le Traité européen et affecterait la crédibilité de notre institution, a notamment déclaré M. Draghi. La crise de la dette reste une des principales sources d'inquiétude les marchés redoutant toujours le verdict des agences de notation, notamment Standard & Poor's qui pourrait abaisser la note de pays comme l'Allemagne et la France d'un moment à l'autre. Selon Omer Esiner, analyste chez Commonwealth Foreign Exchange, la perte du triple A est la prochaine mauvaise nouvelle attendue par les marchés. L'Union européenne a appelé lundi soir le reste du monde à donner au Fonds monétaire international (FMI) davantage de moyens pour circonscrire la crise et les pays de la zone euro se sont mis d'accord pour montrer l'exemple en fournissant 150 milliards d'euros au FMI. L'espoir d'une hausse du marché pour Noël semble disparaître rapidement en dépit du fait qu'avec la faible valorisation des actions, la volonté de faire des bonnes affaires et un marché tranquille, les conditions sont réunies pour soutenir la tendance, souligne M. Terry Pratt. Hier, l'agenda était dominé par la publication de statistiques comme en Allemagne, le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs pour décembre et aux Etats-Unis, les mises en chantier de logements pour novembre. Enfin, sur le marché de la dette, l'Espagne doit emprunter à 3 et 6 mois et la Grèce essaiera de lever un milliard d'euros à trois mois. Paris : le CAC prend 0,64% après un indicateur de confiance allemand La Bourse de Paris évoluait en hausse (+0,64%), hier matin, après une ouverture en baisse, soutenue par l'amélioration du climat des affaires en décembre en Allemagne, dans des volumes de transactions très faibles. A la mi-séance, le CAC 40 prenait 18,93 points à 2993,13 points, après avoir grignoté 0,06% la veille. Les volumes d'échanges étaient de 300 millions d'euros. L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, publié hier, a progressé pour le deuxième mois consécutif, à 107,2 points contre 106,6 points, alors que les économistes pensaient que le moral des entrepreneurs serait miné par l'aggravation de la crise en zone euro. Cette publication aidait l'indice parisien, sur fond d'inquiétudes sur la situation en euro au lendemain d'une réunion téléphonique des ministres des Finances européens et alors que les agences de notation menacent de sévir. "La réponse apportée hier par les pays de la zone euro pour résoudre la crise de confiance européenne liée à l'endettement et à l'effet de contagion intracommunautaire ne semble pas répondre à l'urgence de la situation", juge Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse. Les pays de la zone euro se sont mis d'accord pour fournir 150 milliards d'euros au Fonds monétaire international (FMI) "sous forme de prêts bilatéraux" et ont appelé le reste du monde à suivre l'exemple pour augmenter la somme. Certaines valeurs bancaires soutenaient la cote parisienne comme BNP Paribas (+2,45% à 29,12 euros). Des valeurs cycliques, davantage influencées par les soubresauts des marchés, progressaient, à l'image de Saint Gobain (+2,17% à 27,8O euros). Londres: le Footsie en légère baisse, les divisions européennes pèsent La Bourse de Londres était en légère baisse hier, inquiète des divisions persistantes entre Européens sur les moyens de résoudre la crise de la dette. Dans les premiers échanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 5,89 points, soit 0,11% par rapport à la clôture de lundi, à 5359,10 points. Dans ce contexte, la plupart des secteurs évoluaient de manière contrastée. Ainsi, du côté des minières, Glencore lâchait 0,42% à 383,35 pence, mais Anglo American gagnait 1,47% à 2.308 pence. Pour les banques, Lloyds Banking Group était en hausse de 0,77% à à 23,65 pence tandis que Standard Chartered perdait 0,41% à 1.346 pence. Les valeurs pharmaceutiques étaient le plus mal orientées : -2,35% à 2.879,50 pence pour Astrazeneca et -1,14% à 1.433,50 pence pour GSK. Suisse : le SMI en léger recul, Novartis pèse La Bourse suisse a ouvert en léger recul, hier. La prudence est toujours de mise faute de nouvelles rassurantes dans la zone euro. Peu après l'ouverture, le SMI reculait de 0,31% à 5750,02 points. Le SLI et le SPI perdaient respectivement 0,23% à 846,15 points et 0,27% à 5172,74 points. La baisse marquée de 1,5% de Novartis explique en grande partie l'évolution de l'indice phare de la Bourse suisse. Le groupe bâlois a interrompu une étude non convaincante avec son médicament Rasilez / Tekturna, pour le traitement de l'hypertension effectuée avec les patients à haut risque souffrant de diabète et d'insuffisance rénale. La banque Vontobel a abaissé légèrement son objectif de cours à 52 (54) franc. Roche cédait 0,4%. Selon des courtiers, des rumeurs ont circulé la veille aux USA concernant un rachat d'Inhibitex par le groupe bâlois. Le prix avancé est de 2 mrd USD. Inhibitex développe un traitement très prometteur contre l'hépatite C. Nestlé soutenait par contre le marché, grâce à une progression de 0,5%. Novartis freinait l'indice phare de la Bourse suisse. Le groupe pharmaceutique a interrompu une étude avec Rasilez/Tekturna. Les cycliques étaient de nouveau à la fête, en particulier le secteur du luxe avec les actions de Swatch Group (+1,1%) et de Richemont (+1,4%). Car les exportations horlogères ont atteint un record en novembre, elles ont franchi pour la première fois la barre des 2 mrd franc. Adecco (+1,3%), Clariant (+0,7%), Syngenta (+0,4%) et SGS (+0,6%) montaient également. Avec l'acquisition de quatre laboratoires en Turquie, le groupe genevois SGS confirmait sa stratégie de croissance à petits pas. Transocean cédait 1,1%. Par contre les financières étaient moins robustes, en particulier UBS (-1,7%), alors que CS ne cédait que 0,6%. Lundi soir Credit Suisse a communiqué à ses employés par memo interne que "2012 sera tout sauf business as usual". Les assurances évoluaient un peu plus positivement: Bâloise et Swiss Life haussaient de respectivement 0,2% et 0,7%, alors que Swiss Re cédait 0,1% et que ZFS était inchangée. Swiss Re estime que les marchés émergents surtout offrent des perspectives de croissance la prochaine décade. Sur le marché élargi Charles Vögele (+5,6%) était en focus, Migros a augmenté sa participation à 25,17%. Migros a réitéré que l'engagement dans le groupe de mode relève du pur investissement financier. Implenia (+3,9%) était bien orienté. Le numéro un de la construction a annoncé la veille qu'il s'attend à un résultat 2011 supérieur. BKW (inchangé), Accu (non négocié) et Mobilezone (+2,6%) ont annoncé des acquisitions, alors que Valartis (non négocié) a communiqué un désinvestissement. Les analystes estiment que l'acquisition par Mobilezone des services de réparation de mobiletouch "est une étape positive", pour l'utilisation du cash et pour la future rentabilité. La Banque Vontobel a relevé l'objectif de cours à 10 (9) franc.
Francfort: le Dax indécis perd 0,06%, FMC et Telekom pas à la fête La Bourse de Francfort était indécise hier, dans un début de séance marqué par des déconvenues pour FMC et Deutsche Telekom. A l'ouverture, le Dax perdait 0,06% à 5667,14 points, et le MDax (valeurs moyennes) grignotait lui 0,18% à 8505,75 points. Deutsche Telekom perdait 1,26% à 8,78 euros. Les inquiétudes des autorités américaines de la concurrence ont eu raison du projet de rachat à 39 milliards de dollars de sa filiale T-Mobile USA par le numéro un américain des télécoms AT&T. Cette annonce n'a toutefois entraîné qu'un recul relativement limité de l'action, d'une part car elle était attendue, d'autre part car Deutsche Telekom se verra verser 3 milliards d'euros en guise d'indemnité de rupture de contrat, en plus d'accords d'itinérance (roaming) salués par les analystes. FMC perdait 1,50% à 50,42 euros, plus forte baisse du début de séance. Le numéro un mondial des équipements et services de dialyse a annoncé mardi une correction à la baisse de son objectif de ventes 2011, à cause du recul de l'euro face au dollar en cette fin d'année. "Le chiffre d'affaires sera de 1 à 2% inférieur aux 13 milliards de dollars attendus jusqu'ici", selon un communiqué du groupe, qui rédige ses comptes en dollars. Sa maison-mère Fresenius, qui est également cotée séparément sur le Dax, perdait elle 0,90% à 68,59 euros.
Tokyo: le Nikkei regagne 0,49% sur des achats de titres affaiblis L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a achevé la journée très peu active, hier, sur un regain de 0,49%, grâce à des achats de titres affaiblis la veille par un mouvement d'inquiétudes après l'annonce de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. Le décès du numéro un de la Corée du Nord avait fait plonger de plus de 100 points l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes. Il s'est redressé mardi de 40,36 points pour s'afficher à 8336,48 points à la clôture. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part repris 2,11 points (+0,29%), pour finir à 718,49 points. L'activité a été extrêmement faible, avec seulement 1,17 milliard de titres échangés sur le premier marché. Parallèlement, le dollar évoluait peu vis-à-vis du yen, se situant comme la veille aux environs de 77,95 yens, les investisseurs se détournant des devises asiatiques à cause de risques géographiques liés à la disparition soudaine de Kim Jong-Il. L'euro se situait pour sa part aux environs de 101,45 yens, relativement stable par rapport à son cours de la veille. Les actions des groupes exportateurs ont été les premières à profiter d'un apaisement des investisseurs, selon des courtiers.
