Le sommet de l'Afrique de l'Ouest consacré à la situation au Mali a été reporté au 16 janvier, alors que l'aviation française a poursuit ,avant-hier, ses raids aériens, près de Gao et Kidal dans le nord du Mali où une offensive de l'armée malienne a été lancée contre les groupes armés. L'armée française, au troisième jour de son intervention au Mali pour appuyer l'armée malienne, a bombardé pour la première fois dans la journée des positions de groupes armés à Gao et Kidal, dans le nord malien. "Ce qui a commencé à être fait aujourd'hui, c'est s'occuper des bases arrières des terroristes", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Quatre avions de chasse Rafale ont bombardé des positions à proximité de Gao et détruit plusieurs cibles, selon un communiqué du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. D'autres avions ont opéré également des frappes aériennes dans la région de Kidal, plus précisément à Aghabo, à 50 km de Kidal, a indiqué une source de sécurité régionale. Aghabo est une base importante du groupe Ansar Dine, où se trouvent notamment des dépôts de munitions et de carburant. D'après le ministre français, "des camps d'entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes ont été détruits" lors de cette opération. Des témoins cités par des médias ont affirmé que ces raids visaient des lieux tenus par des groupes armés. Un autre témoin a fait état de fumées qui se dégagent des camps des groupes armés. Un officier de l'armée malienne avait révélé à des médias que "les islamistes ont mis leurs corps dans des camions pour les amener à Gao, en passant par Douentza, suite aux affrontements de Konna". Ces raids aériens ont été menés après les combats ayant opposé vendredi et samedi l'armée malienne, appuyée par des troupes françaises aux groupes rebelles dans le nord du pays. Un haut responsable du groupe armé malien "Ansar Dine", Abdel Krim dit Kojak, a été tué dans ces combats, selon une source sécuritaire régionale. Ansar Dine est l'un des groupes armés occupant le nord du Mali depuis juin, avec les terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ces derniers évènements interviennent alors que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a reporté au 19 janvier son sommet extraordinaire sur le Mali, initialement prévu le 16 du mois en cours. La Cédéao doit former une force d'intervention contre les groupes armés occupant le nord du Mali, conformément à une résolution de l'ONU approuvant la création d'une unité de 3.300 soldats ouest-africains avec un soutien logistique occidental qui doit encore être déployé pour réunifier le pays. Le président de la Cédéao, le chef d'Etat ivoirien Alassane Ouattara, avait autorisé "l'envoi immédiat de troupes sur le terrain" pour épauler l'armée malienne "dans le cadre de la Misma (Force internationale de soutien au Mali)". Réunion du Conseil de sécurité des Nations unies Le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir, hier, sur le Mali à la demande de la France, a indiqué Brieuc Pont, le porte-parole de la mission française auprès des Nations unies."C'est une démarche de la France pour informer le Conseil et procéder à des échanges de vues entre membres du Conseil et avec le secrétariat général de l'ONU", a-t-il précisé. D'après le diplomate, cette réunion fait suite à une lettre de vendredi soir dans laquelle la France informait le Conseil de son intervention au Mali effectuée à la demande de Bamako, et indiquait qu'elle continuerait à tenir le conseil informé.