La formation militaire d'Okba Bnou Nafaâ El Fihri "a forgé sa rigueur et sa forte personnalité" qui ont marqué son parcours durant les Foutouhate musulmanes, a estimé le chercheur en histoire Abdelkader Boubaya. En marge des travaux du colloque international sur le compagnon du prophète Okba Bnou Nafaa El Fihri, ce chercheur, enseignant au département d'histoire et d'archéologie de l'université d'Oran, a déclaré que la contribution d'Okba Bnou Nafaa El Fihri dans le domaine des Foutouhates, a été "importante" dans l'expansion de l'Islam au Maghreb. Il a souligné que l'action de Okba, dans cette partie du monde musulman, a été "largement marquée par ses dispositions militaires remarquables". Avant de venir dans le Maghreb, Okba Bnou Nafaa El Fihri avait déjà à son actif, depuis son jeune âge, une longue expérience militaire forgée dans les ghazaouate (batailles menées par le Prophète de l'Islam (QSSSL), selon M. Boubaya qui a ajouté que Okba avait commandé des troupes alors qu'il n'avait pas encore 20 ans et fut également parmi les pionniers de la conquête de l'Ifrikya (Tunisie, Tripolitaine et Est constantinois). Lorsqu'il fut désigné pour entreprendre les Foutouhate dans le Maghreb, à l'aube de l'Islam, il était alors au fait de toutes les qualités que requérait son rôle, à savoir servir l'islam avec rigueur, ce qu'il fit inlassablement depuis la prise de Kairouan, en Tunisie, a ajouté cet universitaire. M. Boubaya a également indiqué que les Berbères, "attachés depuis toujours à la liberté, devaient naturellement lui opposer une résistance, alors même qu'ils n'étaient informés ni du message qu'apportait l'Islam, ni de son contenu, ignorant encore de ce fait l'intérêt qu'ils allaient trouver dans cette religion qui répondait à leurs aspirations". Le chercheur en histoire a ajouté qu'il y a lieu de "prendre en compte la propagande mensongère qu'entretenaient les Byzantins qui incitaient les Berbères à s'opposer aux musulmans, c'est ainsi qu'ils répandirent le bruit que les nouveaux venus n'étaient là que pour piller et voler leurs richesses, ce qui avait amené Dihya Bent Thikan, connue sous le nom de "Kahina", à tout brûler et à tout détruire, les biens comme les constructions, dans l'idée de ne rien laisser aux nouveaux venus". Les Byzantins avaient également laissé courir la rumeur selon laquelle Kairouan allait être attaquée, ce qui a conduit Okba Bnou Nafaa a scinder son armée en deux groupes, pour assurer la défense de cette ville, ne laissant que 300 cavaliers pour se diriger vers Yadès ou T'houda, à l'est de la wilaya de Biskra, pour chasser les Byzantins, a expliqué cette source. Koceila avait tendu une embuscade à laquelle ont pris part les Byzantins, et c'est dans ces circonstances que tomba Okba Bnou Nafaa en chahid, avec la plupart de ses compagnons", a affirmé M. Boubaya. Il a rappelé qu'Okba Bnou Nafaâ est mort en l'an 63 de l'Hégire, correspondant à l'an 686 de l'ère chrétienne. C'était en musulman que Koceila se dirigea avec ses troupes en direction de Kairouan où il ne combattit pas ses frères dans l'Islam, a soutenu le chercheur. La rapide et massive Islamisation des autochtones avait grandement renforcé les rangs des combattants musulmans, à l'instar de Tarek Bnou Ziad qui conquît l'Andalousie en Espagne et qui fut "un modèle" comme le rapportent les historiens, a également ajouté M. Boubaya. Le soutien, apporté aux Byzantins par certaines tribus qui n'embrassèrent pas l'Islam, avait amené Okba Bnou Nafaa à user d'une grande détermination dans son action politique et militaire, a conclu l'universitaire.