Derrière chaque mal se cache un bien. C'est le moindre qu'on puisse dire à propos du relogement des 1.100 familles occupant des immeubles menaçant ruine (IMR) dans des communes du centre-ville d'Alger. Ainsi, le tremblement de terre qui a ébranlé la Capitale le 1er aout dernier a porté bonheur à ces familles, qui avaient à un moment donné perdu espoir d'avoir une digne demeure. De ce fait, selon un communiqué de presse émanant de la wilaya, cette opération de relogement vient suite aux instructions du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz qui avait visité un quartier de Bologhine touché par ce séisme. "Les services de la wilaya ont assuré de façon effective, durant la période allant du 1er au 10 août, le relogement de 1.092 familles et l'expertise de 1.411 bâtiments" vétustes, précise la wilaya d'Alger dans son communiqué. Cette opération a vu la mobilisation de 2.885 agents manutentionnaires (1.285 au départ depuis les zones sinistrées et 1.600 à la réception) pour l'assistance gracieuse de l'ensemble des familles concernées par le relogement, 1.285 camions ayant servi à leur transport, selon la même source. La wilaya indique que 38 IMR ont été identifiés et démolis, notant que "les terrains récupérés seront destinés à la réalisation, en priorité, d'immeubles à usage d'habitation ou des équipements d'utilité publique". Elle souligne par ailleurs que ses services ont enregistré 974 recours pour le relogement des citoyens "supposés sinistrés", dont 901, "considérés comme défavorables ou non prioritaires, sont rejetés alors que 37 recours ont été acceptés et le restant (36) en cours d'examen. Un séisme d'une magnitude de 5,6 sur l'échelle ouverte de Richter, survenu tôt le matin vendredi 1er août et dont l'épicentre a été localisé à 19 km au nord-est de Bologhine (en mer), a causé six décès et des blessures à 420 personnes, dont 21 ont été hospitalisées, rappelle le communiqué. Les 1.092 familles recasées durant les dix premiers jours d'août sont issues des communes les plus touchées par ce séisme, à savoir Raïs Hamidou, Bologhine, Bab El Oued, la Casbah, Alger centre et Sidi M'hamed. Elles sont transférées vers trois sites d'accueil : la cité des 3.216 logements de Chaïbia (Ouled Chebel), la cité des 1.032 logements d'Ouled Mendil (Douéra) et la cité 5-Juillet 1962 de Larbaâ (Blida), dans le cadre d'un "programme de recasement d'urgence" arrêté dans la foulée de la distribution progressive de 25.000 logements sociaux locatifs aux familles issues des sites précaires. La distribution de ces 25.000 logements, entamée le 21 juin dernier, s'est arrêtée pour reprendre début septembre, avait déclaré vendredi à l'APS le directeur du logement de la wilaya, Smail Loumi. La wilaya d'Alger dispose d'un programme global de 84.000 logements destinés à la lutte contre l'habitat précaire, dont 25.000 unités sont en cours de distribution et 11.000 seront réceptionnés avant la fin 2014. La crise urbaine à Alger sévit depuis les années 1970 avec l'arrivée massive, post-indépendance, de centaines de milliers de ruraux demandeurs d'emploi avec leurs familles. Selon des sociologues, le déficit en logements à Alger est de plus de 2 millions d'unités qu'il faut résorber en moins de cinq ans. Toutefois, faut-t-il attendre un autre tremblement de terre pour reloger ces familles ? Pourquoi nous n'avons pas encore appris la leçon ? Une chose est sûre, le séisme a fait le bonheur de nombreuses familles algéroises. Comme dit le fameux proverbe, le malheur des uns fait le bonheur des autres.