Le premier magistrat du pays, à travers les récentes mesures engagées pour la restauration de l'accalmie dans la wilaya de Ghardaïa, aura donné à la population Ibadite et Malékite une chose que personne ne pourra plus leur enlever : leur respectabilité. Quels enseignements tirer de cette rétrospective ? La vie dans cette région du pays ne peut plus se faire, comme aux dernières années, par les affrontements sanglants, la manipulation, la méfiance et la floraison de la fitna, le tout orchestré par diverses parties et responsables devant l'Histoire de ce conflit intercommunautaire : la vallée du M'zab dans son ensemble a connu au cours de ces trois dernières années plusieurs événements douloureux à caractère particulariste. Ils se sont terminés par une perte de soi, de confiance et par un affaiblissement socio-politique qui s'est traduit par une perte de puissance. Ces mesures présidentielles que l'ANP s'attelle à mettre en place à Ghardaïa visent à faire retrouver la cohésion, pour que plus jamais ce conflit renaisse de ces cendres comme affirmé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Bedoui lors de ces deux rencontres avec la société civile et les notables de la région et ce dans la finalité qu'Ibadite et Malékite retrouvent leur vitalité, leur élan créateur et de solidarité, leur entente pérenne. Entre ces extrêmes, l'autonomie sociale et religieuse aura le mérite de se fonder sur le respect des différences. Dans ces conditions, M. Bedoui a interpellé la société civile et les notables dans les deux camps, d'avoir toutes les raisons de contribuer au renforcement de la paix et de la sécurité. Cette solidarité, ce vivre ensemble dans la communion à retrouver au niveau de toute la région, ne sont-ils pas l'unique moyen d'empêcher les infiltrations malsaines dans les deux sociétés. La présence de l'ANP à Ghardaïa pour imposer la sécurité des personnes et des biens, pour traquer les malfaiteurs et autres manœuvriers de la division, de la confusion et du doute engage aujourd'hui le destin certain de la vallée du M'zab et administre la preuve de la consolidation de l'unité nationale. La paix intérieure dans cette région, partie intégrante de l'Algérie y passe d'abord par la reconnaissance et la confirmation des droits légitimes des deux tribus dans leur spécificité religieuse, sociale et culturelle ; elle passe aussi par la participation effective de tous aux affaires locales, tel que souligné par M. Bedoui à l'occasion de ses deux rencontre à Ghardaïa avec les responsables locaux, les notables et les représentants de la société civile. Le discours du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, démontre qu'entre les deux communautés, les différences ne sont pas irréductibles. C'est d'autre part, suggérer que si les deux communautés sont condamnées à vivre ensemble et dans la plus profonde proximité, leurs efforts de participation à l'instauration de la paix, au développement économique, social et politique serait gravement compromis sans un rapprochement puis une harmonisation des deux familles de civilisation. C'est dire dans cette optique combien les mesures engagées par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika ont donc renforcé la confiance réciproque entre Ibadite et Malékite et, par la même, l'unité nationale. Un équilibre a été établi depuis l'entrée des troupes de l'armée à Ghardaïa. Il ne sera jamais fragile. Mais il faut se convaincre que la mission de l'ANP sous la houlette du Commandant de la 4ème Région militaire est là, pour une reconstruction des " ponts entre l'ensemble des citoyens de Ghardaïa qui est elle-même une reconstruction à faire et à consolider dans l'unité et le respect mutuel de chaque communauté. En effet, la vallée du M'zab est sans doute la région de l'Algérie qui se distingue par la culture, la langue, la religion et l'histoire, et c'est à l'origine de ses particularismes ethnico-religieux que l'on est en droit de dire : Ghardaïa : deux communautés ; un seul pays. A présent, il est indispensable d'assainir le périmètre où se côtoient les deux populations et se superposent et s'imbriquent : les forces citoyennes modernes. Il s'agit désormais d'harmoniser deux tribus de civilisation, dont les caractéristiques et l'évolution historique respectives n'ont pas permis l'intégration. Il faut donc réaliser la soudure de ces deux communautés ethnico-religieuses dont les tendances centrifuges ont été souvent utilisées par les forces du mal, de la fitna.