Plusieurs accords de partenariat dans le secteur du textile seront conclus, avant juin prochain, entre des opérateurs publics et privés nationaux, a annoncé le ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalam Bouchouareb, en marge du Forum du textile algérien tenu hier à Alger.
A la veille de ces "Journées du textile algérien", le P-DG du groupe algérien C&H Fashion, Ahmed Benayad, a annoncé que "La consommation nationale de textile est estimée à deux milliards de dollars, dont 96% sont importés. Les capacités de production actuelles de l'industrie algérienne du textile est de 150 millions de mètres linéaires". Le même responsable ajoute que le secteur, "emploie en ce moment quelque 15.000 personnes, alors qu'il y a deux décennies, le nombre de postes d'emploi était estimé à 200.000. Actuellement, la production algérienne couvre de manière globale moins de 4% des besoins du marché local, estimés à près de 500 millions de mètres linéaires de tissu par an. Une production essentiellement destinée aux corps constitués de la police et de la Protection civile". Et justement pour redonner au secteur du textile sa véritable place dans la sphère économique, le responsable estime qu'"il est important de développer certains axes stratégiques, tels que la mise sur pied de partenariats avec des entreprises étrangères, comme celui avec les entreprises turques, et de développer les actions de formation. Il est également question de collaborer avec de grandes marques internationales". Et c'est ce qui explique pourquoi justement le ministre de l'Industrie et des mines a relevé hier la nécessité d'y associer des partenaires étrangers. "Nous sommes en train de préparer trois à cinq accords de partenariat public-privé portant sur des projets dans le textile. La participation de partenaires étrangers est nécessaire pour reconquérir le marché national devenu très exigeant", a-t-il indiqué à la presse.Le ministre estime d'autre part que " le secteur public d'un côté et le secteur privé de l'autre est un potentiel qui doit se retrouver, et ce, avec des partenariats étrangers pour que le textile regagne sa position sur le marché". Selon lui, l'intérêt de ces partenariats repose sur la complémentarité des deux secteurs public et privé avec l'expertise internationale pour la réalisation d'un même objectif. Le ministre explique dans ce même ordre d'idée qu'il s'agit d'augmenter le taux de couverture du marché national par la production locale, sachant que ce taux est de 4% seulement dans une logique globale d'import-substitution. Evoquant la stratégie gouvernementale de renouveau industriel, le ministre a indiqué que celle-ci misait, entre autres, sur la relance du secteur du textile et cuir qui représente un marché de 4 milliards de dollars en Algérie qui demeure "très peu exploité". Cette situation a été engendrée par la dégradation du secteur durant les trente dernières années, a encore expliqué le ministre. Il a saisi l'occasion pour rappeler que la filière textile et cuir fusse a été fortement déstructurée avant les années 2000 en raison non seulement d'un contexte, certes, difficile mais aussi d'une ouverture non maîtrisée du commerce extérieur. Selon ses chiffres, la production nationale des chaussures et de prêt-à-porter satisfait à peine 4% des besoins des consommateurs algériens, estimés à 400 milliards DA, tandis que les 96% restants sont comblés par l'importation. Encore faut-il savoir que cette filière ne représente aujourd'hui que 0,15% du PIB du pays. acette filière dans sa totalité pour l'accompagner à un "nouveau positionnement stratégique" lui permettant, à la fois, une reprise rapide des parts du marché et une insertion efficace dans la carte mondiale du textile, a-t-il avancé. Ainsi, toutes les unités industrielles du textile existantes à travers le pays seront relancés, chacune dans un segment, leur permettant d'intégrer la nouvelle feuille de route du secteur. Ces rencontres réuniront des représentants du secteur du textile, public et privé, des représentants du secteur de la formation professionnelle, des représentants des organismes d'encouragement à l'investissement (ANSEJ, ANDI, ANGEM, CNAC…), le représentant du patronat algérien, ainsi que les designers algériens et étrangers. Ces journées permettront donc après débats de tous les intervenants d'apporter leur expertise et leur " bilan " quant à l'état du secteur du textile en Algérie et surtout avec en perspective de trouver les moyens d'œuvrer à sa promotion et à son développement.