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Guerre commerciale : La Chine frappe le cœur de l'économie américaine
Publié dans Le Maghreb le 07 - 04 - 2018

Les représailles commerciales chinoises sur l'aéronautique, le soja et l'automobile touchent le cœur de l'économie des Etats-Unis où des voix s'élèvent pour dénoncer l'escalade des tensions qui affecteront consommateurs et entreprises américaines.
En réponse à la publication, mardi, par l'administration Trump d'une liste provisoire de produits importés de Chine susceptibles d'être soumis à de nouveaux droits de douane, Pékin a répliqué avec sa propre liste visant des importations du même montant annuel: 50 milliards de dollars. Le géant asiatique a décidé de cibler cette fois des secteurs ou produits clés, qui pèsent le plus lourd dans les 130,4 milliards de dollars d'exportations américaines vers la Chine, en particulier le soja, l'automobile et l'aéronautique.
"Les représailles annoncées par la Chine vont affecter le commerce, les entreprises et les consommateurs", a résumé Gary Shapiro, président de l'Association des consommateurs du secteur technologique (CTA), soulignant que dans ce "combat d'éléphants", tout le monde allait être perdant. L'association américaine des producteurs de soja (ASA) a immédiatement exprimé "son extrême frustration face à l'escalade de la guerre commerciale avec le plus grand client de soja américain" et exhorté "la Maison Blanche à reconsidérer les tarifs qui ont conduit à ces représailles".

Appel à poursuivre le dialogue
Les exportations américaines de soja vers la Chine ont représenté plus de 12 milliards en 2017. La Chine achète 61% des exportations de soja totales américaines et plus de 30% de la production américaine, a souligné l'ASA. Le ministre américain au Commerce Wilbur Ross a néanmoins tenté de minimiser l'impact des mesures de rétorsion chinoises sur l'économie américaine. "Remettons-les en perspective", a-t-il déclaré sur CNBC. "Ces 50 milliards (...) représentent 3/10 de pourcentage de notre PIB", a-t-il dit.
Il a aussi renvoyé vers le tweet du président américain Donald Trump soulignant qu'avec plus de 500 milliards d'importations chinoises, la guerre commerciale avec la Chine était de toute façon perdue depuis longtemps. Dans le secteur automobile où certains constructeurs, à l'instar de Tesla, ne disposent pas d'usine en Chine, les craintes sont palpables. "Nous soutenons une relation commerciale positive entre les Etats-Unis et la Chine et exhortons les deux pays à continuer à engager un dialogue constructif", a déclaré le premier constructeur automobile américain General Motors, soulignant "l'interdépendance entre les deux plus grands marchés automobiles du monde". GM a vendu en février plus de véhicules en Chine qu'il ne l'a fait aux Etats-Unis. Le conseil économique sino-américain rappelle dans une note que les exportations vers la Chine sont "vitales pour la croissance économique américaine".
La plupart des Etats américains ont vu leurs exportations vers le géant asiatique s'accroître fortement depuis 2006, selon les données de cet organisme regroupant des entreprises ayant des activités économiques avec la Chine. Une trentaine d'entre eux (sur 50) ont vu leurs exportations de biens vers la Chine plus que doubler en dix ans. Quatre Etats ont même enregistré une hausse de 500% de leurs exportations: l'Alabama, le Montana, le Dakota du Nord et la Caroline du Sud. "Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela ne pénalise pas l'agriculture aux Etats-Unis en général, et pour l'Iowa en particulier", a déclaré à des journalistes le républicain Chuck Grassley, sénateur de cet Etat agricole et personnage incontournable du Congrès. Il avait déjà mis en garde les semaines précédentes contre une guerre commerciale avec la Chine.

Tango
Ces nouveaux développements ont d'abord fait plonger Wall Street à l'ouverture. Mais la Bourse de New York a finalement clôturé en hausse, rassurée par les propos du nouveau conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow. "Je comprends l'anxiété des marchés mais il ne faut pas sur-réagir", a-t-il déclaré sur Fox News. "Je pense qu'à la fin du processus (...) il y aura un pot d'or. Et si on ouvre ce pot, on trouvera plus de croissance économique, plus d'échanges commerciaux et une hausse des salaires des deux côtés", a-t-il affirmé. Dans d'autres déclarations à la presse, Larry Kudlow a par ailleurs estimé que la probabilité que les taxes américaines sur la Chine puissent in fine ne pas être appliquées à l'issue du processus de négociation chinoises, "n'est pas nulle". De son côté, l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai, a souligné que la négociation restait la voie privilégiée. "Mais il faut être deux pour danser le tango. Nous verrons bien ce qu'ils (les Etats-Unis) vont faire", a-t-il déclaré à des journalistes en marge de discussion au département d'Etat.
Boeing s'est lui montré rassurant, soulignant que pour l'heure, aucun des deux pays n'avait mis en œuvre les mesures drastiques annoncées. Le groupe américain s'est dit aussi "confiant dans le fait que le dialogue se poursuit".

Concurrence "déloyale"
Le président Donald Trump a signé le 22 mars "un mémorandum ciblant l'agression économique de la Chine". Il avait alors évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises d'un montant pouvant atteindre "60 milliards de dollars" pour mettre un terme à ce qu'il affirme être la concurrence "déloyale" de Pékin et le "vol" de propriété intellectuelle.
Il avait chargé l'USTR de lui soumettre une liste provisoire sous quinze jours, soit avant jeudi. Les Etats-Unis, dont la compétitivité dépend de leur capacité à innover, ont ouvert en août 2017 une enquête au titre de l'article 301 de leur législation commerciale sur des violations supposées des droits de propriété intellectuelle. Washington s'inquiète en particulier du système de coentreprises imposé par Pékin aux entreprises américaines: en contrepartie d'un accès au marché chinois, ces firmes sont obligées de partager avec des partenaires locaux une partie de leur savoir-faire technologique. L'annonce de mardi intervient alors que l'offensive commerciale entre Washington et Pékin était déjà montée d'un cran cette semaine. Le géant asiatique a en effet annoncé lundi avoir pris des mesures de rétorsion contre 128 produits américains dont des fruits et la viande de porc représentant quelque trois milliards de dollars. Il répondait à l'imposition le 8 mars de taxes américaines de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium.
M. Trump fait régulièrement du colossal déficit commercial américain (375,2 milliards de dollars en 2017) avec Pékin un cheval de bataille. Il a exhorté les responsables chinois "de réduire, immédiatement, ce déficit de 100 milliards de dollars".
De son côté, Pékin a estimé par la voix de son ministre du Commerce que "la coopération entre la Chine et les Etats-Unis, les deux plus grandes économies mondiales, est la seule option possible."
Le géant asiatique a parallèlement demandé aux Etats-Unis d'abandonner "au plus vite" leurs mesures enfreignant les règles de l'OMC et à cesser ce qu'il a qualifié "d'intimidation économique".
Jusqu'à présent, Pékin a pris soin de ne pas s'attaquer à des produits agricoles majeurs, comme le soja américain, pour qui la Chine est le principal débouché, ou à des compagnies industrielles stratégiques telles que le constructeur aéronautique Boeing.
"Les Chinois pourraient sortir l'artillerie lourde: le soja et Boeing", a réagi Monica De Bolle, spécialiste du commerce international au Peterson Institute for International Economics. "Cependant, ils pourraient aussi attendre la fin de la période de consultations", a-t-elle ajouté. Edward Alden, expert en commerce international au Council on Foreign Relations, avait souligné lundi que les premières mesures de rétorsions annoncées par la Chine lundi étaient d'autant plus "significatives" que c'est le premier pays à rétorquer concrètement à Washington. "Cela montre que les Chinois vont frapper en retour" face à d'autres représailles américaines, avait-il également estimé. Le conseil économique sino-américain, qui regroupe des entreprises américaines commerçant avec la Chine, a mis en garde mardi contre des actions qui pourraient se traduire par des recours à l'OMC donnant ensuite raison à Pékin.

La Chine saisit l'OMC
La Chine a déposé plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant "les mesures tarifaires visant des produits chinois" que les Etats-Unis entendent mettre en place, a-t-on appris jeudi auprès de l'OMC. La Chine entend ainsi contester "les mesures tarifaires que les Etats-Unis proposent d'imposer sur certains produits originaires de Chine dans divers secteurs tels que ceux des machines, de l'électronique, etc.", souligne la délégation chinoise dans sa communication à l'Organe de règlement des différends de l'OMC, faisant référence à la liste provisoire de produits chinois importés susceptibles d'être soumis à de nouvelles taxes, publiée mercredi par Washington. En réponse à la provocation américaine, la Chine avait brocardé "un comportement totalement infondé, typiquement unilatéraliste et protectionniste", son ambassade à Washington affirmant que Pékin allait utiliser la procédure des règlements des conflits de l'OMC.
Formellement, la Chine a donc demandé "l'ouverture de consultations avec le gouvernement des Etats-Unis", ce qui constitue la première étape d'un contentieux devant l'Organe de règlements des différends (ORD) de l'OMC.
Si cette phase échoue, le litige doit faire l'objet d'une décision prise par un groupe spécial d'experts mandaté à cette fin par l'Organe des règlements des différends, décision elle-même susceptible d'appel.
Dans sa communication à l'ORD, rendue publique jeudi par l'OMC, la délégation chinoise estime que les mesures souhaitées par les Etats-Unis "sont incompatibles avec les dispositions pertinentes des accords visés de l'OMC".
Le projet américain consiste à "imposer un droit ad valorem additionnel de 25%" sur les biens chinois visés, remarque la délégation chinoise.
Par ailleurs, relève-t-elle, "les droits proposés s'appliqueraient seulement aux produits chinois et seraient supérieurs aux taux consolidés des Etats-Unis prévus dans leur Liste de concessions et d'engagements annexée au GATT de 1994" (Acord général sur les tarifs douaniers et le commerce de 1994 qui a donné naissance à l'OMC).
Le président Donald Trump avait signé le 22 mars "un memorandum ciblant l'agression économique de la Chine" et avait évoqué des mesures punitives contre des importations chinoises pour mettre un terme à ce qu'il affirme être la concurrence "déloyale" de Pékin et le "vol" de propriété intellectuelle.

La guerre a déjà été perdue
La guerre commerciale contre la Chine a été perdue il y a longtemps, a lancé mercredi le président Donald Trump, dénonçant l'incompétence de ses prédécesseurs, alors que la Chine vise à son tour des produits américains.
"Nous ne sommes pas dans une guerre commerciale avec la Chine, cette guerre a été perdue il y a de nombreuses années par des personnes stupides ou incompétentes, des personnes représentant les Etats-Unis", a-t-il estimé dans un tweet.
Il a une nouvelle fois mis en avant le déficit commercial des biens colossal avec la Chine, évoquant 500 milliards de dollars, bien qu'il se soit effectivement élevé à 375,2 milliards en 2017. "Avec le vol de la propriété intellectuelle, ce sont 300 milliards de dollars supplémentaires. Cela ne peut plus durer!", a-t-il dit.
Quelques heures après la publication mardi par l'administration Trump d'une liste provisoire de produits importés susceptibles d'être soumis à de nouveaux droits de douane, Pékin a répliqué avec sa propre liste visant des importations du même montant annuel: 50 milliards de dollars.
La Chine a sorti l'artillerie lourde en visant cette fois des produits plus stratégiques dont le soja, l'automobile et l'aéronautique, qui pèsent lourd dans la balance.


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