Après un trou d'air la semaine dernière, les Bourses européennes ont clôturé sur une note positive lundi, soutenues notamment par le secteur automobile pour Paris et Francfort et la présentation du budget de l'Etat britannique pour Londres. A New York, les indices perdaient un peu de leur vigueur à la mi-séance après avoir ouvert nettement en hausse: vers 16H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average s'appréciait de 0,42% à 24.790,90 points, l'indice élargi S&P 500 de 0,63% à 2.675,47 points tandis que le Nasdaq cédait 0,05% à 7.163,93 points. Après plusieurs séances difficiles la semaine dernière, Wall Street tente de reprendre pied à la faveur notamment d'indicateurs encourageants sur l'économie américaine selon Peter Cardillo de Spartan Capital, qui mettait en avant la hausse des dépenses des Américains de 0,4% en septembre. Toutefois, a-t-il ajouté, "les investisseurs tentent de déterminer jusqu'où peuvent encore descendre les indices", d'où les fortes fluctuations de ces derniers.
L'Eurostoxx 50 a pris 0,64% A la Bourse de Paris, le CAC 40 a terminé légèrement en hausse (+0,44% à 4.989,35 points), reprenant quelques couleurs à la faveur d'achats à bon compte. En matière de valeurs, le secteur automobile a profité d'informations de presse évoquant une baisse des taxes sur les ventes de voitures en Chine. Peugeot a fini en hausse de 1,41% à 20,86 euros, tout comme Renault (+1,78% à 65,65 euros). ADP a fini quasiment stable (+0,11% à 183,50 euros) après la publication de son chiffre d'affaires trimestriel. A Francfort, le Dax a gagné 1,20% à 11.335,48 points, grâce notamment à l'automobile. Volkswagen a pris 4,05% à 142,42 euros, Daimler 2,06% à 52,43 euros et BMW 1,84% à 76,40 euros. Le fabricant de semi-conducteurs Infineon a progressé de 6,01% à 17,11 euros et l'équipementier Continental de 5,47% à 143,55 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 a terminé en hausse de 1,37% à 7.034,89 points, après la présentation du budget de l'Etat britannique à cinq mois du Brexit. Du côté des valeurs, un certain nombre de titres ont rebondi, dont le groupe industriel Melrose Industries (+4,97% à 161,65 pence), le spécialiste des instruments de mesure Johnson Matthey (+2,19% à 2.898 pence) et le loueur de matériel industriel Ashtead Group (+2,12% à 1.850,50 pence). Grande gagnante de cette séance, la banque HSBC a bondi de 4,76% à 633,80 pence. Le FTSE Mib, l'indice phare de la place financière milanaise, a fini en hausse de 1,91% à 19.040 points, porté notamment par les banques. STMicrolectronics a réalisé la meilleure performance, gagnant 5,62% à 12,865 euros. Banco BPM a pris 5,01% à 1,634 euros, Bper Banca 4,41% à 3,406 euros, UniCredit 4,32% à 11,448 euros et Ubi Banca 4,08% à 2,707 euros. Seules trois valeurs ont fini dans le rouge, dont Leonardo (-1,85% à 9,528 euros). L'indice Ibex à la Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 1,04% à 8.821,20 points. Le groupe médical Grifols a bondi de 8,81% à 25,44 euros après avoir annoncé des avancées dans sa thérapie contre la progression d'Alzheimer chez certains malades. La quatrième banque espagnole Bankia a accusé la plus forte baisse de la séance, chutant de 2,86% à 2,72 euros, malgré la publication d'un bénéfice net en hausse au troisième trimestre (+1,8%). Le PSI 20 à Lisbonne a terminé en hausse de 0,56% à 4.952,31 points. La holding de télécommunications Pharol a pris 4,62% à 0,15 euro. EDP Renovaveis, filiale de Energias de Portugal (EDP), a perdu 1,38% à 7,87 euros. A la Bourse suisse, l'indice SMI a repris des couleurs (+1,08% à 8.759,62 points). Une seule valeur sur les 20 titres du SMI a fini dans le rouge: le géant alimentaire Nestlé, qui a perdu 0,36% à 83,50 francs suisses (CHF). Plusieurs valeurs ont bondi de plus de 3% : le géant des matériaux de construction LafargeHolcim (+3,64% à 44,69 CHF), l'opérateur historique de télécoms en Suisse, Swisscom (+3,22% à 454,90 CHF) et l'assureur Swiss Life (+3,08% à 371,00 CHF). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,37% à 509,40 points. Dans le vert, le spécialiste de l'éclairage Signify (ex-Philips Lighting) a gagné 7,91% à 20,61 euros. Dans le rouge, le géant néerlando-belge de la distribution Ahold Delhaize a perdu 1,14% à 19,89 euros. A Bruxelles, l'indice Bel-20 a progressé de 0,96% s'affichant en clôture à 3.406,02 points. Plus forte hausse, le groupe de biotechnologies arGEN-X a pris 3,27% à 66,30 euros. Plus forte baisse, le fabricant de produits d'hygiène Ontex a reculé de 0,55% à 16,28 euros.
La fébrilité s'empare de Wall Street La Bourse de New York a été marquée lundi par des revirements abrupts reflétant l'inquiétude des investisseurs pour les perspectives des entreprises américaines, entre guerre commerciale et durcissement de la politique monétaire. L'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 0,99% à 24.442,92 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a chuté de 1,63% à 7.050,29 points. L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,66% à 2.641,25 points. Ils avaient pourtant tous les trois démarré la séance nettement dans le vert, le marché tentant de rebondir après plusieurs séances difficiles: depuis le début du mois, le Nasdaq a perdu 12,4%, le S&P 500 9,4% et le Dow Jones 7,6%. Mais le marché s'est peu à peu replié avant de céder en toute fin de séance à un mouvement de panique faisant chuter le Dow Jones de plus de 2% et le Nasdaq de plus de 3%. "Cette volatilité accrue n'est plus l'exception mais est devenue la norme", a constaté Art Hogan de B. Riley FBR. "D'un point de vue technique, les courtiers souhaitent voir plus franchement que le mouvement de repli a atteint un plancher" avant de parier de nouveau sur une remontée des actions, a estimé Karl Haeling de LBBW. "Du point de vue des fondamentaux, les investisseurs s'inquiètent pour les bénéfices des entreprises, ils craignent de voir les tensions commerciales augmenter leurs coûts et donc rogner sur les marges, et ils redoutent l'impact d'un ralentissement de la croissance", a-t-il ajouté. Ces inquiétudes ont été ravivées en cours de séance par des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles les Etats-Unis préparent des sanctions supplémentaires contre la Chine si des discussions prévues en novembre entre le président Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ne permettaient pas d'apaiser les tensions commerciales. Boeing (-6,59%) et Caterpillar (-0,93%), deux entreprises particulièrement sensibles à tous remous dans les négociations commerciales entre les deux pays, ont été sévèrement touchés. Les valeurs du secteur technologique, fortement chahutées depuis le début du mois, ont de leur côté été un peu plus affectées par l'annonce d'une taxe sur les services numériques au Royaume-Uni. "Dans un marché déja nerveux, la peur a pris le dessus", a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment. "Les acheteurs ont fui le marché, laissant le contrôle à ceux qui vendent leurs actions", a-t-il estimé.
En suspens avec les élections Les investisseurs sont d'autant plus enclins, selon lui, à rester en retrait qu'ils attendent des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le 6 novembre, pour se positionner en fonction du résultat. Toutes ces incertitudes s'ajoutent aux interrogations persistantes sur la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed). Pour éviter un emballement de l'inflation, cette dernière relève peu à peu ses taux d'intérêt et prévoit de le faire encore plusieurs fois au cours des mois à venir. Les chiffres sur l'inflation dévoilés lundi ne devraient pas, selon plusieurs analystes, modifier fondamentalement la perspective des responsables de l'institution: sans les secteurs volatils de l'alimentation et de l'énergie, l'indice des prix basé sur les dépenses de consommation a, comme depuis mai, stagné à 2%. Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à 10 ans des États-Unis a légèrement progressé lundi à 3,084% contre 3,076% à la précédente clôture. Certains investisseurs redoutent que la banque centrale ne procède trop rapidement, au risque de freiner brutalement la croissance. Les résultats des entreprises ayant déjà dévoilé leurs chiffres du troisième trimestre sont pourtant solides: elles ont publié des bénéfices supérieurs de 6,5% en moyenne aux prévisions. Si la tendance se poursuit, la croissance des bénéfices par action devrait s'établir à 22,5%, selon le cabinet Factset. Malgré cela, "les analystes ont abaissé leurs estimations pour le quatrième trimestre", a relevé Nicholas Colas de DataTrek. "Tout suggère plus de volatilité à venir sur les marchés des actions aux Etats-Unis et à l'étranger et la possibilité de pertes encore plus marquées cette semaine", a-t-il avancé.