Système politique, le même depuis 1962, développement économique et social inadapté, problèmes de société et sa rigueur, épreuves douloureuses conjuguées durant la tragédie nationale, pesanteurs internes et externes, multitude de confrontations politiques à la fois suivies de crise grave comme c'est le cas aujourd'hui ; l'Algérie se présente comme un microcosme de ce qu'est le Monde arabe en plein bouleversement. Cela semble expliquer que l'avènement du mouvement citoyen depuis le 22 février dernier a émergé pour permettre au peuple d'exiger des redressements, conscient de la faiblesse et des échecs répétés du système sur le plan politique, démocratique et socio-économique. Des domaines qui ont été un lourd fardeau à supporter tout au long des vingt ans et qui ont pesé lourd dans la vie de la société algérienne. Le mouvement citoyen est venu dire que les Algériennes et les Algériens ont décidé de ne plus se laisser aveugler par un système " égoïste " qui gère le pays en fonction de ses intérêts et de son environnement en raison d'une politique suicidaire et de l'entêtement à faire durer l'agonie d'un régime dépassé et qui s'est caractérisé par l'improvisation, les gaspillages de tout genre, les détournements continus de deniers publics, la pollution économique et sociale, une démocratie de façade dont a été prodigue le régime du président Abdelaziz Bouteflika. Cet aveuglement dont on retrouve le sens dans le fameux mot " après moi le déluge " est aujourd'hui une réalité qui se fait jour plaçant le pays, l'économie nationale, les institutions de l'Etat et le peuple dans une situation de survie. Circonstance aggravante, cet égoïsme s'est nourri d'un mariage entre le régime et les pouvoirs de l'argent. Durant toute la période en question, le pays a continué d'être rongé par la corruption et dirigé par une "bande " associée aux oligarques et la guerre des clans qui faisait rage. Le niveau de vie et le pouvoir d'achat baissent chaque jour. Les jeunes toujours tentés par la fuite à l'étranger, la " harga " comme moyen d'embarcation. Au sein de la société, ses attentes et ses exigences ne sont nullement incarnées par les gouvernements qui se sont succédé avec des programmes tout à fait populistes et continuant d'incarner un système enraciné dans la corruption. Tout cela montre bien que l'avenir et le futur de l'Algérie ont depuis 1999 échappé au régime qui a été incapable de concevoir autre chose, autre perspective qui puissent servir le peuple ni encore moins un modèle de société, celui qui permet de se présenter comme un exemple à suivre. Tels sont les vérités et le sens du mécontentement populaire qui s'exprime depuis le 22 février sur fond de fatigue, ras-le-bol, désillusion envers le régime: les revendications sont claires, les enjeux clairs pour stabiliser le système sur fondement démocratique et déconstruire l'héritage du régime, en se consolidant sur le peuple et la justice.