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Mohia par ricochets
Dédicace de «La Fête des Kabytchous»
Publié dans Le Midi Libre le 01 - 03 - 2010

On écoute toujours avec curiosité une personne qui nous entretient d'un personnage célèbre mais néanmoins disparu et ce, d'autant plus que cette personne est la sœur même du défunt. Samedi après-midi, à l'Espace Noun à Alger, on a parlé beaucoup de Mohia, (de son vrai nom Mohand Ouyahia Mohia), à la faveur justement de la vente dédicace du récit autobiographique « La fête des Kabytchous » signé par sa sœur Nadia Mohia.
On écoute toujours avec curiosité une personne qui nous entretient d'un personnage célèbre mais néanmoins disparu et ce, d'autant plus que cette personne est la sœur même du défunt. Samedi après-midi, à l'Espace Noun à Alger, on a parlé beaucoup de Mohia, (de son vrai nom Mohand Ouyahia Mohia), à la faveur justement de la vente dédicace du récit autobiographique « La fête des Kabytchous » signé par sa sœur Nadia Mohia.
On se surprend à penser que finalement on a toujours appelé l'artiste par son nom de famille que par son prénom. Mieux, beaucoup ont pris son nom de famille pour un prénom.
Dans la culture kabyle il est, à ce que nous sachions, le seul artiste immensément populaire qui soit dénommé de la sorte. Il faut du reste relever la dimension anagrammatique de « Mohand Ouyahia » les deux premières lettres du 1er prénom et les 2 ou les 3 dernières lettres du second donnent « Mohia ». Nadia Mohia a donc eu raison de dire que l'histoire de Mohia est une histoire de famille. Elle l'a exprimé avec passion et surtout contradictions.
Cathartique, le livre s'est voulu une expurgation des démons de l'amour filial. Nadia a vécu avec le frère mourant pendant ses 6 derniers mois. La perte du frère aîné l'a «interrogée». Elle se voit dans un rapport la liant avec «dadda» (respect que doit la jeune sœur au grand frère dans la famille traditionnelle kabyle». Les traits incestueux de la relation s'estompent au profit du travail sublimatoire.
Mohia «pensait avec sa chair, il était entier». «Il était malade dans son hôpital, un jour il m'a tenue par le poignet, vous ne pouvez pas imaginer la force avec laquelle il m'a serrée, après des jours je continuais à ressentir l'étreinte, j'avais même mal à mon poignet». Mohia lui a dit un jour : «Anigh yetfikem lehlak agi» (on dirait que mon mal t'a prise). On croira l'entendre lui quand parlant de la langue maternelle elle dira : «C'est quelque chose de vibrant», la langue maternelle est une «langue difficile à manier» plus loin c'est une «Tameslayt n lbur» (une langue en jachère).
Et d'avouer : «J'ai réglé des choses avec ce livre. Je l'ai écrit en pleurant et en français parce que cette langue permet la distanciation. C'est un livre qui parle à la fois des malheurs et de la réparation». Si le caractère «psy» de la lecture que nous faisons n'échappe à personne, il n'en demeure pas moins que le personnage qui l'a inspirée —Nadia Mohia— est docteur en psychopathologie et psychanalyse.
On ressent sans avoir même lu «La Fête des Kabytchous» pourquoi il est impératif de le lire car dans cette affaire entre frère et sœur, c'est toute la société kabyle, et de proche en proche la société algérienne, qui est soumise à dissection.
L. G.
On se surprend à penser que finalement on a toujours appelé l'artiste par son nom de famille que par son prénom. Mieux, beaucoup ont pris son nom de famille pour un prénom.
Dans la culture kabyle il est, à ce que nous sachions, le seul artiste immensément populaire qui soit dénommé de la sorte. Il faut du reste relever la dimension anagrammatique de « Mohand Ouyahia » les deux premières lettres du 1er prénom et les 2 ou les 3 dernières lettres du second donnent « Mohia ». Nadia Mohia a donc eu raison de dire que l'histoire de Mohia est une histoire de famille. Elle l'a exprimé avec passion et surtout contradictions.
Cathartique, le livre s'est voulu une expurgation des démons de l'amour filial. Nadia a vécu avec le frère mourant pendant ses 6 derniers mois. La perte du frère aîné l'a «interrogée». Elle se voit dans un rapport la liant avec «dadda» (respect que doit la jeune sœur au grand frère dans la famille traditionnelle kabyle». Les traits incestueux de la relation s'estompent au profit du travail sublimatoire.
Mohia «pensait avec sa chair, il était entier». «Il était malade dans son hôpital, un jour il m'a tenue par le poignet, vous ne pouvez pas imaginer la force avec laquelle il m'a serrée, après des jours je continuais à ressentir l'étreinte, j'avais même mal à mon poignet». Mohia lui a dit un jour : «Anigh yetfikem lehlak agi» (on dirait que mon mal t'a prise). On croira l'entendre lui quand parlant de la langue maternelle elle dira : «C'est quelque chose de vibrant», la langue maternelle est une «langue difficile à manier» plus loin c'est une «Tameslayt n lbur» (une langue en jachère).
Et d'avouer : «J'ai réglé des choses avec ce livre. Je l'ai écrit en pleurant et en français parce que cette langue permet la distanciation. C'est un livre qui parle à la fois des malheurs et de la réparation». Si le caractère «psy» de la lecture que nous faisons n'échappe à personne, il n'en demeure pas moins que le personnage qui l'a inspirée —Nadia Mohia— est docteur en psychopathologie et psychanalyse.
On ressent sans avoir même lu «La Fête des Kabytchous» pourquoi il est impératif de le lire car dans cette affaire entre frère et sœur, c'est toute la société kabyle, et de proche en proche la société algérienne, qui est soumise à dissection.
L. G.


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