Au moment où il reçoit le soutien, vocal à défaut d'être efficace, de Roland Dumas et Jacques Vergès, Laurent Gbagbo vient de perdre son lobbyiste américain, pourtant grassement rétribué. Lanny Davis, lobbyiste officiel payé 100.000 dollars (environ 75.000 euros) par mois, a démissionné mercredi parce que Gbagbo a refusé de prendre Barack Obama au téléphone. Au moment où il reçoit le soutien, vocal à défaut d'être efficace, de Roland Dumas et Jacques Vergès, Laurent Gbagbo vient de perdre son lobbyiste américain, pourtant grassement rétribué. Lanny Davis, lobbyiste officiel payé 100.000 dollars (environ 75.000 euros) par mois, a démissionné mercredi parce que Gbagbo a refusé de prendre Barack Obama au téléphone. Le système américain permet l'activité légale de lobby auprès des institutions, et Lanny Davis, un ancien de l'administration Clinton, est l'un des plus en vue de Washington. Il représente déjà un autre chef d'Etat africain en délicatesse, l'autocrate de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, et s'était fait officiellement enregistrer auprès du Congrès pour le compte du président sortant de la Côte d'Ivoire – avec la coquette somme de 100.000 dollars mensuels. Obama au bout du fil pour «éviter de faire couler plus de sang» La semaine dernière, il défendait bec et ongle Laurent Gbagbo dans une interview sur CNN. Lanny Davis affirmait qu'il ne se prononçait pas sur la victoire ou pas de Laurent Gbagbo, mais qu'il ne s'était engagé que pour favoriser le dialogue et éviter un bain de sang en Côte d'Ivoire. Mais mercredi soir, Lanny Davis a remis sa démission, invoquant le refus par Laurent Gbagbo de s'entretenir par téléphone avec le président américain. Davis a regretté une «décision prise à Abidjan de ne pas permettre un appel du président Obama à M. Gbagbo, malgré mes objections répétées à ce choix». Cette démission constitue une mauvaise nouvelle pour Laurent Gbagbo et une nouvelle preuve de son isolement malgré le ralliement bruyant, cette semaine, de Roland Dumas et Jacques Vergès, deux avocats, dans tous les sens du terme, du président sortant ivoirien. Vergès : «La Côte d'Ivoire sera le tombeau de la Françafrique» Vendredi, dans une interview de Jacques Vergès à Rue89, et dans les déclarations qu'ils ont faites à leur sortie du palais présidentiel d'Abidjan, les deux hommes ont pris clairement position pour Laurent Gbagbo qu'ils considèrent comme le président légitime de la Côte d'Ivoire, et ont violemment attaqué la position de la France. Jacques Vergès, en particulier, retrouvant ses accents anticolonialistes, a prévenu la France que si elle tentait d'attaquer la Côte d'Ivoire pour en déloger Laurent Gbagbo, elle y subirait le sort de ses troupes à Den Bien Phu, en Indochine, ou en Algérie. Cette agitation médiatique menée par les deux avocats renforce sans doute Laurent Gbagbo dans son intransigeance, estimant que le temps qui passe conforte le fait accompli de sa reconduction. Le fait est que le président sortant a choisi la fermeté affirmant : «Je ne partirai pas.» C'est ce qu'il a dit aux trois chefs d'Etat africains venus le voir au nom de la sous-région ouest-africaine en début de semaine, et qui sont repartis bredouilles. Ils reviennent aujourd'hui à Abidjan, sans grand espoir, alors que plane la menace d'une intervention militaire interafricaine. Menace d'une confrontation avec l'ONU et ultimatum de Ouattara Le danger peut aussi venir de la menace lancée par le chef des jeunesses pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, qui veut lancer ses troupes – désarmées – à partir de ce samedi à l'assaut de l'hôtel du Golf où est retranché depuis un mois l'«autre» président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, celui que la communauté internationale considère comme le président élu. Il est protégé par des Casques bleus de l'ONU. Si Blé Goudé mettait ses menaces à exécution, la confrontation serait inévitable. Enfin, troisième signe d'escalade, l'ultimatum lancé par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo pour qu'il parte. Mais cet ultimatum a expiré vendredi dernier à minuit, sans effet. Alors que des milliers d'Ivoiriens s'enfuient vers le Libéria poussés par la crainte d'affrontements, que la France incite ses ressortissants à rentrer, et que les Libanais repartent eux-aussi vers leur pays d'origine, la crise ivoirienne reste sans solution et toujours explosive. Le système américain permet l'activité légale de lobby auprès des institutions, et Lanny Davis, un ancien de l'administration Clinton, est l'un des plus en vue de Washington. Il représente déjà un autre chef d'Etat africain en délicatesse, l'autocrate de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, et s'était fait officiellement enregistrer auprès du Congrès pour le compte du président sortant de la Côte d'Ivoire – avec la coquette somme de 100.000 dollars mensuels. Obama au bout du fil pour «éviter de faire couler plus de sang» La semaine dernière, il défendait bec et ongle Laurent Gbagbo dans une interview sur CNN. Lanny Davis affirmait qu'il ne se prononçait pas sur la victoire ou pas de Laurent Gbagbo, mais qu'il ne s'était engagé que pour favoriser le dialogue et éviter un bain de sang en Côte d'Ivoire. Mais mercredi soir, Lanny Davis a remis sa démission, invoquant le refus par Laurent Gbagbo de s'entretenir par téléphone avec le président américain. Davis a regretté une «décision prise à Abidjan de ne pas permettre un appel du président Obama à M. Gbagbo, malgré mes objections répétées à ce choix». Cette démission constitue une mauvaise nouvelle pour Laurent Gbagbo et une nouvelle preuve de son isolement malgré le ralliement bruyant, cette semaine, de Roland Dumas et Jacques Vergès, deux avocats, dans tous les sens du terme, du président sortant ivoirien. Vergès : «La Côte d'Ivoire sera le tombeau de la Françafrique» Vendredi, dans une interview de Jacques Vergès à Rue89, et dans les déclarations qu'ils ont faites à leur sortie du palais présidentiel d'Abidjan, les deux hommes ont pris clairement position pour Laurent Gbagbo qu'ils considèrent comme le président légitime de la Côte d'Ivoire, et ont violemment attaqué la position de la France. Jacques Vergès, en particulier, retrouvant ses accents anticolonialistes, a prévenu la France que si elle tentait d'attaquer la Côte d'Ivoire pour en déloger Laurent Gbagbo, elle y subirait le sort de ses troupes à Den Bien Phu, en Indochine, ou en Algérie. Cette agitation médiatique menée par les deux avocats renforce sans doute Laurent Gbagbo dans son intransigeance, estimant que le temps qui passe conforte le fait accompli de sa reconduction. Le fait est que le président sortant a choisi la fermeté affirmant : «Je ne partirai pas.» C'est ce qu'il a dit aux trois chefs d'Etat africains venus le voir au nom de la sous-région ouest-africaine en début de semaine, et qui sont repartis bredouilles. Ils reviennent aujourd'hui à Abidjan, sans grand espoir, alors que plane la menace d'une intervention militaire interafricaine. Menace d'une confrontation avec l'ONU et ultimatum de Ouattara Le danger peut aussi venir de la menace lancée par le chef des jeunesses pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, qui veut lancer ses troupes – désarmées – à partir de ce samedi à l'assaut de l'hôtel du Golf où est retranché depuis un mois l'«autre» président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, celui que la communauté internationale considère comme le président élu. Il est protégé par des Casques bleus de l'ONU. Si Blé Goudé mettait ses menaces à exécution, la confrontation serait inévitable. Enfin, troisième signe d'escalade, l'ultimatum lancé par Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo pour qu'il parte. Mais cet ultimatum a expiré vendredi dernier à minuit, sans effet. Alors que des milliers d'Ivoiriens s'enfuient vers le Libéria poussés par la crainte d'affrontements, que la France incite ses ressortissants à rentrer, et que les Libanais repartent eux-aussi vers leur pays d'origine, la crise ivoirienne reste sans solution et toujours explosive.