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Un mari à tout prix (1re partie)
Charlatanisme
Publié dans Le Midi Libre le 06 - 03 - 2012

Nawal, 35 ans, se sentait si mal dans sa peau ce matin-là, qu'elle décida de ne pas se rendre à son travail.
Nawal, 35 ans, se sentait si mal dans sa peau ce matin-là, qu'elle décida de ne pas se rendre à son travail.
Nawal aimait son travail mais depuis que ses deux jeunes collègues s'étaient mariées et qu'elles passaient le plus clair de leur temps à se faire des confidences au sujet de leurs vies conjugales respectives, elle finit par trouver infernales les heures qu'elle y passait. Jalouse d'elles, elle l'était et elle l'assumait pleinement. Envier ceux qui sont mieux que nous est tout ce qu'il y a de plus humain. Le mal est de détester ceux qui sont mieux que nous. Nawal avait 35 ans et elle n'avait pas encore fondé de foyer. Alors que les deux nouvelles recrues du service, Salima et Kenza, 21 et 23 ans, étaient mariées. Kenza était même sur le point d'avoir son deuxième bébé. Il lui était insupportable de savoir que des femmes beaucoup plus jeunes qu'elles avaient fondé un foyer et passaient de merveilleuses nuits en compagnie de leurs époux. Ces deux collègues avaient besoin de parler à voix basse et de s'esclaffer bruyamment chaque fois que l'une d'elles évoquait un détail grivois et croustillant ?
Ce jour-là, Nawal n'irait pas travailler. Elle se prélasserait jusqu'à 9h puis elle se rendrait au dispensaire du quartier où elle avait des connaissances pour se faire délivrer un congé de maladie de quelques jours. Le repos ! Ce serait toujours ça de gagné sur une existence insipide et horrible.
A 8h, elle téléphona à une collègue, célibataire comme elle, pour lui annoncer qu'elle ne viendrait pas et qu'elle faxerait un certificat médical dans le courant de la journée.
Dans la salle d'attente du dispensaire, il y avait une jeune femme avec deux enfants en bas âge. Nawal sentit son cœur sur le point de sortir de sa cage thoracique tant son dépit était grand. Cette femme là ne devait pas avoir plus de 25 ans et déjà elle avait deux très beaux garçons. Mais comment avait-elle fait pour se marier alors qu'elle n'était pas du tout gâtée par dame nature ? En plus, à en juger par les traits de ses deux enfants, son mari était certainement très beau. Oh ! Que la vie était injuste ! s'exclama-t-elle intérieurement.
La jeune mère de famille avait dû deviner ses pensées parce qu'à un moment donné, elle lui sourit, sortit de son sac à main un petit calepin sur lequel elle griffonna quelque chose avant de déchirer une feuille qu'elle lui remit. Intriguée, Nawal prit le bout de papier et lut son contenu : un numéro de téléphone. Elle leva les yeux sur la jeune femme et vit que celle-ci lui souriait toujours. Elle lui expliqua enfin :
- Il s'agit du numéro de téléphone de la femme qui m'a aidée.
- Elle t'a aidée en quoi ?
- Elle m'a aidé à avoir un foyer et ma part de bonheur ici bas.
Nawal la regarda un moment, méfiante
- Et qu'est-ce qui te fait croire que je ne suis pas mariée, que j'ai envie de l'être ou que je suis malheureuse ?
- Ta tristesse et la manière avec laquelle tu nous as regardés, mes enfants et moi.
Nawal regarda encore un bon moment la jeune mère puis elle baissa la tête. Elle avait presque honte d'avoir été prise en flagrant délit de contemplation d'un bonheur qu'elle était incapable de trouver. Elle balbutia un «merci» pathétique. Elle aurait voulu avoir plus de détails sur cette femme qui l'avait aidée à fonder un foyer comme elle avait dit mais elle n'osa pas, ne voulant pas donner l'impression d'être plus triste qu'elle en avait l'air. Mais l'autre, comme si elle lisait dans ses pensées ajouta :
- Elle se fait appeler khalti Fettouma et elle habite Bir Mourad-Raïs. Et ce qui est bien c'est qu'elle ne prend pas cher... A dire vrai, elle ne réclame rien. Elle attend que son travail donne des fruits et les gens viennent alors de leur propre gré pour la récompenser pour les avoir aidés.
- Ah ! D'accord ! Elle est donc si efficace que cela ?
- Mais bien sûr ! Je vais te raconter : toutes mes voisines ont été demandées en mariage et se sont mariées à 19 ou 20 ans alors que moi personne ne s'est intéressé à moi. Et ça se comprend parce que physiquement je ne suis pas terrible. Et puis j'ai vu khlati Fettouma, je lui ai emmené deux kilos de sucre en morceaux, un plateau d'œufs et dans la semaine j'ai été demandée en mariage… Maintenant j'ai 24 ans et j'ai deux garçons très beaux, comme leur père !
Nawal examina le numéro de téléphone un bon moment puis balbutia avec hésitation :
- Hum…toi, tu as consulté cette khalti Fettouma alors que tu es jeune….moi je suis vieille maintenant… j'ai 35 ans. Cela risque de ne pas marcher.
- Oh ! Si ! ça marchera ! Elle a marié des femmes de plus de 50 ans ! Et pas avec de vieux grabataires, crois-moi… C'est une femme exceptionnelle… Va la voir… Tu ne perds rien…
- C'est vrai que je ne perds rien au point où j'en suis… Tu as son adresse ?
- Oui, bien sûr…je vais te la donner…
- Merci.
Ah si Nawal savait ce qui l'attendait !
(à suivre)
Nawal aimait son travail mais depuis que ses deux jeunes collègues s'étaient mariées et qu'elles passaient le plus clair de leur temps à se faire des confidences au sujet de leurs vies conjugales respectives, elle finit par trouver infernales les heures qu'elle y passait. Jalouse d'elles, elle l'était et elle l'assumait pleinement. Envier ceux qui sont mieux que nous est tout ce qu'il y a de plus humain. Le mal est de détester ceux qui sont mieux que nous. Nawal avait 35 ans et elle n'avait pas encore fondé de foyer. Alors que les deux nouvelles recrues du service, Salima et Kenza, 21 et 23 ans, étaient mariées. Kenza était même sur le point d'avoir son deuxième bébé. Il lui était insupportable de savoir que des femmes beaucoup plus jeunes qu'elles avaient fondé un foyer et passaient de merveilleuses nuits en compagnie de leurs époux. Ces deux collègues avaient besoin de parler à voix basse et de s'esclaffer bruyamment chaque fois que l'une d'elles évoquait un détail grivois et croustillant ?
Ce jour-là, Nawal n'irait pas travailler. Elle se prélasserait jusqu'à 9h puis elle se rendrait au dispensaire du quartier où elle avait des connaissances pour se faire délivrer un congé de maladie de quelques jours. Le repos ! Ce serait toujours ça de gagné sur une existence insipide et horrible.
A 8h, elle téléphona à une collègue, célibataire comme elle, pour lui annoncer qu'elle ne viendrait pas et qu'elle faxerait un certificat médical dans le courant de la journée.
Dans la salle d'attente du dispensaire, il y avait une jeune femme avec deux enfants en bas âge. Nawal sentit son cœur sur le point de sortir de sa cage thoracique tant son dépit était grand. Cette femme là ne devait pas avoir plus de 25 ans et déjà elle avait deux très beaux garçons. Mais comment avait-elle fait pour se marier alors qu'elle n'était pas du tout gâtée par dame nature ? En plus, à en juger par les traits de ses deux enfants, son mari était certainement très beau. Oh ! Que la vie était injuste ! s'exclama-t-elle intérieurement.
La jeune mère de famille avait dû deviner ses pensées parce qu'à un moment donné, elle lui sourit, sortit de son sac à main un petit calepin sur lequel elle griffonna quelque chose avant de déchirer une feuille qu'elle lui remit. Intriguée, Nawal prit le bout de papier et lut son contenu : un numéro de téléphone. Elle leva les yeux sur la jeune femme et vit que celle-ci lui souriait toujours. Elle lui expliqua enfin :
- Il s'agit du numéro de téléphone de la femme qui m'a aidée.
- Elle t'a aidée en quoi ?
- Elle m'a aidé à avoir un foyer et ma part de bonheur ici bas.
Nawal la regarda un moment, méfiante
- Et qu'est-ce qui te fait croire que je ne suis pas mariée, que j'ai envie de l'être ou que je suis malheureuse ?
- Ta tristesse et la manière avec laquelle tu nous as regardés, mes enfants et moi.
Nawal regarda encore un bon moment la jeune mère puis elle baissa la tête. Elle avait presque honte d'avoir été prise en flagrant délit de contemplation d'un bonheur qu'elle était incapable de trouver. Elle balbutia un «merci» pathétique. Elle aurait voulu avoir plus de détails sur cette femme qui l'avait aidée à fonder un foyer comme elle avait dit mais elle n'osa pas, ne voulant pas donner l'impression d'être plus triste qu'elle en avait l'air. Mais l'autre, comme si elle lisait dans ses pensées ajouta :
- Elle se fait appeler khalti Fettouma et elle habite Bir Mourad-Raïs. Et ce qui est bien c'est qu'elle ne prend pas cher... A dire vrai, elle ne réclame rien. Elle attend que son travail donne des fruits et les gens viennent alors de leur propre gré pour la récompenser pour les avoir aidés.
- Ah ! D'accord ! Elle est donc si efficace que cela ?
- Mais bien sûr ! Je vais te raconter : toutes mes voisines ont été demandées en mariage et se sont mariées à 19 ou 20 ans alors que moi personne ne s'est intéressé à moi. Et ça se comprend parce que physiquement je ne suis pas terrible. Et puis j'ai vu khlati Fettouma, je lui ai emmené deux kilos de sucre en morceaux, un plateau d'œufs et dans la semaine j'ai été demandée en mariage… Maintenant j'ai 24 ans et j'ai deux garçons très beaux, comme leur père !
Nawal examina le numéro de téléphone un bon moment puis balbutia avec hésitation :
- Hum…toi, tu as consulté cette khalti Fettouma alors que tu es jeune….moi je suis vieille maintenant… j'ai 35 ans. Cela risque de ne pas marcher.
- Oh ! Si ! ça marchera ! Elle a marié des femmes de plus de 50 ans ! Et pas avec de vieux grabataires, crois-moi… C'est une femme exceptionnelle… Va la voir… Tu ne perds rien…
- C'est vrai que je ne perds rien au point où j'en suis… Tu as son adresse ?
- Oui, bien sûr…je vais te la donner…
- Merci.
Ah si Nawal savait ce qui l'attendait !
(à suivre)


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